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L'ONU, déçue après Genève, ne veut pas "continuer comme ça"


L'ONU, déçue après Genève, ne veut pas

Un truck de l'ONU en Syrie. Photo d'archives AFP/HAMZA AL-AJWEH

 L'émissaire de l'ONU, déçu après les discussions sur la Constitution syrienne cette semaine à Genève, a assuré vendredi qu'il était impossible de continuer "comme ça".

Il s'agissait de la cinquième session du groupe restreint du Comité constitutionnel, qui s'est ouverte lundi et s'est achevée vendredi. Depuis la création du Comité en 2019, les parties ne sont parvenues à aucune avancée majeure.

En décembre, les parties s'étaient mises d'accord sur le programme de la prochaine série de discussions - "les principes constitutionnels" - faisant naître un timide espoir. Mais cette semaine, les représentants du gouvernement et de l'opposition ne sont même pas parvenus à s'entendre sur une méthodologie de travail.

"Nous ne pouvons pas continuer comme ça, (...) la semaine a été décevante", a déclaré aux journalistes Geir Pedersen, à l'issue de la réunion.

"La frustration de Pedersen est palpable à travers les mots" de sa déclaration, a commenté depuis New York le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.

A Genève, l'émissaire de l'ONU a souligné l'importance de mettre en place un "mécanisme" permettant aux parties d'identifier les points d'accord et de désaccord en vue de réviser la Constitution.

L'approche actuelle "ne fonctionne pas", a-t-il dit: "Nous ne pouvons pas continuer à nous réunir si nous ne changeons pas cela."

M. Pedersen entend pouvoir se rendre à Damas "dans un avenir pas trop lointain" pour avoir des discussions sur ce sujet notamment.

Il a également indiqué que l'opposition a proposé des méthodes de travail qui ont été rejetées par les représentants de Damas. Ces derniers ont ensuite refusé une proposition formulée par l'émissaire de l'ONU.

Le Comité constitutionnel syrien, chargé de modifier la Constitution de 2012 en vue de prochaines élections, a été créé en septembre 2019 et inauguré le 30 octobre 2019 à Genève en présence de 150 personnes.

Le groupe restreint a ensuite été chargé d'entrer dans le détail de la Constitution. Il est composé de 45 personnes -qui représentent à parts égales le gouvernement de Damas, l'opposition et la société civile.

Des désaccords profonds entre les principaux protagonistes mais aussi la pandémie du Covid-19 ont ralenti le rythme des réunions.

La révision de la Constitution figure dans la résolution 2254, adoptée en décembre 2015 par le Conseil de sécurité, qui prévoit également l'organisation d'élections sous la supervision des Nations unies.

L'ONU espère que ce processus ouvrira la voie à une fin du conflit qui a fait plus de 380.000 morts depuis 2011.

Dans sa proposition faite cette semaine à Genève, l'opposition demandait que chaque partie présente des principes constitutionnels afin de trouver des dénominateurs communs, a indiqué le négociateur en chef de la délégation, Hadi al-Bahra, en conférence de presse.

L'opposition a présenté pour sa part neuf principes constitutionnels, parmi lesquels la souveraineté et les libertés fondamentales, a-t-il détaillé.

Le négociateur en chef de la délégation du gouvernement, Ahmad Kuzbari, a balayé les reproches: "Je ne peux pas rédiger un principe avant d'avoir discuté du principe", a-t-il dit.

"Quant à nous reprocher de faire du surplace et d'entraver le travail du Comité, nous y sommes habitués. Quoi que nous fassions, nous serons toujours blâmés pour cela", a-t-il poursuivi.

 L'émissaire de l'ONU, déçu après les discussions sur la Constitution syrienne cette semaine à Genève, a assuré vendredi qu'il était impossible de continuer "comme ça".Il s'agissait de la cinquième session du groupe restreint du Comité constitutionnel, qui s'est ouverte lundi et s'est achevée vendredi. Depuis la création du Comité en 2019, les parties ne sont parvenues à...