Ibrahim Kanaan a également indiqué planifier l’envoi « cette semaine » d’un rapport sur le sujet à tous les députés, afin que soit adoptée « le plus rapidement possible une version de cette loi qui garantisse les droits des déposants, non seulement en ce qui concerne les transferts à l’étranger, mais également les retraits dans les banques », a-t-il ajouté. La semaine dernière, le député aouniste avait déjà accusé le gouvernement sortant d’avoir fait échouer l’approbation d’une loi sur le contrôle des capitaux, répondant à des accusations lancées par le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Raoul Nehmé, lors d’une interview datant d’il y a deux semaines. Lors de cet entretien, ce dernier avait ainsi accusé le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, et le Parlement d’être à l’origine de « l’échec » de l’adoption de dispositions sur le contrôle des capitaux, pour lequel Raoul Nehmé avait fait une proposition début 2020, que le ministère des Finances avait fini par bloquer.
Un impératif pour une aide du FMI
Ibrahim Kanaan n’est lui-même pas exempt de tout reproche. Au printemps 2020, le député s’était en effet rangé du côté de l’Association des banques du Liban et de la Banque du Liban pour contester le plan du gouvernement évaluant les pertes financières du pays et listant les moyens de les éponger. Une bataille rangée qui avait contribué à paralyser les discussions avec le FMI, sollicité pour débloquer une assistance financière et pas disposé à investir le moindre dollar sans mesure ferme concernant le contrôle des capitaux. De manière générale, les parlementaires ne se sont pas non plus mobilisés pour tenter de proposer une loi répondant à cet enjeu alors que rien ne le leur interdisait. La première timide tentative de pallier cette lacune est à mettre au crédit du député Michel Daher (Zahlé) qui avait, dès fin novembre 2019, déposé une proposition incomplète et finalement recalée par la présidence du Parlement.
Le contrôle des capitaux fait partie des textes réclamés par le FMI lors de ses négociations – interrompues en juillet 2020 – avec les responsables libanais, alors que les déposants subissent, depuis la fin de l’été 2019, des restrictions bancaires unilatérales et illégales sur leurs retraits et transferts. Ces restrictions constituent ainsi des entorses non seulement au régime d’économie libérale consacré par la Constitution et la loi, mais aussi à l’égalité des citoyens face à la législation. Certains experts jugent toutefois que l’instauration d’un contrôle des capitaux aujourd’hui ne serait plus aussi pertinente qu’elle l’était en début de crise. En effet, beaucoup de déposants, parmi lesquels figureraient des banquiers et des personnalités politiquement exposées, ont déjà fait sortir leurs fonds du pays et, de surcroît, une telle loi pourrait faire hésiter les investisseurs à placer leur argent dans le pays. Un projet de loi, présenté par Ghazi Wazni, avait brièvement été étudié en mars 2020 par le cabinet de Hassane Diab, avant d’être retiré par le ministre Wazni lui-même, accusant l’exécutif d’avoir fait échouer l’étude de son projet. Depuis octobre dernier, un texte sur le sujet fait l’objet de discussions au sein d’une sous-commission parlementaire, sans qu’aucune avancée concrète n’ait encore été enregistrée.
commentaires (1)
allons bon ! la cabale habituelle reprend de plus belle. ILS ONT FAIT ILS N'ONT PAS FAIT NOUS AVONS DIT ILS N'ONT PAS VOULU EUX SONT RESPONSABLES NOUS NE SOMMES PAS RESPONSABLES NOUS AVIONS SONNE L'ALARME EUX N'EN ONT PAS TENU COMPTE vive le grand peuple du Liban \ vive ses preux dirigeants
Gaby SIOUFI
11 h 14, le 20 avril 2021