Rechercher
Rechercher

Société - Covid-19

Déconfinement au Liban : Une réouverture sous haute surveillance aujourd'hui

Dans les régions qui se sont conformées au bouclage, la courbe des contaminations tend à la baisse.

Déconfinement au Liban : Une réouverture sous haute surveillance aujourd'hui

Dans le cadre de la 4e phase de déconfinement qui sera entamée aujourd’hui, les réservations sont obligatoires pour se rendre au restaurant. Photo d’archives João Sousa

Aujourd’hui, le Liban entame la quatrième phase de déconfinement dans le cadre de laquelle tous les secteurs seront ouverts, mis à part ceux qui prêtent à de forts rassemblements, comme les salles de cinéma, les théâtres, les pubs et boîtes de nuit, ainsi que les lieux de culte. Cette phase survient alors que de nombreuses entreprises et une partie de la population font toujours fi des mesures de précaution et qu’une légère hausse des cas de contamination au coronavirus est observée.

Sur le terrain, c’est aux forces de l’ordre que revient la responsabilité de s’assurer du respect des mesures imposées pour la réouverture du pays. Une tâche titanesque, vu le grand nombre des entreprises – près de 150 000 – qui ont repris leurs activités. « Les gens doivent assumer leurs responsabilités, insiste Nabil Rizkallah, membre de la Commission nationale chargée de la lutte contre le Covid-19. On ne peut pas mettre une sentinelle devant chaque entreprise et à côté de chaque citoyen pour être sûrs de l’application des recommandations émises dans la lutte contre la pandémie. La vie économique doit reprendre. »

M. Rizkallah explique dans ce cadre que dans le secteur de la restauration, seules 64 % des entreprises sont toujours opérationnelles. En cause : la crise économique et la dévaluation de la livre. Or, ce secteur assurait un emploi à près de 150 000 personnes. Avec la fermeture de plusieurs de ces entreprises depuis fin octobre 2019 et jusqu’en février 2021, « près de 60 000 personnes ont perdu leur emploi », déplore-t-il. « C’est un désastre, poursuit-il. Ces employés sont dans leur majorité des serveurs, c’est-à-dire de jeunes universitaires. En perdant leur travail, ils ne vont plus pouvoir poursuivre leurs études. Par conséquent, ils ne vont pas pouvoir décrocher de bons postes de travail. Ce qui aura des répercussions sur toute une génération qui sera frappée d’une plus grande pauvreté. C’est un scénario pessimiste. Mais, dans les pays étrangers, ces critères sont pris en considération par les décideurs qui, dans la lutte contre le Covid-19, étudient l’impact de toute décision sur les futures générations. »

Mesures strictes

Cette dernière phase de déconfinement verra la réouverture des restaurants, du Casino du Liban et des salles de gym. Des restrictions sont toutefois imposées. Aussi, les restaurants accueilleront leur clientèle dans les espaces ouverts et fonctionneront à 75 % de leur capacité d’accueil. Ils sont tenus de garder au moins deux mètres entre une table et une autre. Chaque table accueillera six personnes au maximum. Cela est d’autant plus important « que le risque de transmission est plus élevé avec la souche britannique », constate M. Rizkallah. « En ce qui concerne les salles intérieures, il faut soit les doter d’un système de filtration HEPA (filtres à air à particules haute efficacité) qui permet de changer l’air dans la salle environ dix fois par minute, soit démonter les fenêtres, les portes et les façades de manière à garder l’endroit aéré, a-t-il ajouté. Une distance de deux mètres doit également séparer les tables. Dans les salles intérieures, le restaurant fonctionnera à 50 % de sa capacité d’accueil. La cigarette et le narguilé seront interdits. » Les clients ne seront accueillis que sur réservation.

Lire aussi

Ces Libanais qui ont contribué au développement du vaccin de Moderna

Durant cette phase également et jusqu’à nouvel ordre, le couvre-feu est maintenu de 20h à 5h, sauf pour le Casino du Liban qui bénéficiera d’un règlement spécial. Pour s’y rendre, une autorisation préalable doit être prise sur la plate-forme Impact. De même, le port du masque y est obligatoire. Le tabac est interdit. Il en est de même pour la nourriture et les boissons.

