Aucun despote, aucun tyran, aucun dictateur, aucun oppresseur n’a jamais vécu éternellement. Ils ont soit été destitués, soit condamnés, soit assassinés, soit ils sont morts tout simplement. Le temps les emporte quoi qu’il arrive. Au Liban, nous n’avons pas qu’un seul führer. Ils sont plusieurs malheureusement. Et même s’ils ne sont pas très nombreux, ils ont réussi en quelques années à détruire un pays et tout un peuple. Et pour quoi ? Pour une plus grande part du gâteau. Qu’elle soit financière, politique ou territoriale. Leur gloutonnerie et leurs idéologies fanatiques ont sonné le glas du pays de Khalil Gebran, du miel, de l’encens ou du cèdre, peu importe ; d’un pays qui n’existe plus. Et il n’y a plus aucun adjectif existant pour les décrire. Aucun. Quel mot utiliser pour définir ces monstres ? Leurs actions dépassent tout entendement.
L’effondrement, nous y sommes arrivés. L’apocalypse, nous l’avons pénétrée. Et nous voilà aujourd’hui dans une lente agonie. Les Libanais n’ont plus ou peu d’argent. Les commerces ferment leurs portes parce qu’ils ne savent plus comment tarifer leurs produits. Les subventions arrivent à terme et nous allons très prochainement être plongés dans le noir, au sens propre et au sens figuré. L’espoir nous a abandonnés. Sauf que.
Sauf qu’il reste encore une lueur au fond du tunnel. Une petite lueur. Et cette petite lueur, c’est nous. Nous, le peuple libanais. Nous sommes les seuls à pouvoir sauver ce qui reste du Liban. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Ni l’international ni ces crapules ne feront quelque chose pour épargner notre petit pays. Il nous incombe donc de nous tenir la main et de faire bouger les choses. Que ce soit dans la rue, au travers d’une désobéissance civile, de la formation d’une opposition forte. La révolte doit aujourd’hui se faire à plusieurs niveaux. Et même si nous devons aller les chercher chez eux, dans leurs appartements ou leurs maisons confortables où l’électricité ne se coupe jamais, on doit les faire tomber. Ce n’est ni un appel au crime ni un appel à la violence, même si on sait pertinemment que la colère gronde. Il est de notre devoir de les faire tomber. De stopper cette hémorragie et de ne plus leur permettre de boire notre sang. Nous sommes dans l’obligation de retirer ces sièges sur lesquels la plupart d’entre eux croupissent. Nous sommes exaspérés d’entendre ces mêmes noms revenir sans cesse. De les voir essayer de nous prendre une fois de plus notre argent pour renflouer la faillite de l’institution la plus déficitaire du pays. Tout ça pour nous donner deux mois de moitié d’électricité. Une électricité qu’ils sont obligés de nous assurer. Nous devons nous battre pour nos droits les plus basiques. Nous ne pouvons plus tolérer ce massacre perpétué à notre encontre. C’est inadmissible. Nous n’avons pas le droit d’abandonner et de plier l’échine. Nous n’avons pas le droit de leur laisser notre pays. Et ce n’est que tous ensemble que nous y arriverons. Que nous vivions ici ou ailleurs. Tous les Libanais doivent s’unir.
Il est vrai que nous mettons notre dernier espoir dans les élections, mais soyons lucides, ils ne nous les offriront pas et le temps presse. Nous ne pouvons pas attendre encore un an, sinon on risque tous de crever les uns après les autres. Les plus riches et les plus pauvres. 0,5 % de la population se partage la moitié de la richesse du pays. Ce n’est plus permis. Si la révolution d’octobre 2019 a réalisé quelque chose d’important, c’est qu’elle a changé le discours national. Les Libanais ne sont plus dupes, même s’il persiste encore des Libanais qui ont fait allégeance aux partis politiques. Ceux-là aussi crèvent de faim et affrontent la misère. Même les endoctrinés. Il semble difficile qu’ils puissent encore laver le cerveau de l’ensemble de leurs partisans. Et ce n’est pas en brûlant des pneus et en tentant de réveiller l’arrivée d’une nouvelle guerre confessionnelle et civile que le pays sortira de cette crise hors du commun.
Si nous ne voulons pas suivre les pas du Venezuela, du Zimbabwe ou de l’Irak, nous n’avons plus le choix. Nous, le peuple. Et qu’on ne nous redise pas que c’est de notre faute. La faute, c’est la leur. Ce crime, c’est le leur.
commentaires (5)
Tous les médias et surtout populaires devraient tous les jours et plusieurs fois par jour questionner les libanais sur les avantages ou même droits que leurs zaims leur ont donné en gouvernant contre leur participation aussi bien pécuniaire que physique et mentale pour édifier ce pays? Qu’ont ils construit en fait à part des murs psychologiques entre les citoyens pour rester maîtres et empocher tout ce que n’importe quel individu gagne ou s’endette pour honorer ses paiements en eau, électricité, scolarité, soins médicaux etc. et sur ce que ces derniers ont gagné sur leur dos. Une fois le bilan fait, s’il reste des libanais partisans de n’importe quel personnage pathétique trônant sur un parti, c’est que le peuple mérite ce qui leur arrive et même pire. Le problème c’est qu’il y en a qui n’ont que leur foi en leur pays qui les anime et ce sont ceux là qui paient les conneries au prix fort des suiveurs aveugles peu nombreux mais oh combien nocifs.
Sissi zayyat
14 h 59, le 19 mars 2021