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Société - Crise syrienne

Karama, une exposition virtuelle « pour (re)construire l’avenir »

Le photographe Ammar Abd Rabbo a visité huit projets de développement financés par l’AFD au Liban et dressé le portrait de ceux qui viennent en aide aux réfugiés et aux communautés hôtes.

Karama, une exposition virtuelle  « pour (re)construire l’avenir »

Iman Masrieh (droite) et Zeina Osman de l’Unrwa posent dans la cour de l’école Ras al-Aïn à Sabra, au sud de Beyrouth, au Liban. L’AFD et l’Unrwa travaillent main dans la main pour améliorer la qualité de l’éducation primaire au bénéfice des enfants de réfugiés palestiniens de Syrie, et des enfants palestiniens du Liban qui les accueillent (20 janvier 2020). © Ammar Abd Rabbo/AFD

Fin 2019 début 2020, le photographe franco-syrien Ammar Abd Rabbo est parti à la rencontre des travailleurs de l’humanitaire qui accompagnent les réfugiés syriens au Liban. À la demande de l’Agence française de développement, il a réalisé le portrait de ces travailleurs de l’ombre, aux quatre coins du pays, mais également en Jordanie et en Turquie. Pandémie de Covid-19 oblige, ses clichés et ses textes font l’objet d’une exposition virtuelle intitulée « Karama (dignité, NDLR): main dans la main pour (re)construire l’avenir » (https://expo-minka-moyen-orient.afd.fr/accueil).

De Tripoli à Baalbeck, en passant par Beyrouth, Ammar Abd Rabbo a visité huit projets de développement financés par l’AFD au Liban, dans le cadre de l’initiative française Minka Moyen-Orient, un projet régional en réponse à la crise syrienne. « Je voulais faire quelque chose de différent de ce que l’on voit d’habitude dans les expositions sur les réfugiés. J’ai donc proposé de faire le portrait de ceux qui travaillent à la réussite des projets humanitaires », raconte le photographe à L’Orient-Le Jour. « À chaque fois, j’ai pris en photo des duos issus d’horizons différents mais amenés à travailler ensemble pour la réussite du projet », ajoute-t-il.

« Nous avons décidé d’illustrer les activités de l’AFD en réponse à la crise syrienne par une exposition photographique. Le but était de montrer les actions mises en place par le fonds Minka créé en 2017 », explique pour sa part Arthur Germond, directeur de l’AFD à Beyrouth. Il indique par ailleurs que la France a dépensé dernièrement plus de 200 millions d’euros pour financer une trentaine de projets au Liban, en Jordanie, en Irak et en Turquie.

« Je pouvais me poser et parler aux gens »

« Au Liban, la crise syrienne et le déplacement d’un grand nombre de réfugiés ont eu un impact fort sur l’accès aux services, analyse en outre Arthur Germond. Cette situation attise les tensions sociales, comme par exemple dans certains quartiers de Tripoli. Notre but est d’aider les ONG libanaises à se renforcer pour faire face à ce genre de situation », ajoute-t-il. « Minka répond à l’impact de la crise sur les Syriens mais elle s’intéresse aussi aux communautés locales qui accueillent les réfugiés, poursuit le directeur de l’AFD. 1,3 million de personnes ont pu bénéficier de l’intitiative Minka dans la région, dont 54 % de femmes et un grand nombre de jeunes. »

Ammar Abd Rabbo est pour sa part satisfait de sa tournée auprès des multiples acteurs de cette initiative. « En tant que photographe, d’habitude je fais des photos et je pars. Là je pouvais me poser et parler aux gens, parfois deux ou trois heures de suite, raconte-t-il. À l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri à Beyrouth où il s’est rendu pour les besoins du projet, le photographe a rencontré Hussein, l’infirmier en chef du service des urgences, et Dina, ingénieure, partenaires dans la mise en œuvre de la rénovation des urgences de l’établissement, financée par l’AFD et mise en place par le CICR. » Rénover les urgences, ça peut sembler peu important, mais ça change beaucoup la vie des gens «, fait remarquer le photographe.

Il s’est également rendu au centre communautaire de Haret Hreik où il a pris en photo Salam et Layale qui organisent des sessions de dialogue entre réfugiés syriens et libanais. Dans le quartier populaire de Sabra, il s’est rendu auprès d’Iman et Zeina, deux femmes qui dirigent une école trilingue de l’Unrwa. Toujours à Beyrouth, il a rencontré Tammam et Nadine qui travaillent au Mouvement social dans le cadre du programme Chabaké (réseau, en arabe) qui renforce les capacités internes de sept organisations de la société civile libanaise.

Salam Salem (droite) et Layale Assaad posant dans le dispensaire de l’association Amel, dans le sud de la capitale libanaise. Le programme fournit des services essentiels, notamment dans les domaines de la santé, des conseils aux parents, de la résolution des conflits, auprès des jeunes et des femmes, de soutien à la cohésion sociale par action sur médiation des tensions (27 janvier 2020). © Ammar Abd Rabbo/AFD

Portraits de personnages exceptionnels

Ammar Abd Rabbo a également visité des projets financés par l’AFD dans la Békaa à Bouarej (Békaa-Est), Dalhamiyé (Békaa-Est) et Baalbeck. « Le programme Minka n’a pas financé que des projets de développement, explique-t-il. À Bouarej, par exemple, la mairie avait tout simplement besoin de construire un terrain de basket-ball pour les jeunes. L’AFD a donc financé un projet au service de l’action sociale », raconte le photographe. À Dalhamiyé, Ammar Abd Rabbo a rencontré Maria et Franck qui gèrent une école pour les petits Syriens, avant de se rendre à l’hôpital gouvernemental de Baalbeck, où une aile dédiée à la santé mentale a été ouverte grâce à l’initiative Minka. Là-bas, il a fait le portrait de Bouthaina, employée auprès de Médecins du monde, et le docteur Hassan Yahfoufi, directeur de l’hôpital. Le photographe a également fait un détour à Tripoli où il a rencontré Sarah, Gilbert et Ahmad, des acteurs de la société civile pleinement engagés auprès des jeunes de Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen. « J’ai rencontré beaucoup de personnes intéressantes. On a beaucoup parlé de leur parcours, de leur famille ; c’était passionnant de savoir comment ils en étaient arrivés là », explique Ammar Abd Rabbo. » J’ai fait les portraits de ces personnes et j’ai pris des photos qui montrent mon ressenti de chaque endroit visité. Il y a plein de petites touches qui sont parfois difficiles à photographier, comme par exemple dans le service psychiatrique à Baalbeck. C’est difficile à montrer en photos », confie-t-il.

Fin 2019 début 2020, le photographe franco-syrien Ammar Abd Rabbo est parti à la rencontre des travailleurs de l’humanitaire qui accompagnent les réfugiés syriens au Liban. À la demande de l’Agence française de développement, il a réalisé le portrait de ces travailleurs de l’ombre, aux quatre coins du pays, mais également en Jordanie et en Turquie. Pandémie de Covid-19 oblige,...

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