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Moyen-Orient - Conflit

Une attaque de drones vise une raffinerie de pétrole à Riyad

L’offensive d’hier est survenue le jour où les rebelles houthis ont pris le contrôle d’une montagne aux alentours de Ma’rib, dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen.

Une attaque de drones vise une raffinerie de pétrole à Riyad

Des installations pétrolières de la compagnie nationale Saudi Aramco au sud de Riyad, le 15 septembre 2019. Fayez Nureldine/AFP

Une attaque de drones hier a provoqué un incendie dans une raffinerie de pétrole dans la capitale saoudienne et a été revendiquée par les rebelles houthis, qui viennent de réaliser une avancée stratégique dans le nord du Yémen en guerre. Il s’agit de la deuxième attaque majeure depuis début mars visant des installations énergétiques saoudiennes, soulignant l’escalade du conflit au Yémen voisin, pays ravagé par la guerre qui oppose les houthis soutenus par l’Iran et le gouvernement appuyé par une coalition militaire sous commandement saoudien.

« La raffinerie de pétrole à Riyad a été attaquée par des drones, déclenchant un incendie qui a été contrôlé », a indiqué le ministère saoudien de l’Énergie, précisant qu’il n’y avait pas de victimes. Condamnant « une attaque lâche », le ministère a ajouté que ces frappes n’étaient pas seulement une attaque contre le royaume, mais contre l’économie et la sécurité économique mondiales.

Les houthis ont confirmé dans un communiqué avoir visé avec six drones le géant pétrolier Saudi Aramco dans la capitale, en réponse à « l’agression brutale » de la coalition militaire au Yémen. Les rebelles multiplient les attaques contre le territoire saoudien ces dernières semaines. Début mars, Riyad avait annoncé qu’un drone avait frappé un important port pétrolier et qu’un missile balistique avait visé des installations d’Aramco dans l’est de l’Arabie saoudite.

L’attaque d’hier survient le jour où les rebelles yéménites ont pris le contrôle d’une montagne aux alentours de Ma’rib, dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen, dans ce qui représente une avancée majeure pour conquérir cette ville stratégique. Les rebelles ont « pris le contrôle du mont Hilane, qui surplombe Ma’rib, à l’issue de combats qui ont fait des dizaines de morts et de blessés », a indiqué un responsable militaire des forces gouvernementales à l’AFP.

Ma’rib « est en danger », a déclaré un autre responsable loyaliste.

Après plus de six ans de guerre, les houthis ont relancé le 8 février leur offensive contre cette région pétrolière, entraînant des combats meurtriers. Ma’rib est située à environ 120 kilomètres à l’est de la capitale Sanaa, contrôlée depuis 2014 par les houthis, tout comme une grande partie du nord du pays.

« Chute peu probable »

Après la prise du mont Hilane, la coalition a mené une dizaine de frappes aériennes sur des positions houthies, a indiqué une autre source gouvernementale. Fait rare, la chaîne de télévision al-Massirah, contrôlée par les houthis, a confirmé ces frappes. Mais des experts restent prudents, arguant que la force de frappe aérienne de la coalition pourrait retarder une éventuelle victoire houthie. « Une chute imminente de Ma’rib reste peu probable », affirme à l’AFP Majed al-Madhaji, du groupe de réflexion Sanaa Center.

Leur offensive sur Ma’rib a entraîné la mort de centaines de combattants et la fuite de centaines de familles dans cette région désertique. La ville avait été relativement épargnée pendant les premières années du conflit, devenant un refuge pour plus d’un million de déplacés. « Nous condamnons ce qui se passe. Nos enfants sont terrifiés », a déclaré à l’AFP Oum Ali, une habitante. « Ma’rib restera inébranlable », a lancé un autre, Mohammad Yahya. La prise de Ma’rib représenterait un coup dur pour les forces progouvernementales et pour l’Arabie saoudite. Elle permettrait aux rebelles de disposer d’une nouvelle source de revenus et d’une position de force à la table d’éventuelles négociations.

« Aucune chance de paix »

Les houthis ont demandé jeudi à Riyad la fin du blocus aérien et maritime imposé à leur pays comme condition préalable à un accord de cessez-le-feu. Ce blocus est notamment imposé, selon l’Arabie saoudite, pour empêcher l’arrivée d’armes depuis l’Iran, bien que Téhéran nie armer les rebelles.

L’envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, vient d’achever une tournée dans la région pour tenter de convaincre les belligérants d’accepter un cessez-le-feu et relancer des pourparlers sous l’égide des Nations unies. « Nous avons discuté de toutes ces propositions et présenté des alternatives. Nous poursuivons les discussions », a déclaré à Reuters le négociateur en chef des houthis, Mohammad Abdulsalam. Selon trois sources au fait des négociations, la demande houthie d’une levée du blocus comme préalable à tout accord de trêve constitue l’un des principaux obstacles aux discussions.

Tim Lenderking n’a pas fourni les détails de son plan, qu’il a qualifié de « solide ». Selon Mohammad Abdulsalam, il prévoit que la coalition pourra autoriser des vols à destination de Sanaa en provenance de certaines villes. Les houthis sont également d’accord pour que les navires se rendant à Hodeïda soient inspectés, mais, ajoute leur porte-parole, la coalition réclame que les recettes du port soient reversées au gouvernement yéménite soutenu par Riyad.

Sources : agences

Une attaque de drones hier a provoqué un incendie dans une raffinerie de pétrole dans la capitale saoudienne et a été revendiquée par les rebelles houthis, qui viennent de réaliser une avancée stratégique dans le nord du Yémen en guerre. Il s’agit de la deuxième attaque majeure depuis début mars visant des installations énergétiques saoudiennes, soulignant l’escalade...

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