Amal accuse les gouvernements successifs d'avoir été "passifs"

Le mouvement Amal du président de la Chambre, Nabih Berry, a dénoncé vendredi la "catastrophe" environnementale qui touche le lac Qaraoun, dans la Békaa, extrêmement pollué et sur les berges duquel des centaines de poissons morts ont été retrouvés ces derniers jours, accusant les gouvernements successifs d'avoir été "passifs" face à ce problème.

Le Qaraoun est pollué depuis des années par des eaux usées, des déchets industriels et des fertilisants agricoles, la pêche y est interdite pour des raisons sanitaires et ses poissons ont été déclarés impropres à la consommation en 2018, sans toutefois que cela ait été vraiment dissuasif. En 2016, la Banque mondiale avait accordé un prêt de 55 millions de dollars pour lutter contre la pollution du lac Qaraoun, apparemment sans aucun effet jusqu'à aujourd'hui. 

"La catastrophe continue qui touche le lac Qaraoun et le Litani est un nouveau crime commis à l'encontre du peuple libanais", a souligné le bureau politique d'Amal dans un communiqué. Le texte a accusé, dans ce contexte, "les gouvernements successifs de ces dernières années d'avoir été passifs face aux problèmes de pollution du lac en retardant l'application de projets de développement de centrales de traitement des eaux". Le parti chiite a dès lors exhorté les associations actives dans la région à aider à évacuer "les tonnes" de carcasses de poissons jonchant les berges du lac et appelé les autorités compétentes, notamment le Conseil du développement et de la reconstruction et les ministères de l'Energie et de l'Environnement, à "mettre un terme à ce dangereux désastre écologique qui menace l'agriculture et les ressources aquatiques" du pays. 

De son côté, le ministre sortant de l'Agriculture, Abbas Mortada (Amal), a effectué une tournée dans la région du Qaraoun, au cours de laquelle il a rappelé que son ministère avait "arrêté d'accorder des licences pour la pêche dans le lac depuis 2018". Il a secondé l'appel du mouvement Amal à la construction de stations d'épuration et exhorté les autorités locales et les forces de l'ordre à "empêcher toute tentative de vente sur le marché local des poissons" récupérés aux abords du lac. Malgré les nombreuses mises en garde à ce sujet publiées ces derniers jours, des poissons morts sont récupérés par les habitants et revendus sur des marchés beyrouthins, au risque de provoquer des maladies mortelles.

Ce vendredi, comme depuis plusieurs jours, la Défense civile et des volontaires de plusieurs associations se sont déployés le long du lac afin d'en évacuer les poissons morts, rapporte notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah.