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Ghada Aoun entendue pendant quatre heures par l'Inspection judiciaire


Ghada Aoun entendue pendant quatre heures par l'Inspection judiciaire

La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, lors d'une perquisition au siège de la société Mecattaf, à Aoukar. Photo Marc Fayad

La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, au cœur d'un bras de fer juridico-politique depuis plusieurs jours, a été entendue vendredi pendant quatre heures par le président de l'Inspection judiciaire, Bourkan Saad, au palais de Justice de Beyrouth, après avoir été déférée mardi devant cette instance par le Conseil supérieur de la magistrature. 

Lors de cette audience, la magistrate a porté plainte contre le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate. Elle lui reproche d'avoir enfreint la loi lorsqu'il a imposé, jeudi dernier, une nouvelle répartition des tâches au sein du parquet d’appel, ce qui avait eu pour effet de dessaisir Ghada Aoun des affaires liées aux crimes financiers. Le CSM avait demandé à Ghada Aoun, lors de sa convocation début de semaine, de se conformer à cette décision du procureur Oueidate. Mais la magistrate ne semble pas l'entendre de cette oreille. Elle a ainsi perquisitionné par la force, à trois reprises ces derniers jours, la société de change Mecattaf à Aoukar, dans un climat de haute tension entre ses partisans (relevant du camp aouniste) et les forces de l'ordre, provoquant une polémique dans le pays.

Les perquisitions menées par la juge Aoun s'inscrivent dans le cadre d’une enquête basée sur une plainte pour blanchiment d’argent contre le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, et le PDG de la Société générale de banque au Liban (SGBL) Antoun Sehnaoui. Une démarche suivie et encouragée par des partisans du Courant patriotique libre, fondé par le président Michel Aoun et dont la magistrate serait proche. Les actions de Ghada Aoun seraient donc en violation de la décision émise par le procureur général, Ghassan Oueidate. Certains experts doutent de la légalité de la décision du juge Oueidate, réputé proche du Premier ministre désigné Saad Hariri, alors que d'autres estiment que la juge Aoun a outrepassé ses prérogatives.

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Jeudi, au lendemain des heurts entre des partisans de la juge Aoun et les forces de l'ordre, lors de la troisième perquisition au sein de la société Mecattaf, le président Aoun a demandé à la police de ne pas recourir à la violence contre les manifestants. Des critiques qu'a semblé rejeter le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, qui a affirmé lors de cette réunion que les forces de sécurité intérieure "agissaient dans le cadre du maintien de l'ordre".

La querelle entre Ghassan Oueidate et Ghada Aoun fait écho à la crise politique que connaît le Liban depuis plusieurs mois, alors que Saad Hariri et Michel Aoun ne parviennent pas à se mettre d'accord pour former le futur gouvernement. Le CSM avait toutefois indiqué mardi que l'affaire n'est "pas une lutte entre le procureur général près la Cour de cassation et le procureur de la cour d'appel et surtout pas d'une querelle entre deux camps politiques comme certains l'ont présenté".

La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, au cœur d'un bras de fer juridico-politique depuis plusieurs jours, a été entendue vendredi pendant quatre heures par le président de l'Inspection judiciaire, Bourkan Saad, au palais de Justice de Beyrouth, après avoir été déférée mardi devant cette instance par le Conseil supérieur de la...