Un tribunal d’Alger a condamné hier à trois ans de prison ferme un islamologue algérien de renom, Saïd Djabelkhir, poursuivi pour « offense aux préceptes de l’islam » et qui a promis de poursuivre son « combat pour la liberté de conscience ». Le chercheur de 53 ans, spécialiste du soufisme, « a été condamné à trois ans ferme » devant le tribunal de Sidi M’hamed, a déclaré un des avocats, Me Moumen Chadi, qui s’est dit « choqué » par la sévérité de la peine. « Il n’y a aucune preuve. Le dossier est vide. Nous nous attendions à une relaxe », a ajouté Me Chadi, qui a dénoncé un vice de forme. Interrogé à la sortie du tribunal, M. Djabelkhir, également surpris par la lourdeur du verdict, a déclaré qu’il ferait appel et irait jusqu’en cassation si nécessaire. Il n’a toutefois pas été placé sous mandat de dépôt. « On a le malheur de faire de la recherche en Algérie. Mais c’est un combat qui doit continuer pour la liberté de conscience, pour la liberté d’opinion et pour la liberté d’expression », a-t-il plaidé. Poursuivi par sept avocats et un autre universitaire pour « offense aux préceptes de l’islam et aux rites musulmans », il lui est notamment reproché d’avoir écrit que le sacrifice du mouton – tradition musulmane – existait avant l’avènement de l’islam, et critiqué certaines pratiques comme le mariage de filles prépubères dans certaines sociétés musulmanes.
Moyen-Orient - Algérie
Un islamologue de renom sévèrement condamné pour « offense à l’islam »
OLJ / le 23 avril 2021 à 00h00
commentaires (3)
Et voilà les lâches et els faibles d’esprit tremblent encore devant les fanatiques. Devant des idéologies agressives l’apaisement n’est jamais la solution car plus les rapaces sont nourris et plus ils en redemandent.
Liban Libre
19 h 12, le 23 avril 2021