Le patriarche maronite, Béchara Raï, a implicitement critiqué le président de la République Michel Aoun, qui appelle à la tenue de l’audit de la Banque du Liban, alors que le pays est sans gouvernement depuis huit mois, en raison d’un bras de fer politique entre le chef de l’État et le Premier ministre désigné Saad Hariri. Le chef de l’Église maronite a ainsi affirmé hier que l’audit ne pouvait se tenir sans qu’il n’y ait au préalable un nouveau gouvernement.
« La fête de Pâques est passée sans que les responsables ne forment un gouvernement de sauvetage, en guise de cadeau à la population. Ils ont déçu les Libanais une seconde fois et montré à tout le monde, localement et internationalement, qu’ils ne voulaient pas former de cabinet, et ce pour des raisons personnelles. Ils se sont retrouvés autour d’un intérêt commun : le blocage (...) », a déploré le prélat dans son homélie dominicale à Bkerké, critiquant ainsi toutes les parties concernées par la formation du gouvernement.
« La priorité des priorités est la formation d’un gouvernement de pleins pouvoirs, car il est la clé de toutes les solutions, qu’il s’agisse de politique, de réformes, de sécurité, d’économie, ou encore de questions sociales. Sans gouvernement, tout propos est vain », a estimé le patriarche, dans une pique adressée au chef de l’État. « Proposer sérieusement l’audit juricomptable se traduit par la globalité du processus et non son aspect volontairement partiel. De toute façon, il ne peut y avoir d’audit juricomptable avant la formation d’un gouvernement », a estimé Béchara Raï.
Le patriarche maronite a profité de son homélie pour critiquer implicitement le Hezbollah, l’accusant de vouloir mettre la main sur les institutions publiques à travers le blocage de la mise en place d’un gouvernement. « Nous craignons que le but du blocage ne soit d’empêcher les aides destinées à sauver la population de l’effondrement financier. Certains veulent que la situation s’aggrave afin que la population s’appauvrisse, que les gens aient faim, désespèrent, émigrent ou acceptent n’importe quel compromis, de sorte à ce qu’ils soient dominés, tout comme l’État », a mis en garde Béchara Raï.
commentaires (3)
Pourquoi prendre son temps et se répéter inlassablement chaque dimanche au lieu d’aller droit au but et se rendre à l’incontournable Washington et remuer la fibre catholique de Biden en lui rappelant nos souffrances et parcours dantesques depuis 45 ans,,sans détours! Pendant que tout le monde mâchouille des monologues,le peuple succombe à la médiocrité des mollahs de tout genres.
Wow
12 h 38, le 12 avril 2021