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Politique - Gouvernement

L’Égypte apporte son soutien aux efforts de Hariri

« Il y a une coordination entre Abdel Fattah al-Sissi et Emmanuel Macron au sujet du Liban », confie une source diplomatique égyptienne à « L’OLJ ».

L’Égypte apporte son soutien aux efforts de Hariri

Saad Hariri s’entretenant avec Abdel Fattah al-Sissi, hier. Photo bureau de presse de M. Hariri

L’Égypte est favorable à la formation d’un nouveau gouvernement libanais dans les plus brefs délais. Elle espère que la prochaine équipe sera indépendante et répondra aux aspirations du peuple libanais ainsi qu’aux attentes de la communauté internationale. En d’autres termes, Le Caire apporte son soutien aux efforts du Premier ministre désigné, Saad Hariri, qui cherche à former un cabinet conformément à l’initiative française en faveur du Liban.

C’est ce qui ressort du communiqué publié par la présidence égyptienne au sujet de l’entretien qu’a eu le président Abdel Fattah al-Sissi avec M. Hariri, hier au Caire. Un entretien en présence du ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, et de Abbas Kamel, directeur des SR égyptiens. Selon le communiqué, Abdel Fattah al-Sissi a fait état de l’attachement de l’Égypte « à la préservation des capacités de l’État libanais et à la sortie du Liban de la situation dans laquelle il se trouve actuellement, et ce, à travers tous les dirigeants libanais qui doivent faire prévaloir l’intérêt national ». Et M. Sissi d’exhorter les chefs de file politiques à accélérer le processus de formation d’un « gouvernement indépendant et capable d’affronter les défis actuels en protégeant les composantes de la population libanaise et son unité ». Citant le porte-parole de la présidence égyptienne, Bassam Radi, le texte fait savoir que le chef d’État égyptien a « réitéré la position constante du Caire en faveur d’un renforcement de la coopération avec le Liban, et a souhaité un franc succès à Saad Hariri pour la formation du gouvernement, de sorte que les attentes du peuple libanais soient satisfaites sur le plan de la stabilité et la sécurité ».

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Sur un autre registre, le président Sissi a assuré que l’Égypte était « prête à apporter toute sorte d’aide et de soutien afin que le Liban puisse dépasser les crises auxquelles il fait face, notamment les conséquences de l’explosion au port de Beyrouth, ainsi que la pandémie du coronavirus ».

Coordination entre Sissi et Macron

De son côté, M. Hariri a « fait part de sa reconnaissance envers l’Égypte pour les efforts qu’elle déploie sur tous les plans au Liban, notamment en ce qui concerne les aides après l’explosion au port de Beyrouth (...) », indique encore le communiqué égyptien. Le Premier ministre désigné a également salué les efforts du Caire pour « apporter un soutien international au Liban sur tous les plans, notamment politique, économique et humanitaire ». Il a tenu des propos similaires devant Sameh Choukri, chef de la diplomatie égyptienne. Ce dernier s’est, lui aussi, montré favorable à la mise en place d’un « cabinet indépendant capable de faire face aux défis de l’avenir », comme l’indique un communiqué du bureau de presse de M. Hariri. Le texte précise, en outre, que le leader du Futur s’est réuni aussi avec Ahmad Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, au siège de celle-ci.

Ce déplacement de M. Hariri au Caire s’inscrit sans doute dans la continuité de la tournée qu’il avait entamée il y a quelques semaines. Il s’était alors rendu aux Émirats arabes unis, mais aussi en Turquie, deux puissances régionales sunnites, même si certaines informations indiquaient que ce sont des questions de business qui auraient mené M. Hariri à Ankara où il avait rencontré le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Quoi qu’il en soit, l’entretien Sissi-Hariri est intervenu à l’heure où les obstacles empêchant le chef du gouvernement désigné de mener à bien sa mission semblent loin d’être surmontés dans un avenir proche, le nœud du bras de fer l’opposant au tandem Baabda-Courant patriotique libre restant entier. Il intervient également alors que la France multiplie les signes de sa volonté de donner un nouvel élan à son initiative parrainée par le président Emmanuel Macron en faveur du Liban. « Nous suivons de près les développements au Liban, ainsi que l’initiative française », assure à L’Orient-Le Jour une source diplomatique égyptienne. Elle fait état de « coordination entre MM. Sissi et Macron à ce sujet ». Pour ce qui est du séjour de Saad Hariri au Caire, la même source se contente de souligner que l’Égypte « veut qu’un nouveau gouvernement qui répondrait aux aspirations des Libanais voie le jour le plus rapidement possible ». Une façon pour les Égyptiens d’exprimer un soutien au plan Macron et par la même occasion au chef du gouvernement désigné, engagé dans une confrontation directe avec la présidence de la République et ses alliés, accusés de vouloir donner une coloration politique à la future équipe ministérielle. « Nous n’intervenons aucunement dans les affaires libanaises. Mais ce qui nous importe, c’est de maintenir le pays loin des scénarios de chaos », explique un diplomate égyptien contacté par L’OLJ. Mais à la faveur du soutien égyptien à l’initiative Macron, le diplomate déclare : « Nous appuyons la position de M. Hariri axée sur la mise en place d’un gouvernement restreint de 18 ministres spécialistes et indépendants capables de lancer les réformes attendues, loin des questions de blocage. » Une pique adressée au duo Baabda-CPL, accusé de vouloir détenir le tiers de blocage au sein du futur cabinet.

