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Société - Manifestations de Tripoli

Un dentiste convoqué... pour avoir donné à manger aux protestataires

Un sit-in de soutien au médecin sera organisé à 10h30 dans la capitale du Nord et un autre rassemblement est prévu à 11h devant le tribunal militaire à Beyrouth.

Un dentiste convoqué...  pour avoir donné à manger aux protestataires

Ramy Fanj, dentiste tripolitain, sera interrogé aujourd’hui pour avoir offert de la nourriture aux manifestants. Photo DR

Les convocations liées aux manifestations organisées à Tripoli fin janvier se poursuivent. Après une série d’arrestations, en début de mois, d’activistes issus de la ville mais aussi de militants originaires de la Békaa venus leur prêter main forte, c’était au tour d’un dentiste de la capitale du Liban-Nord d’être convoqué hier. En outre, une vingtaine de personnes seraient toujours arrêtées, dont un activiste atteint de coronavirus, selon le militant et journaliste Samir Skaff.

Tripoli avait été secouée fin janvier par des manifestations contre la situation socio-économique, aggravée par le confinement total, qui avaient dégénéré en affrontements entre contestataires et forces de l’ordre, faisant un mort, un jeune homme nommé Omar Tayba, et plusieurs centaines de blessés. Par la suite, les autorités ont procédé à une série d’arrestations parmi les militants qui ont pris part à ces manifestations. « Ils convoquent tout le monde, on ne comprend plus rien », s’insurge M. Skaff, qui ajoute que le dentiste tripolitain Ramy Fanj doit être entendu aujourd’hui à midi à la gendarmerie du Tall. On lui reproche d’avoir distribué de la nourriture aux protestataires...

Pour mémoire

Mandats d'arrêt contre quinze détenus, deux libérations

« Le Dr Fanj n’est pas agressif, il manifestait pacifiquement. Il milite avec le groupe Nikabiyoun Ahrar (Syndicalistes libres) et offre souvent à manger aux gens », indique-t-il à L’Orient-Le Jour. Un sit-in de soutien au dentiste est prévu aujourd’hui à 10h30, place du Tall. À Beyrouth, une manifestation est également prévue à 11h devant le tribunal militaire pour demander la libération des militants qui sont toujours détenus par les autorités depuis presque deux semaines. Des dizaines de personnes manifestent presque tous les jours devant le tribunal militaire depuis le début du mois et des heurts ont éclaté plus d’une fois entre les manifestants et les forces de l’ordre. Hier, les manifestants se sont déplacés vers le port où ils ont brièvement bloqué la route, tandis qu’un militant issu de Tripoli était relâché à midi, selon des avocats proches du dossier.

« Fabrication d’accusations »

Selon Samir Skaff, une dizaine de prévenus pourraient être relâchés aujourd’hui. Le nombre total de protestataires arrêtés depuis le début du mois reste inconnu pour l’heure, mais de nombreux militants indiquent qu’au moins une trentaine de personnes ont été entendues par les services de sécurité jusque-là. Quelques manifestants avaient été arrêtés de façon musclée par les services de renseignements tandis que d’autres avaient disparu des radars pendant plusieurs jours. « Ces hommes ont été arrêtés car ils sont accusés d’avoir pris part à l’incendie de la municipalité de Tripoli (le 28 janvier). Mais, selon nos informations, ils sont plutôt interrogés sur des affaires à caractère personnel. Il y a fabrication d’accusations pour certains », déplore M. Skaff. Il explique en outre que les dossiers des protestataires originaires de la Békaa sont pris en charge par le comité des avocats ayant épaulé les manifestants lors du soulèvement d’octobre 2019, alors que le barreau de Tripoli s’occupe de défendre les activistes de la ville. « Les avocats sont présents lors des interrogatoires en ligne (par précaution pour le Covid-19), mais ils n’ont malheureusement pas été autorisés à accompagner les prévenus lors de l’enquête préliminaire », rappelle-t-il. « Les gens demandent à vivre décemment, mais les autorités ne veulent pas leur permettre de le faire et l’État n’aide personne. Et en interdisant aux gens de crier leur détresse dans des rassemblements pacifiques, ceux-ci sont tentés de recourir à la violence », analyse Samir Skaff. Il déplore en outre les accusations répétitives de vandalisme lancées contre les militants et qui sont souvent infondées. 

Les convocations liées aux manifestations organisées à Tripoli fin janvier se poursuivent. Après une série d’arrestations, en début de mois, d’activistes issus de la ville mais aussi de militants originaires de la Békaa venus leur prêter main forte, c’était au tour d’un dentiste de la capitale du Liban-Nord d’être convoqué hier. En outre, une vingtaine de personnes seraient...

commentaires (5)

"Ces hommes ont été arrêtés car ils sont accusés d’avoir pris part à l’incendie de la municipalité de Tripoli ". Des sandwiches incendiaires? Une moutarde trop épicée? Ou un fromage corse, peut-être?

Yves Prevost

14 h 20, le 18 février 2021

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Commentaires (5)

  • "Ces hommes ont été arrêtés car ils sont accusés d’avoir pris part à l’incendie de la municipalité de Tripoli ". Des sandwiches incendiaires? Une moutarde trop épicée? Ou un fromage corse, peut-être?

    Yves Prevost

    14 h 20, le 18 février 2021

  • Ils arretent les humanitaires alors que les assassins exigent de beneficier de la presomption d'innocence et appelent au dialogue leurs armes a la main ! Si un jour nous arrivons au stade du nettoyage des ecuries d'augias il faudra commencer en priorite par les juges indignes et les enqueteurs vereux.

    Michel Trad

    13 h 22, le 18 février 2021

  • C’est celui qui est à l’origine de cette convocation qui devrait faire l’objet d’une arrestation pour savoir pour qui il roule. Suffit les traitres qui se prennent pour des justiciers.

    Sissi zayyat

    12 h 02, le 18 février 2021

  • La dictature du père du peuple ... Staline ?

    Zeidan

    10 h 52, le 18 février 2021

  • AH CA, C,EST LE COMBLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 07, le 18 février 2021

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