Enquête préliminaire ouverte contre Asma el-Assad par la police britannique, selon le « Sunday Times »

Une enquête préliminaire a été ouverte par la police britannique contre Asma el-Assad sur des soupçons d’incitation à des actes terroristes lors des dix dernières années en Syrie. C’est-à-dire depuis le début du soulèvement contre le régime des Assad, a rapporté le Sunday Times hier.

Cette enquête pourrait ouvrir la voie à des sanctions contre la Première dame syrienne, 45 ans. Elle pourrait également se voir déchue de sa nationalité britannique, précise le média anglais. Avant d’épouser Bachar el-Assad, Asma el-Assad travaillait dans une banque d’investissement à Londres. C’est également dans la capitale britannique, au King’s College, qu’elle a étudié avant de rentrer en Syrie.

L’ouverture de cette enquête fait suite au dépôt, par l’organisation Guernica 37 International Justice Chambers, auprès de l’unité des crimes de guerre au sein de la politique britannique, d’un dossier contre Asma el-Assad. Selon Guernica 37, Asma el-Assad « est suspectée d’être l’une des personnes d’influence ayant encouragé et incité à des actes de terrorisme » en Syrie.

La police britannique a déclaré dans un communiqué cité par Sky News hier : « Nous confirmons que l’unité des crimes de guerre du Met (Metropolitan police, NDLR) a reçu le 31 juillet 2020 une requête relative au conflit syrien. Cette requête est en cours d’examen. »

Guernica 37 se présente comme un regroupement d’avocats spécialisés dans le conseil et l’assistance à des États engagés dans des processus de réforme et de transformation suite à des périodes d’instabilité ou de conflit.

« Il s’agit là d’une étape importante dans le processus visant à rendre des politiques de haut rang responsables de leurs actes et à assurer qu’un État, via un processus judiciaire indépendant et impartial, assume ses responsabilités face aux actes de ses ressortissants », a déclaré Guernica 37 à Sky News. « En tant que ressortissante britannique, il est important, si des preuves viennent étayer les accusations, que (Asma el-Assad) soit jugée et pas seulement qu’elle soit déchue de sa nationalité britannique. »

Asma el-Assad, 45 ans, et son époux, le président syrien Bachar el-Assad, sont porteurs du Covid-19, mais ils sont « en bonne santé » et leur état est « stable », avait annoncé la semaine dernière la présidence syrienne. En 2019, les autorités avaient annoncé qu’elle était guérie de son cancer du sein qu’on lui avait détecté un an plus tôt.

De nature discrète, l’épouse fidèle et loyale du président serait en train de renforcer son rôle, tant et si bien que les États-Unis l’ont placée sur leur liste de sanctions liées à la loi César. Selon l’administration américaine de Trump, elle « participe personnellement et à bien des égards aux horreurs dont la Syrie est témoin aujourd’hui », et elle est même considérée comme « l’une des profiteurs de guerre les plus notoires » du pays.

Le conflit en Syrie entre aujourd’hui dans sa onzième année. Le pays a été ravagé par une guerre civile particulièrement dure et complexe qui a fait plus de 380 000 morts, déplacé la moitié de la population de ce pays de 22 millions d’habitants et laissé des villes ancestrales en ruines. Grâce à l’intervention de la Russie et de l’Iran, Assad a pu envers et contre tout se maintenir au pouvoir, l’opposition est décimée et divisée, et des millions de réfugiés vivent dans des camps ou en exil.