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Arrivée au bout de sa peine, Nazanin Zaghari-Ratcliffe de nouveau convoquée par la justice iranienne

Arrivée au bout de sa peine, Nazanin Zaghari-Ratcliffe de nouveau convoquée par la justice iranienne

L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe. Photo d'archives AFP

Arrivée au bout de sa peine de cinq ans de prison, l'Irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe n'en a visiblement pas fini avec la justice iranienne devant laquelle elle est convoquée le 14 mars, un traitement "intolérable" selon Londres qui exige son retour "dès que possible".

D'espoirs de libération en déconvenues, cette cheffe de projet de 42 ans, employée par la fondation Thomson Reuters, le bras philanthropique de l'agence de presse éponyme, a été contrainte de purger sa peine jusqu'au bout.

Désormais libérée de son bracelet électronique, selon la députée britannique de sa circonscription Tulip Siddiq, la binationale va pouvoir sortir de chez ses parents, où elle était assignée à résidence depuis un an, après avoir été autorisée à sortir de prison en raison du coronavirus.

Mais elle ne pourra pas rentrer au Royaume-Uni, n'ayant pas récupéré son passeport et étant "convoquée encore une fois devant le tribunal" dimanche prochain, au grand désespoir de sa famille.

La vie de Nazanin Zaghari-Ratcliffe bascule le 3 avril 2016, lorsqu'elle est arrêtée avec sa fille Gabriella, alors même pas âgée de deux ans, à l'aéroport de Téhéran après une visite à sa famille. Accusée d'avoir comploté pour renverser le régime islamique, ce qu'elle nie farouchement, cette binationale est condamnée en septembre de la même année à cinq ans d'emprisonnement.

C'est le début d'un long calvaire, marqué par de rudes séjours en isolement dans des cellules sans fenêtre, des grèves de la faim et des privations de soins médicaux. Elle dort plus d'un mois dans les mêmes vêtements et envisage même le suicide.

"Elle a toujours eu un sens aigu de la loyauté et de la justice" et elle est "profondément outrée par l'injustice" de cette situation, avait confié son mari Richard Ratcliffe à l'AFP.

"Jeu d'échecs"

Nazanin Zaghari-Ratcliffe fait aussi l'objet d'une deuxième procédure judiciaire en Iran, accusée de diffusion de propagande contre le régime, mais son procès avait été ajourné début novembre, sans qu'aucune nouvelle date ne lui ait été communiquée jusque-là.

"L'audience de ma cliente pour son deuxième cas, dans lequel elle est accusée de propagande contre le régime, a été fixée au 14 mars", a déclaré à l'agence de presse iranienne ISNA son avocat Hojjat Kermani, confirmant que sa première peine "s'est terminée aujourd'hui" et que "son bracelet électronique lui a été retiré".

Le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab s'est "félicité" dimanche dans un tweet de ce dernier point, ajoutant cependant que "le traitement que l'Iran continue de lui infliger est intolérable". Mme Zaghari-Ratcliffe "doit être autorisée à retourner au Royaume-Uni dès que possible pour retrouver sa famille", a-t-il martelé.

Son mari et sa fille, désormais âgée de six ans, ont hâte de la serrer dans leurs bras. Amer, Richard Ratcliffe a raconté dimanche à l'agence PA avoir le sentiment d'être "très clairement au milieu du jeu d'échecs du gouvernement" britannique, dont il juge le soutien trop timide.

Celui qui se bat depuis des années pour la libération de sa femme a dit à de multiples reprises considérer qu'elle était l'"otage" d'un sinistre jeu politique portant sur une vieille dette contractée par le Royaume-Uni dans le cadre d'un contrat d'armement.

"Heureuse et nerveuse"

Un avis partagé par Antonio Zappulla, le PDG de la Fondation Thomson Reuters. "Nous savons qu'elle est un symbole politique dans une situation beaucoup plus large qui doit être réglée entre le Royaume-Uni et le gouvernement iranien", a-t-il confié à l'AFP.

S'il salue l'évolution "positive" que constitue le retrait de son bracelet électronique, M. Zappulla sait qu'un "sombre nuage plane au-dessus de la tête" de cette femme et demande expressément au "gouvernement britannique de continuer à intensifier les négociations avec le régime iranien", arguant que l'arrivée de Joe Biden à la présidence américaine rebattait les cartes.

Face à ces nouveaux évènements, Nazanin Zaghari-Ratcliffe est quant à elle "plutôt optimiste, plutôt heureuse" et "très soulagée" de ne plus porter de bracelet et de pouvoir quitter l'appartement, a affirmé dimanche sa belle-soeur Rebecca Ratcliffe sur la chaîne de télévision Sky news, après un appel en famille le matin même.

Selon la députée Tulip Siddiq, "son premier voyage sera pour voir sa grand-mère".

Cependant, cette Irano-britannique est "nerveuse" face à sa nouvelle convocation devant la justice, selon sa belle-soeur, qui estime que "quelques nuits blanches" attendent encore la famille.

Arrivée au bout de sa peine de cinq ans de prison, l'Irano-britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe n'en a visiblement pas fini avec la justice iranienne devant laquelle elle est convoquée le 14 mars, un traitement "intolérable" selon Londres qui exige son retour "dès que possible".D'espoirs de libération en déconvenues, cette cheffe de projet de 42 ans, employée par la fondation Thomson...