La production de masse de la première voiture électrique made in Lebanon débutera « vers fin juillet »

Dévoilée samedi à Khaldé, au sud de Beyrouth, la première voiture électrique, produite au Liban par la société Ev Electra Ltd., baptisée Quds Rise, fait la fierté de son PDG, le Palestino-Canadien Jihad Mohammad, né à Beyrouth, et de ses nombreux employés, présents ce jour-là. La production de masse débutera « vers fin juillet », assure Ahmad el-Yasir, directeur général de l’entreprise, qui annonce des salles d’exposition et des usines « au Nord, au Sud, ainsi que dans la Békaa prochainement », en plus du quartier général à Hadeth (caza de Baabda).

La société a déjà reçu « une centaine de précommandes provenant du Liban et de l’étranger », poursuit le responsable du service clients, Farid Nikolakis, et ce sont ces personnes qui auront la priorité lors du début de la fabrication, laquelle se fera « entièrement au Liban », selon Jihad Mohammad. En février, lors de la cérémonie d’inauguration, il avait pourtant indiqué que l’usine libanaise ne fabriquerait pas la batterie, qui serait importée en pièces détachées et assemblée sur place.

La voiture Quds Rise sera vendue à partir de 30 000 dollars, avec des facilités de paiement pour le Liban. Photo M.A.

D’un rouge qui n’est pas sans rappeler une célèbre marque italienne, la voiture présentée a été nommée en référence au nom arabe pour la Ville sainte de Jérusalem et du souhait de l’entreprise de voir Beyrouth renaître suite à la double explosion meurtrière au port de la capitale le 4 août dernier. Elle devrait avoir une autonomie variant entre 300 et 450 km, dépendamment du dénivelé du trajet, selon la fiche technique, et atteindre les 100 km/h en 5 secondes. Sa vitesse maximale est, elle, de 165 km/h. Son prix en entrée de gamme sera de 30 000 dollars avec des facilités de paiement pour le Liban. Le PDG a également promis de mettre en place sur tout le territoire libanais une centaine de bornes de chargement, entièrement gratuites, Ev Electra Ltd. prenant à sa charge les coûts, quelle que soit l’origine de l’électricité. En effet, Électricité du Liban (EDL) ne produit pas assez de courant pour subvenir aux besoins des résidents, d’où l’utilisation à travers le pays de générateurs illégaux mais tolérés. Jihad Mohammad a par contre précisé que les bornes seront placées dans des « endroits sûrs et surveillés pour éviter les vols », en référence à la disparition, ces derniers mois, d’éléments urbains en métal (portes, bouches d’égout...) dans un Liban rongé par la crise. Il a également annoncé une prochaine collaboration avec une université libanaise, dont le nom sera dévoilé demain, pour permettre de créer un fonds afin d’aider les étudiants qui souhaitent se spécialiser dans l’ingénierie automobile.

L’entreprise a été fondée il y a trois ans et demi. Elle est financée par la société d’investissement de son PDG, Jihad Mohammad Investments LLC Ev Electra Ltd. prévoit de fabriquer 10 000 voitures cette année et 100 000 en cinq ans. Pour y parvenir, elle prévoit de décupler le nombre de ses employés, passant de 200 actuellement, essentiellement des Libanais et des Palestiniens vivant au Liban, pour atteindre 2 000 au moment de l’ouverture de ses sites, puis 4 000 en 2022 et 50 000 en 2025 répartis entre le Liban et l’Europe.