Voilà cinq ans déjà que tu nous as quittés pour ce monde éternel. Chaque saison, comme maintenant, j’évoque ton souvenir à l’intention de tous ceux qui t’ont connu et aimé en citant une phrase de saint Augustin. Cependant, au cours de cette année, à continuer d’évoluer seule, face aux difficultés, au corona et aux dirigeants de ce gouvernement, j’ai réalisé que nous-mêmes avions besoin de tes prières et pas l’inverse. Je sais que tu es en deçà et au-delà de toutes considérations terrestres, je vois d’ici ton sourire rassurant et moqueur ; celui qui n’avait jamais peur de rien. Toi, l’homme vivant au ciel qui a mérité son paradis grâce à une vie de travail assidu, d’honnêteté, de bonté et d’humanisme. Oui, c’est toi le vivant ! Les morts sont ici-bas, empêtrés dans leurs problèmes de cupidité « partisano-confessionnelle ». Ce sont eux qui ont mis le Liban au ban des États, appauvri et affamé son peuple. La mort des consciences a atteint les institutions de notre pays et étendu ses tentacules jusqu’à ceux qui maintiennent le pouvoir. La mort de leur cœur : on l’a constatée le 4 août, lorsqu’une grande partie du port fut détruite par la bombe et que ces êtres, inhumains, ont vécu l’événement dans l’ignorance voulue et le déni. La mort de leur esprit : lorsque la justice se noie dans les eaux glauques de la politique. Celle de l’âme : hélas, lorsque sont volées les années de travail d’un père de famille, le confort (eau, électricité) de son foyer, le prix de l’université de ses enfants, en laissant aux habitants de la maison juste de quoi ne pas mourir de faim. Aux dernières nouvelles, mon bien-aimé Roger, je ne sais pas si, de là-haut, tu pourras nous voir, car le président nous a prédit que nous irions tous en enfer. À ce train-là, il va nous y précipiter en chute libre. Je prie Dieu, avec ton aide, que ce calice soit épargné au Liban, en cette période de la Résurrection.
Présent toujours dans mon cœur, tu demeures à jamais dans la grâce du Seigneur, la paix du Christ et l’amour de la Vierge Marie.
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