L'armée dément une hausse des désertions dues à la crise socioéconomique

L'armée libanaise a démenti dimanche des informations circulant dans la presse et sur les réseaux sociaux concernant une hausse des désertions de militaires, qui serait due à la situation économique. Ces informations avaient été rapportées notamment par le quotidien local al-Akhbar (proche du Hezbollah), qui évoquait des désertions dans les rangs de l'armée et des différentes institutions sécuritaires.

"Aucune augmentation significative" du nombre de départs des militaires de l'armée n'a été constatée, a souligné l'armée dans un communiqué, qui précise que les désertions ont lieu "pour des motifs divers et ne sont pas liés à la situation économique actuelle". La troupe a ajouté qu'"aucune enquête interne n'a été ouverte" à ce sujet, contrairement à ce qu'affirmait la courte information à ce propos publiée par al-Akhbar. "Le commandement de l'armée appelle à faire preuve de rigueur lors de la publication d'informations relatives à son institution et affirme qu'en dépit des conditions socio-économiques difficiles, l'armée est pleinement prête à remplir les multiples missions qui lui sont confiées".

Dans son information publiée samedi, le Akhbar faisait état de désertions de militaires "qui demandaient des autorisations de voyage et ne revenaient pas au pays" et d'autres qui quittaient la troupe sans quitter le pays. Le quotidien souligne que ces départs avaient lieu alors que les salaires payés par l'armée n'étaient plus suffisants pour permettre aux militaires d'assurer leurs besoins de base et que le commandement refuse les demandes de démission d'officiers, sauf si ceux-ci s'engageaient à renoncer aux compensations financières qui leur revenaient en cas de départ.

Le Liban connait depuis plus d'un an une crise socioéconomique et financière sévère, marquée par une inflation galopante. La livre libanaise chutant toujours plus sur le marché noir, le salaire moyen des militaires a fondu et ne vaut plus qu'une centaine de dollars. Et alors que l'Etat libanais est officiellement en faillite, l'armée avait annoncé en juin dernier retirer la viande, un des nombreux produits dont le prix a grimpé en flèche ces derniers mois, du menu des militaires. Dans ce cadre, l'armée avait signé la semaine dernière un accord avec l'ambassade française concernant l'octroi par Paris de colis alimentaires à distribuer aux soldats.