Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

Les anciens Premiers ministres accusent Aoun d'avoir violé la Constitution


Les anciens Premiers ministres libanais réunis mardi à la Maison du Centre. Photo Dalati et Nohra

Les anciens Premiers ministres libanais Nagib Mikati, Tammam Salam et Fouad Siniora ainsi que Saad Hariri, actuellement Premier ministre désigné, ont accusé mardi le président libanais Michel Aoun d'avoir violé la Constitution dans le processus de formation du gouvernement. 

"Le président a violé la Constitution comme si l'intention était d'embarrasser le Premier ministre désigné" et le pousser à se retirer, ont accusé les anciens Premiers ministres dans un communiqué lu par M. Siniora après une réunion à la Maison du Centre. Selon eux, la "balle est aujourd'hui dans le camp de M. Aoun".

M. Siniora a aussi indiqué que les anciens Premiers ministres sont "attachés à la Constitution ainsi qu'au Pacte national". "Toute tentative de provoquer un conflit communautaire et sectaire sera contrecarrée d'avance", a-t-il ajouté.

Les anciens chef de gouvernements ont aussi estimé que "l'attachement de M. Hariri à la mouture qu'il a présentée vient en réponse à la volonté des Libanais". Ils ont ainsi appelé à accélérer le processus et à prendre "des mesures pour former un cabinet de sauvetage composé de personnes compétentes qui peuvent travailler en équipe". Ils ont aussi salué la position "patriote et responsable" de M. Hariri qui s'est armé de "patience". Dans ce cadre, ils appellent le Premier ministre désigné à "persister dans sa position nationale et constitutionnelle".

Interrogé par les journalistes, M. Siniora a indiqué que démissionner de la Chambre des députés n'est pas une option.

Ces déclarations interviennent au lendemain d'un entretien houleux entre le chef de l'État Michel Aoun et le Premier ministre désigné, qui a ramené à la case départ le processus de formation du gouvernement.

Vingt minutes à peine après son arrivée à Baabda, Saad Hariri, furieux, avait vivement critiqué l’attitude du président de la République durant une brève conférence de presse. Le Premier ministre désigné a annoncé avoir reçu la veille, de la part de la présidence, une mouture complète d’un cabinet avec "une répartition confessionnelle et partisane des ministères dans des gouvernements de 18, 20 ou 22" , à laquelle il lui était demandé "d’ajouter" des noms. Cette proposition "accorde le tiers de blocage à sa formation politique" , a-t-il critiqué. "Cette liste est inacceptable. Le travail du Premier ministre n’est pas juste de compléter un document qui lui a été envoyé", a-t-il lancé. "La Constitution stipule clairement que le Premier ministre désigné forme son gouvernement et donne les noms (des ministrables, NDLR) avant de les discuter avec le président" , a-t-il ajouté.

M. Hariri bénéficie de l'appui de son traditionnel partenaire, Nabih Berry. Quelques heures avant la réunion, le mouvement chiite Amal du président du Parlement avait publié un communiqué assez inédit dans lequel il se démarque complètement de la position du Hezbollah, son allié. Il s’est voulu très explicite quant à la nécessité "d’un gouvernement d’experts non-partisans conformément à la proposition française et loin des enjeux du nombre et du tiers de blocage".

Mardi, des contacts tous azimuts étaient menés par la présidence libanaise dans une tentative de débloquer la crise gouvernementale. M. Aoun, qui a reçu plusieurs diplomates, dont notamment l'ambassadeur d'Arabie au Liban Walid Boukhari, envisage notamment d'adresser une lettre à la Chambre au sujet de l'impasse.

Les anciens Premiers ministres libanais Nagib Mikati, Tammam Salam et Fouad Siniora ainsi que Saad Hariri, actuellement Premier ministre désigné, ont accusé mardi le président libanais Michel Aoun d'avoir violé la Constitution dans le processus de formation du gouvernement. "Le président a violé la Constitution comme si l'intention était d'embarrasser le Premier ministre désigné"...