Édito Édito

Deux maux, deux impasses

Le dilemme santé vs économie auquel la planète est confrontée aujourd'hui se transforme en impasse au Liban où le désastre économique, la pauvreté galopante, la mauvaise gestion de la crise par le Lavoisier de service et l'absence de soutien étatique empêchent tout confinement prolongé alors même que les hôpitaux sont saturés, incapables d'accueillir de nouveaux malades. Entre ces deux maux – pandémie ou famine –, lequel choisir ?

Pendant ce temps, un autre mal sévit dans le pays : le président de la République et le Premier ministre nommé se livrent un combat de coqs qui eût été tolérable si le navire Liban n'était pas en détresse. Quand on sait l'intransigeance légendaire du général, on peut s'attendre, ici aussi, à une « impasse », l'élection présidentielle gelée pendant deux ans et les permutations judiciaires paralysées à son initiative ayant déjà prouvé qu'il a pris le pli d'avoir ses adversaires à l'usure, quel que soit le prix à faire payer aux institutions. De son côté, le revenant remonté se rebiffe et refuse aussi bien « le tiers de blocage » que les deux ministères sensibles effrontément réclamés par l'autre camp en vue de mieux piloter les prochaines élections législatives ou de relancer la sempiternelle lutte contre la corruption, pourtant fort mal entamée par certains procureurs qui, faisant fi de l'indépendance de la justice, engagent des poursuites à la carte selon un timing douteux et publient des communiqués sur des sites partisans au mépris du devoir de réserve qui leur incombe.

Persister dans le statu quo est suicidaire. Si l'impasse s'éternise, il faudra s'attendre à une recrudescence incontrôlable de la colère du peuple, plus déterminé que jamais malgré les actes d'intimidation et les tentatives lamentables de diabolisation orchestrés par les chabbiha locaux – en attendant la sanction prochaine des urnes. Ne vaut-il pas mieux briser ce cercle vicieux et appeler à la rescousse un Nawaf Salam, l'homme dont tout le monde vante les qualités, en exigeant des hégémonistes et obstructionnistes qu'ils fassent profil bas pour éviter de couler eux aussi à bord de ce navire pourri qu'ils croyaient gouverner ?

Le dilemme santé vs économie auquel la planète est confrontée aujourd'hui se transforme en impasse au Liban où le désastre économique, la pauvreté galopante, la mauvaise gestion de la crise par le Lavoisier de service et l'absence de soutien étatique empêchent tout confinement prolongé alors même que les hôpitaux sont saturés, incapables d'accueillir de nouveaux malades. Entre ces...

commentaires (2)

Combat de coqs? De chiens plutôt. C’est plus féroce.

Gros Gnon

21 h 58, le 09 mai 2021

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Commentaires (2)

  • Combat de coqs? De chiens plutôt. C’est plus féroce.

    Gros Gnon

    21 h 58, le 09 mai 2021

  • Vivement un auteur pour faire 2 portraits Celui de la série des personnes assassinees au Liban Et celui des assassins impunis et de leur lâcheté et de leur refus d assumer leurs actes qui appartiennent au culte de la violence et le refus d assumer le dialogue Puisse ce livre être pertinent et traduit en arabe et repris par tous les médias pour mettre en défaut ce système barbare et associable Aussi venter la force des arguments convaincants Merci

    Assaf Amale michele

    15 h 47, le 05 février 2021

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