Rechercher
Rechercher

Société - Sécurité

Cinq morts et plusieurs blessés dans des actes de vendetta et d’autres conflits

Les incidents ont été enregistrés durant le week-end dans plusieurs régions du pays.

Cinq morts et plusieurs blessés dans des actes de vendetta et d’autres conflits

Vue sur le quartier de Laylaké, dans la banlieue sud de Beyrouth. Photo d’archives João Sousa

Dans un pays où le respect des lois fait de plus en plus défaut et où le port d’armes individuelles n’est pas contrôlé, les crimes de vendetta et ceux commis pour des causes aussi futiles qu’un droit de passage se multiplient. Rien que le week-end écoulé, cinq personnes ont été tuées dans différentes régions du Liban.

Hier, dans le quartier de Laylaké, dans la banlieue sud de Beyrouth, A.H. a été tué par balle en pleine rue, dans ce qui apparaît être un nouvel épisode du conflit qui fait rage entre les clans Hajoula et Zeaïter.

Selon des informations de notre correspondante Sarah Abdallah, un homme de la famille Zeaïter, K.Z., a tiré sur un autre de la famille Hajoula qui se trouvait dans la rue avec son épouse. Atteint au visage, A.H. est décédé peu après avoir été transporté à l’hôpital Saint-Georges à Hadath.

Lire aussi

Tarraf à « L’OLJ » : Nous sommes soucieux de la situation sécuritaire au Liban


Quelques heures plus tard, des messages de « félicitations » pour cet acte de « vengeance » étaient lancés sur la page Facebook du quartier de Laylaké. Dans l’un d’eux, il est expliqué que le frère de Mahdi Zeaïter, tué en 2013 lors d’un affrontement avec le clan Hajoula, « a abattu le criminel dans la rue, devant les passants, après avoir perdu l’espoir de voir la justice rendue », d’autant que « les forces de l’ordre n’ont pas réussi à l’arrêter au cours de ces huit années ».

Laylaké est divisé en deux zones, relevant chacune d’une des deux familles, en conflit ouvert. En février dernier, ce quartier avait été le théâtre d’une véritable scène de guérilla urbaine entre ces clans.

Du côté du Metn, un homme, dont les organes génitaux auraient été coupés, a été retrouvé mort hier au bord d’une route à Mtein. En soirée, les circonstances du crime n’étaient pas encore claires.

Au Akkar

Samedi, c’est dans le village de Bebnine, dans le caza du Akkar au Liban-Nord, que deux hommes ont été tués également dans ce qui semble être une vendetta. Dans les faits, un homme de la famille Borghol a tiré sur un véhicule à bord duquel se trouvaient Samir Soufan et Ali Rifaï, alias Abou el-Nahr. Selon des informations rapportées par des sites d’informations, le crime survient un an après qu’un homme de la famille Borghol eut été tué par un autre de la famille Soufan. Dans un communiqué, la famille Borghol a dénoncé le crime qu’elle a qualifié d’ « incident individuel », appelant à l’arrestation et au jugement des responsables.

Toujours au Akkar, une personne a été tuée samedi et près de huit autres ont été blessées lors d’une bagarre sur un droit de passage dans le village de Wadi el-Jamous, qui a vite dégénéré en coups de feu. Dans une tentative de calmer les esprits dans le caza, le député Tarek Merhebi a appelé les habitants de ces deux villages à faire preuve de « sagesse » et de « patience » et à laisser la justice prendre son cours.

Pour mémoire

Les mille et un risques d’une dégradation sécuritaire au Liban


De son côté, le député Wehbé Katicha a appelé les habitants de Wadi el-Jamous à « être patients et calmes » et à faire preuve de « pardon en ce mois sacré » de ramadan, et ce pour « empêcher que cet incident douloureux ne s’aggrave ». Il les a invités à coopérer dans ce cadre avec les responsables sécuritaires. M. Katicha a aussi appelé les forces de l’ordre à se saisir de l’affaire pour maîtriser la sécurité dans la région.

Des appels qui sont tombés dans l’oreille d’un sourd. Hier en soirée, les affrontements entre les familles Tartoussi et al-Sayyed ont repris de plus belle. La région ressemblait à une scène de guerre, selon le groupe Sawratcom.

Tirs sur une patrouille de l’armée

Il convient enfin de signaler qu’une patrouille de l’armée a essuyé des tirs hier à l’aube lors d’une opération contre des contrebandiers dans la région de Chaath-Baalbeck. L’unité s’apprêtait à arrêter un camion-citerne se dirigeant illégalement vers la Syrie lorsque les passagers d’un véhicule accompagnant ce camion ont ouvert le feu en direction des militaires, a expliqué le commandement de l’armée dans un communiqué. Ces derniers ont répliqué et, lors des échanges de tirs, le camion-citerne a pris feu. Le conducteur a pris la fuite mais les soldats ont pu arrêter le tireur. Lors du transfert du tireur vers une caserne de la région, la patrouille a essuyé de nouveaux tirs.

Dans un pays où le respect des lois fait de plus en plus défaut et où le port d’armes individuelles n’est pas contrôlé, les crimes de vendetta et ceux commis pour des causes aussi futiles qu’un droit de passage se multiplient. Rien que le week-end écoulé, cinq personnes ont été tuées dans différentes régions du Liban. Hier, dans le quartier de Laylaké, dans la banlieue sud de...

commentaires (3)

C’est le far west !

NAJJAR Karim

16 h 59, le 19 avril 2021

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • C’est le far west !

    NAJJAR Karim

    16 h 59, le 19 avril 2021

  • Et voilà! Vous comprenez maintenant pourquoi nos hautes instances n'acceptent pas de charger des organismes étrangers de l'enquête sur la cause de la catastrophe du Port: il en va du prestige de l'Etat et de sa respectabilité...

    Georges MELKI

    11 h 29, le 19 avril 2021

  • Le Prestige de l’Etat grandit de semaine en semaine...

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 47, le 19 avril 2021

Retour en haut