Aoun et le patriarche maronite partagent les mêmes "objectifs de réforme", affirme Ibrahim Kanaan

Le député libanais aouniste Ibrahim Kanaan a déclaré samedi au terme d'un entretien avec le patriarche maronite Béchara Raï qu'il ne souhaitait pas "un gouvernement de barricades" et que le patriarche et le président de la République Michel Aoun partageaient les mêmes objectifs de réforme. M. Kanaan a tenu ces propos alors que la formation du cabinet se trouve dans l'impasse. Le chef de l'Église maronite ne ménage pas ses critiques face à l'inaction des autorités libanaises, y compris le chef de l'État.

"Le pays a besoin de bonnes initiatives. Nous voulons atteindre des résultats, un projet et des réformes. Nous ne voulons pas d'un gouvernement de barricades. Le plus important est la vision commune pour sauver le Liban. Nous espérons et croyons tous que la résurrection suivra la douleur", a estimé le député du Metn depuis le siège patriarcal à Bkerké.

"Les bases entre Baabda et Bkerké sont les mêmes et les objectifs de réforme exigés par le patriarche sont aussi les objectifs du président de la République", a-t-il jugé. "Le patriarche a pris position et lancé des initiatives en cette période difficile, afin de sauver le Liban et le sortir de la crise, et ce en coopération avec toutes les parties, sans qu'il n'adopte lui-même aucune des positions politiques présentées", a-t-il affirmé, dans une allusion au fait que le prélat ne soutient pas un camp politique plutôt qu'un autre. 

Le Liban est toujours sans gouvernement actif depuis la démission du cabinet de Hassane Diab, dans la foulée de la double explosion meurtrière le 4 août 2020 au port de Beyrouth. Lundi, le processus gouvernemental est revenu à la case départ à l'issue d'une brève et orageuse réunion entre Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri, qui campent tous les deux sur leurs positions et s'accusent mutuellement du blocage. Ils se livrent dans ce cadre une bataille au sujet des prérogatives qui leur sont octroyées par la Constitution. Le patriarche maronite, quant à lui, plaide depuis des semaines pour la formation rapide d'un gouvernement.