La Haute Cour constitutionnelle en Syrie a validé hier la candidature à un quatrième mandat du président Bachar el-Assad, qui devrait sans doute l’emporter face à deux concurrents, un ex-ministre et un membre de l’opposition tolérée par le pouvoir. Sur les 51 candidatures à l’élection présidentielle du 26 mai, seules ces trois ont été retenues. Les autres candidats peuvent faire appel de la décision devant la Haute Cour constitutionnelle, qui doit annoncer le 10 mai la liste définitive des candidats.
Âgé de 55 ans, Bachar el-Assad a accédé au pouvoir en 2000 après la mort de son père Hafez al-Assad, lui-même à la tête de la Syrie trois décennies durant. Le scrutin sera le second à être organisé depuis le début en 2011 d’une guerre dévastatrice en Syrie, déclenchée par la répression de manifestations réclamant des réformes démocratiques. Aidé militairement par ses alliés iranien et russe, M. Assad a réussi à reprendre aux rebelles et aux jihadistes près des deux tiers du territoire au prix de combats destructeurs ayant fait plus de 388 000 morts.
Outre la candidature de M. Assad, celles d’Abdallah Salloum Abdallah, ex-ministre d’État et député, et de Mahmoud Mareï, membre de l’opposition à l’intérieur du pays, ont été validées, a annoncé Jihad al-Laham, président de la Cour, lors d’une conférence de presse à Damas. M. Mareï a notamment participé à des négociations organisées sous l’égide de l’ONU à Genève pour tenter de trouver une issue à la guerre. Les autres candidatures ont été écartées car « elles ne remplissaient pas les conditions constitutionnelles et juridiques », a affirmé M. Laham. Ces prétendants ont jusqu’au 7 mai pour faire appel.
Pour concourir à la présidentielle tout candidat doit obtenir le soutien de 35 députés sur les 250 que compte le Parlement, pratiquement tous acquis au parti Baas de M. Assad. Selon le calendrier dévoilé par le gouvernement, la campagne présidentielle doit débuter le 11 mai. Les élections se tiendront dans les régions tenues par le pouvoir. Les Syriens vivant à l’étranger voteront dans leurs ambassades le 20 mai. M. Assad a remporté l’élection en 2014 avec plus de 88 % des voix. Seuls deux concurrents étaient alors en lice – des inconnus considérés comme des faire-valoir.
Source : AFP