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Société - Crise

La rue continue de gronder, de nombreuses routes bloquées

« Nous allons recourir à des moyens d’escalade afin qu’on nous entende. »

La rue continue de gronder, de nombreuses routes bloquées

L’autoroute Beyrouth-Jounieh fermée par des pneus brûlés en soirée. Mohammad Azakir/Reuters

Pour le troisième jour consécutif, la colère populaire continuait de gronder hier, aux quatre coins du Liban, alors que le pays s’enfonce dans une grave crise économique et que le blocage au niveau du dossier gouvernemental reste total.

Vers 15h, dans le centre-ville de Beyrouth, une poignée de contestataires ont fermé la route longeant la place des Martyrs au moyen d’un barrage de pneus enflammés. Des disputes ont éclaté entre certains d’entre eux et des automobilistes excédés, qui s’étaient retrouvés bloqués sur place. La police a alors dévié la circulation vers d’autres artères. Un peu plus loin, la voie rapide du « Ring » a elle aussi été fermée à la circulation par des protestataires venus du quartier de Khandak el-Ghamik, un des fiefs du mouvement Amal. Autre axe majeur bloqué : l’avenue Béchara el-Khoury, où des bennes à ordures et des pneus ont été incendiés, selon notre photographe sur place, João Sousa.

Le mouvement de protestation a vite fait d’avoir un effet boule de neige. Alors que des manifestants bloquaient la voie publique dans le quartier Mazraa, dans la banlieue sud de Beyrouth d’autres protestataires fermaient à la circulation la voie publique à Ghobeyri, au niveau de l’ambassade du Koweït, cet axe étant le principal accès du côté nord vers l’aéroport de Beyrouth. Dans la banlieue est de la capitale, c’est le croisement dit de « Chevrolet », au niveau de Furn el-Chebback, qui était bloqué. Plus au nord, l’autoroute qui mène à Jounieh était fermée aux niveaux de Jal el-Dib et de Zouk.

Dans cette partie du littoral du Metn et du Kesrouan, des manifestants, dont les rangs grandissaient au fur et à mesure que la soirée progressait, ont laissé éclater leur colère contre les dirigeants, mais aussi contre le Hezbollah, critiquant vigoureusement le maintien de ses armes « qui font qu’il y a un mini-État dans l’État ». En soirée, plusieurs points ont été bloqués aux niveaux de Jbeil, Amchit, Chekka, Batroun et Tripoli. Tous étaient fermés à la circulation par des pneus en flammes.

Au sud de Beyrouth, l’autoroute au niveau de Naamé et du croisement de Jiyeh a elle aussi été fermée au moyen de pneus en feu, rapporte notre correspondant sur place, Mountasser Abdallah. L’armée a été dépêchée et a tenté de rouvrir cet axe vital, mais les manifestants au niveau de Jiyeh ont maintenu le blocage. La circulation a été déviée vers les routes intérieures, et ce afin d’empêcher toute friction entre les protestataires et les forces de l’ordre. D’autres protestataires ont fermé avec des pneus enflammés la route reliant Zahrani à Nabatiyé.

À Saïda, des manifestants ont campé dans les rues. « Pas d’essence, pas de mazout, les gens meurent de faim », lançait l’un d’entre eux, selon notre correspondant. « Je ne pars pas de là. Nous sommes sur le point de mourir », criait de désespoir un autre manifestant. « Nous allons recourir à des moyens d’escalade afin qu’on nous entende », menace un autre. « Nous ne pouvons plus rien acheter en raison de l’inflation », ajoute-t-il.

En soirée, des rassemblements de protestation ont été organisés à Nabatiyé, Kfar Remmane et Tyr, où des artères principales ont été aussi coupées à la circulation par des pneus en flammes.

Dans la Békaa aussi, des manifestants en colère ont érigé des barrages sur les routes de Ferzol et de Rayak-Baalbeck, selon notre correspondante Sarah Abdallah.

Pour le troisième jour consécutif, la colère populaire continuait de gronder hier, aux quatre coins du Liban, alors que le pays s’enfonce dans une grave crise économique et que le blocage au niveau du dossier gouvernemental reste total.
Vers 15h, dans le centre-ville de Beyrouth, une poignée de contestataires ont fermé la route longeant la place des Martyrs au moyen d’un barrage de...

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