Premier jour de confinement pour les Pâques catholiques : trente-trois décès en 24h

Au premier jour d'un confinement pendant 72 heures à l'occasion de la fête de Pâques, le Liban a enregistré 33 décès et 2.188 contaminations au coronavirus au cours des dernières 24 heures, selon le bilan officiel publié samedi soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres portent à 477.113 le nombre cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels figurent 6.379 décès et 380.092 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.070 patients sont hospitalisés, dont 914 en soins intensifs. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 16,9%, un chiffre qui reste élevé.

Le Liban a entamé samedi à 5h un nouveau bouclage total de trois jours afin d'éviter un nouveau pic de contaminations pendant la fête de Pâques. Ce verrouillage total sera appliqué jusqu'au mardi 6 avril au matin. Les dispositions de ce confinement sont similaires à celle du bouclage total qui avait été mis en œuvre en janvier, après une hausse des contaminations suite aux fêtes de fin d'année, et il est notamment interdit de circuler sur l'ensemble du territoire, sauf dans des cas bien précis.

Le bouclage était respecté samedi à Saïda, au Liban-Sud, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. La corniche située au niveau du stade municipal de la ville côtière était déserte ce matin. Les forces de l'ordre patrouillaient dans les rues de la ville et des barrages fixes et mobiles sont prévus afin de contrôler les contrevenants. Seuls certains commerces étaient exemptés de cette fermeture, et quelques véhicules et une poignée de piétons circulaient.

Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont pour leur part annoncé sur leur compte Twitter avoir dressé des barrages dans les villes de Jdeidé (Metn), Khaldé et Chiyah (au sud de Beyrouth), ainsi qu'à Tripoli (Nord).

بالصور: حواجز #قوى_الأمن في #الجديدة ، #خلدة ، #طرابلس و #الشياح، تنفيذاً لقرار الإغلاق خلال فترة عيد الفصح لمواجهة فيروس كورونا وحفاظاً على السلامة العامة #التزامك_أمانك pic.twitter.com/Sbpher5jDy

— قوى الامن الداخلي (@LebISF) April 3, 2021

"Faciliter" la vaccination pour les malades

Sur le plan de la campagne de vaccination, le ministère de la Santé a annoncé samedi vouloir faciliter l'accès aux vaccins pour les personnes souffrant de certaines maladies. Il a appelé ces patients à d'abord s'enregistrer sur la plateforme électronique moph.covax.gov.lb et ensuite à appeler le 1214 ou envoyer leur dossiers médicaux (rapports et médicaments qui prouvent leur état de santé) aux adresses mail suivantes : covid19vacc1214@gmail.com et moph1214@gmail.com. Une commission médicale examinera ensuite ces dossiers ainsi que la personne. Si son dossier est jugé valide, le patient recevra par SMS une réponse dans un délai d'un jour à une semaine, par laquelle il connaîtra la date et le lieu de son rendez-vous pour la vaccination.

Pour tenter de freiner la propagation du virus, le ministère de la Santé avait déjà modifié il y a quelques jours les modalités de vaccination ainsi que les catégories de personnes prioritaires. Désormais, le vaccin AstraZeneca/Oxford est administré aux personnes âgées entre 55 et 64 ans, aux fonctionnaires, aux personnes à besoins spécifiques, aux employés des centres de soins, des maisons de retraite, des prisons, ainsi qu’aux personnes âgées de 16 à 54 ans souffrant de maladies chroniques. Les employés du secteur de la santé, privé et public, les personnes âgées de plus de 65 ans et toutes celles âgées entre 55 et 64 ans et souffrant de comorbidités continueront à recevoir le vaccin Pfizer.

Parallèlement, des vaccins seront assurés par le secteur privé, notamment le russe Spoutnik V et le chinois Sinopharm. Le président du comité national en charge de la campagne de vaccination présidée, le Dr Abdel Rahman el-Bizri, a dans ce contexte annoncé vendredi, dans des propos accordés à la chaîne al-Jadeed, que dans les trois prochains mois, un million et demi de doses du vaccin Pfizer/BioNTech arriveront au Liban. Samedi, une huitième cargaison de 46.800 doses de ce vaccin est arrivé à Beyrouth. Le pays aura ainsi réceptionné un total de 297.180 doses du vaccin Pfizer/BioNTech.

Sur un autre plan, la police a arrêté samedi à l'aéroport de Beyrouth un passager qui se rendait en Allemagne. Il était suspecté d'avoir falsifié le test PCR d'une autre passagère. L'antenne de la Sûreté générale à l'aéroport a également remis à la police un individu suspecté d'un acte similaire au bénéfice d'une passagère qui devait prendre un vol d'une compagnie émiratie.

Baisse des admissions en soins intensifs

Pour sa part, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a fait preuve d'un optimisme prudent samedi, relevant des indicateurs encourageants, notamment une baisse des admissions en soins intensifs. Il a toutefois appelé à être vigilant et à éviter les rassemblements. 

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"Le nombre de nouveaux cas, de décès et le taux de positivité des tests demeurent élevés, mais les admissions en soins intensifs sont en baisse. Cela est en partie dû à la vaccination de la population la plus vulnérable, les personnes âgées de plus de 50 ans, qui représentent plus de 50% de ceux souffrant d'une maladie sévère", a twitté le médecin. "Pour les plus de 75 ans et les soignants, plus de 50% ont reçu au moins une dose de vaccin. Le reste de la population demeure non vacciné et donc vulnérable", a-t-il averti.

Le Dr Abiad a poursuivit : "Alors que les restrictions sont allégées, les activités sociales et économiques vont reprendre. Les écoles vont rouvrir. Une hausse des contaminations est attendue, probablement chez les plus jeunes. En outre, de nouvelles mutations virales peut échapper à l'immunité vaccinale, posant un risque d'une propagation plus grande. Le variant brésilien peut contaminer même les patients qui ont déjà eu le Covid-19", a-t-il encore mis en garde. "En résumé, certains de nos indicateurs de Covid-19 sont encourageants mais beaucoup de défis demeurent. Il nous faut davantage de vaccins. Les personnes devraient éviter les rassemblements. Les traditions de Pâques et de ramadan nous manqueront, mais nous devons patienter encore", a conclu Firas Abiad Abiad.