En ce qui concerne les salles de sport, seul un accès aux machines est autorisé ainsi que les sessions individuelles avec un entraîneur. « Les cours qui se donnent en groupe présentent un haut risque de transmission du virus, avance M. Rizkallah. Comme il s’agit d’activités à visée cardio-vasculaire, on est essoufflé. L’air expiré par la bouche et le nez est projeté à plus de deux mètres de distance. Avec la souche britannique, la prévention devient difficile, d’autant que ces activités sont pratiquées dans des salles fermées. Certaines études ont montré qu’il suffit de rester quelques secondes sans son masque pour transmettre le virus. Par ailleurs, 60 % des salles de gym se trouvent dans des espaces souterrains. Il est donc impossible de démonter les façades pour les maintenir aérées. »

Vigilance avant les fêtes

À l’approche des fêtes de Pâques selon le calendrier grégorien, la vigilance est de mise. « Au cours des 14 derniers jours, les cas de contamination au coronavirus ainsi que le nombre de tests PCR ont augmenté de 2,5 %, fait remarquer M. Rizkallah. Toutefois, au Kesrouan, à Jbeil, au Metn et dans le mohafazat de Beyrouth, les chiffres ont considérablement baissé avec le respect du bouclage, même si au Metn et à Jbeil, la courbe des contaminations repart légèrement à la hausse. Ces chiffres montrent qu’en respectant les gestes barrières, il est possible de garder le pays ouvert avec des chiffres acceptables au compteur de l’épidémie. »

Le problème se pose à Nabatiyé, « qui affiche aujourd’hui des chiffres plus élevés que ceux observés au Metn durant le pic après la fête de Noël », déplore M. Rizkallah. Dans ce caza, 140 cas pour 100 000 habitants ont été recensés sur une moyenne de quatorze jours, contre 104 cas il y a environ deux semaines. Des chiffres élevés sont également observés à Tyr et à Saïda. Ce qui fait craindre le pire, dans ces régions qui ont refusé de respecter le bouclage, alors que le ramadan est aux portes…

Quarante-deux nouveaux décès
Le Liban a enregistré hier 42 décès et 2 968 nouvelles contaminations au coronavirus, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé. Ce qui fait grimper à 439 543 le taux cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels 5 757 décès. Dans son rapport, le ministère n’a exceptionnellement pas donné plus de détails concernant les statistiques d’hospitalisation. Interrogée au sujet de ces chiffres par L’Orient-Le Jour, une source du ministère a souligné qu’ils seraient publiés aujourd’hui.

Sur le plan de la vaccination, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan a annoncé que son ministère avait conclu un nouveau contrat avec le groupe pharmaceutique Pfizer pour l’obtention de 750 000 doses supplémentaires. Il a aussi achevé les démarches nécessaires pour l’importation par le secteur privé du vaccin russe Spoutnik.

De son côté, le conseil municipal de Kobeyate, dans le Akkar, a annoncé avoir reçu des doses du vaccin Sinopharm développé en Chine, qui seraient disponibles pour tous les habitants de la localité. L’importation de ces vaccins avait été facilitée par le député Hadi Hobeiche, dans le cadre d’un « don » octroyé par le Premier ministre désigné Saad Hariri. Les personnes souhaitant se faire vacciner sont invitées à s’inscrire sur la plate-forme prévue à cet effet par le ministère de la Santé ou sur une plate-forme développée par la cellule de crise de la municipalité.

Enfin, samedi, une nouvelle cargaison de 53 820 doses de vaccin Pfizer-BioNTech est arrivée au Liban. Ce qui porte à 224 640 le nombre total de doses de ce vaccin reçues à ce jour, parmi lesquelles 140 000 ont déjà été administrées, selon le ministère.

Aujourd’hui, le Liban entame la quatrième phase de déconfinement dans le cadre de laquelle tous les secteurs seront ouverts, mis à part ceux qui prêtent à de forts rassemblements, comme les salles de cinéma, les théâtres, les pubs et boîtes de nuit, ainsi que les lieux de culte. Cette phase survient alors que de nombreuses entreprises et une partie de la population font toujours fi des...

commentaires (2)

Vous dites que le couvre-feu est maintenu de 20h à 5h. Or, nous avons posé la question à plusieurs barrages et postes de police, qui nous ont dit que ce couvre-feu avait été annulé il y a quelques jours... Qu'en est-il exactement? Y a -t-il un couvre-feu ou pas? Nous aimerions clarifier ce point pour circuler sans risque de ne pas suivre les consignes?

NAUFAL SORAYA

19 h 31, le 23 mars 2021

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Vous dites que le couvre-feu est maintenu de 20h à 5h. Or, nous avons posé la question à plusieurs barrages et postes de police, qui nous ont dit que ce couvre-feu avait été annulé il y a quelques jours... Qu'en est-il exactement? Y a -t-il un couvre-feu ou pas? Nous aimerions clarifier ce point pour circuler sans risque de ne pas suivre les consignes?

    NAUFAL SORAYA

    19 h 31, le 23 mars 2021

  • SOUS HAUTE SURVEILLANCE ? PAR QUI ? LAISSEZ-MOI RIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 03, le 22 mars 2021

Retour en haut