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Dernières Infos - Crise au Liban

A l'occasion du ramadan, le mufti jaafarite et le cheikh akl druze fustigent les dirigeants

A l'occasion du ramadan, le mufti jaafarite et le cheikh akl druze fustigent les dirigeants

Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan. Photo d'archives ANI

Le mufti jaafarite, le cheikh Ahamad Kabalan, et le cheikh akl druze, le cheikh Naïm Kassem, ont profité du début du mois sacré de ramadan pour fustiger lundi les dirigeants politiques sans toutefois les nommer, et dénoncer l'absence d'un nouveau gouvernement qui se fait attendre depuis huit mois dans un Liban en crise.

Le mufti jaafarite, proche du Hezbollah, a fustigé les dirigeants, estimant qu'il ne peut y avoir de jeûne pour "les despotes politiques ou financiers, ni pour les corrompus ou ceux qui les protègent, ni pour ceux qui violent les droits". Pour le dignitaire chiite, "la grande catastrophe dont souffre le Liban nécessite un changement politique majeur, en commençant par mettre un terme aux corrompus à travers une importante décision politique". "Les élections sont proches", a rappelé le cheikh Kabalan, alors que l'année prochaine, une présidentielle, des législatives et des municipales doivent toutes se tenir.

Quant au cheikh akl druze, proche du leader Walid Joumblatt, il s'est demandé pourquoi "la formation d'un gouvernement en vertu de la Constitution est devenue une question relevant de l'impossible". "Comment on est-on arrivé à ce stade en faisant du sur-place en raison de tensions destructrices (...) ?", a regretté le dignitaire druze. "Nous avons désormais honte d'appeler encore et encore au respect des constantes nationales, au vivre-ensemble libanais unique, et à la prise de conscience", a-t-il lancé. "Nous sentons que certains font la sourde oreille aux conseils de sagesse".

Désigné le 22 octobre dernier, le Premier ministre Saad Hariri n'a toujours pas formé son équipe ministérielle, lui-même et le chef de l'État Michel Aoun étant empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer autour de la nomination des ministres et du tiers de blocage que veut le camp aouniste. Le cabinet actuel dirigé par Hassane Diab et gérant les affaires courantes, a démissionné le 10 août 2020 en réaction à l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth (plus de 200 morts, 6.500 blessés). Le Liban traverse une crise économique très grave. La dépréciation de la livre libanaise, l'explosion de la pauvreté et du chômage, l'érosion du pouvoir d'achat et la précarité provoquent la colère de l'opinion publique, avec des manifestations et des blocages de routes sporadiques. Des puissances étrangères comme la France, l'Egypte, ou encore la Ligue arabe, tentent de débloquer le dossier libanais mais n'ont toujours pas réussi à le faire.

Dimanche, se sont le mufti de la République, le cheikh Abdel Latif Deriane, et le patriarche maronite, Béchara Raï, qui avaient fermement critiqué les dirigeants, sans les nommer, les appelant à former un nouveau gouvernement. Les deux dignitaires avaient toutefois tancé implicitement le chef de l'Etat, Michel Aoun, dans leurs propos.

Le mufti jaafarite, le cheikh Ahamad Kabalan, et le cheikh akl druze, le cheikh Naïm Kassem, ont profité du début du mois sacré de ramadan pour fustiger lundi les dirigeants politiques sans toutefois les nommer, et dénoncer l'absence d'un nouveau gouvernement qui se fait attendre depuis huit mois dans un Liban en crise.Le mufti jaafarite, proche du Hezbollah, a fustigé les dirigeants,...