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Geagea: Impossible de bâtir un État sans lever la mainmise du Hezbollah


Geagea: Impossible de bâtir un État sans lever la mainmise du Hezbollah

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo ANI

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a estimé que le désaccord au Liban, qui connaît sa pire crise économique et politique en trente ans, s'articule principalement autour de l'appartenance exclusive au Pays du Cèdre, dans une critique claire au Hezbollah. Le leader chrétien a dans ce cadre estimé qu'il est "impossible de bâtir un État sans lever la mainmise" du parti chiite.

Dans une interview accordée à la Revue politique et parlementaire, le leader maronite a estimé que le "problème au Liban réside dans le désaccord autour des questions que les Etats occidentaux et modernes prendraient pour axiomes", telles que le sens de la souveraineté, le sens de l'indépendance et le rôle de l'Etat", déplorant le fait que les priorités dépassant le Liban l'emportent sur l'intérêt libanais". Une pique lancée au Hezbollah accusé d'exécuter un agenda iranien régional aux dépens du Liban et des Libanais. 

Poursuivant sur la même ligne, le leader des FL a rappelé que  "l’occupation syrienne avait partagé les rôles avec Téhéran, en tenant les rênes du pouvoir au Liban et en gardant les armes du Hezbollah, prenant la résistance pour prétexte. Et d'ajouter: "À partir du 26 avril 2005, date du retrait des troupes syriennes du Liban, le Hezbollah a hérité le rôle du régime syrien, en exerçant sa mainmise sur la souveraineté et l’indépendance, et en monopolisant la prise de décisions stratégiques étatiques de guerre et de paix. Comment la situation de tout pays pourrait-elle s’améliorer alors que les armes sont dans les mains de deux entités différentes, l’armée légitime et l’armée-milice ?", s'est interrogé M. Geagea. "La monopolisation de la prise de décisions étatiques se reflète sur la performance de toutes les institutions de l’État, soient-elles politiques, juridiques ou sécuritaires, ce qui explique le chaos prévalent au vu de l’échange de services entre le système de la corruption et le système des armes", a-t-il encore dit. Pour lui, "les crises successives au Liban ne sont pas principalement liées au système confessionnel tel que prétendu ou présenté par certains (...). Le désaccord s’articule autour de l’appartenance au Liban, alors que l’appartenance de certains reste à d’autres États ou d’autres causes, ce qui empêche la réflexion sur le développement ou la modernisation de ce régime. Tant que la question de l’appartenance n’a pas été réglée, la recherche d’un autre régime politique sera vaine". Pour Samir Geagea, "le développement potentiel du régime (politique) devrait s'orienter vers une décentralisation élargie qui mène à l'amélioration des services, à la création d’emplois, à l’augmentation de la productivité, à la promotion des secteurs économiques, et au bien-être des Libanais. 

Evoquant le rôle des chrétiens au Liban, Samir Geagea a tenu à souligner qu'il n'a pas changé depuis bien avant la création de l'entité libanaise. " Ce rôle s’est manifesté par la création d’un État pour tous, basé sur la liberté, la démocratie et la diversité", a souligné le leader maronite. "Ce projet fut intercepté à cause de la présence d’un groupe tel que le Hezbollah, qui est sorti du consensus réunissant les Libanais, a porté les armes aux dépens de l’État et a défendu un projet politique opposé à l’essence même du rôle et du message du Liban. Plus encore, le Courant Patriotique Libre (CPL, fondé par le président de la République, Michel Aoun, NDRL), qui a fait sa popularité et sa légitimité en défendant la souveraineté et l’indépendance du Liban, s’est allié au Hezbollah qui empêche le rétablissement de l’État. Le CPL est sorti ainsi de la ligne historique suivie par les chrétiens, en donnant une couverture à un programme politique qui contredit la philosophie et la vision portées par les chrétiens à l’État au Liban", a dénoncé le chef des FL.

Il a reconnu que le désaccord avec ce parti n'est pas uniquement de nature politique, mais aussi idéologique et culturelle. "Les  FL ont désormais la conviction qu’il faut mettre un terme à la coordination technique parce qu’il est impossible de bâtir un État sans lever la mainmise du Hezbollah et son mandat actuel sur le pays. C’est pour cette raison qu’elles plaident pour un gouvernement composé de technocrates indépendants pour éviter l’échec qui serait destiné à tout gouvernement, tant que la coalition du 8 Mars (comprenant le Hezbollah et ses alliés) continue à accroître son emprise sur les pouvoirs au Liban". Des propos qui interviennent à l'heure où le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n'arrive toujours pas à former un gouvernement de mission comme préconisé par l'initiative française du président Emmanuel Macron en faveur du Liban. De profondes divergences politiques opposent M. Hariri au président Aoun, et le processus semble plus que jamais enlisé, six mois après la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a estimé que le désaccord au Liban, qui connaît sa pire crise économique et politique en trente ans, s'articule principalement autour de l'appartenance exclusive au Pays du Cèdre, dans une critique claire au Hezbollah. Le leader chrétien a dans ce cadre estimé qu'il est "impossible de bâtir un État sans lever la mainmise" du parti chiite.Dans...