Pas de gouvernement ?

C’est donc un important appui que Saad Hariri a reçu au Caire, perçu comme l’une des plus importantes puissances politiques du monde arabe à écrasante majorité sunnite.

Il n’en demeure pas moins que Moustapha Allouche, vice-président du courant du Futur, exclut la naissance du cabinet dans un avenir proche. « Ce n’est pas le président égyptien qui va demander (au chef du CPL) Gebran Bassil de faciliter la formation du gouvernement », explique-t-il dans une déclaration à L’OLJ, redoutant une nouvelle escalade politique de la part de M. Bassil au retour du Premier ministre désigné.

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De son côté, Karim Bitar, analyste et directeur de l’Institut de sciences politiques à l’Université Saint-Joseph, aborde la visite du Premier ministre désigné en Égypte sous un autre angle. « Saad Hariri, qui n’est toujours pas retourné en grâce auprès de ses alliés traditionnels saoudiens, cherche à montrer qu’il dispose toujours d’un réseau de relations arabes et internationales susceptible de le soutenir », explique-t-il. Il souligne que les Égyptiens, quant à eux, espèrent pouvoir compter sur le soutien du Liban à la candidature d’Ahmad Aboul Gheit à la tête de la Ligue arabe, et regagner l’influence qu’ils ont perdue face à d’autres puissances sunnites arabes et turque.


Mgr Raï recevant Mme Shea à Bkerké. Photo ANI


Raï et Shea insistent sur « la formation d’un nouveau gouvernement le plus vite possible »

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a reçu hier à Bkerké l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea. Ils se sont accordés sur « la nécessité de la formation dans les plus brefs délais d’un gouvernement qui œuvre à sauver le Liban de ses crises politique, économique et sociale », selon le communiqué officiel.

Le patriarche a déjà rencontré ces dernières semaines plusieurs acteurs concernés par ce dossier pour tenter de débloquer le bras de fer politique qui empêche la formation d’un gouvernement présidé par le Premier ministre désigné Saad Hariri.

L’Égypte est favorable à la formation d’un nouveau gouvernement libanais dans les plus brefs délais. Elle espère que la prochaine équipe sera indépendante et répondra aux aspirations du peuple libanais ainsi qu’aux attentes de la communauté internationale. En d’autres termes, Le Caire apporte son soutien aux efforts du Premier ministre désigné, Saad Hariri, qui cherche à former...

commentaires (2)

Malheureusement Mr. Macron avec les demarches récentes rendent la formation d'un gouvernement. Iimpossible. Il n'est plus juge dorénavant il fait parti du clan Hariri, surtout après l'intervention de Mr. Sissi. Ça ne mènera a rien hélas. Mr. Hariri n' est ni spécialiste ni indépendant. Nous avons intérêt a demander a Mr. Adib de revenir et former un gouvernement "indépendant et efficace". Le 17 Octobre le peuple Libanais a rejeter le gouvernement, Mr. Hariri était a sa tête ? Qu'est ce qui a changer? Mr. Macron prière de trouver un autre cheval de batail qui a moins d''histoire de tout genre et surtout qui ne se bat pas contre les changements a la tête de la BDL. Sinon le pays qui n'est plus un pays et qui est aussi pourri, vaut mieux le laisser se détruire complètement et disparaitre ça affectera probablement les gents au pouvoir pas le peuple n

Joseph Bouchi

18 h 40, le 04 février 2021

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Commentaires (2)

  • Malheureusement Mr. Macron avec les demarches récentes rendent la formation d'un gouvernement. Iimpossible. Il n'est plus juge dorénavant il fait parti du clan Hariri, surtout après l'intervention de Mr. Sissi. Ça ne mènera a rien hélas. Mr. Hariri n' est ni spécialiste ni indépendant. Nous avons intérêt a demander a Mr. Adib de revenir et former un gouvernement "indépendant et efficace". Le 17 Octobre le peuple Libanais a rejeter le gouvernement, Mr. Hariri était a sa tête ? Qu'est ce qui a changer? Mr. Macron prière de trouver un autre cheval de batail qui a moins d''histoire de tout genre et surtout qui ne se bat pas contre les changements a la tête de la BDL. Sinon le pays qui n'est plus un pays et qui est aussi pourri, vaut mieux le laisser se détruire complètement et disparaitre ça affectera probablement les gents au pouvoir pas le peuple n

    Joseph Bouchi

    18 h 40, le 04 février 2021

  • c'est la joie quoi ! el sissy & macron en parfaite symbiose ! mais comme le dit m Allouche, c'est pas eux qui forceront le pti gendre a nous laisser en paix.

    Gaby SIOUFI

    10 h 57, le 04 février 2021

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