Violences au Capitole : Trump a "incité" les émeutiers, selon Trudeau

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a estimé vendredi que les partisans de Donald Trump qui ont pris d'assaut le Capitole mercredi à Washington, ont été "incités" à agir par le président américain.

"On a tous été choqués de voir des extrémistes incités par le président à agir avec autant de violence pour saccager le Capitole à Washington", a affirmé Justin Trudeau, lors d'un point presse devant sa résidence à Ottawa. "Je pense qu'on a tous vu ce que le président a dit, on a tout vu les scènes horrifiantes d'une foule violente qui voulait renverser les institutions démocratiques aux Etats-Unis", a-t-il déclaré, dans l'une de ses critiques les plus virulentes du président américain sortant.

Une foule de manifestants pro-Trump a envahi mercredi le Capitole, interrompant les débats pour la certification de la victoire de Joe Biden par les deux chambres du Congrès réunies en session extraordinaire. Le bilan total des violences est monté vendredi à cinq morts, après le décès d'un policier, blessé lors des affrontements. "Je pense que c'est extrêmement important de se souvenir que nous avons tous une responsabilité en tant que citoyens, mais aussi en tant que dirigeants, de bien choisir nos propos, de faire les bons choix pour rassembler les gens, pour respecter les différents points de vue et ne jamais laisser de l'espace pour la haine, pour l'extrémisme, pour la violence", a-t-il ajouté.

Lundi, le leader de la milice américaine d'extrême droite "Proud Boys", Enrique Tarrio, a été arrêté pour des faits qui se sont produits lors d'une manifestation similaire le 12 décembre qui avait dégénéré. Plusieurs personnes avaient été poignardées et des dizaines d'autres arrêtées.

Interrogé sur la possibilité de placer le groupe "Proud Boys" sur la liste des entités terroristes, Justin Trudeau est resté évasif, promettant de "continuer de lutter attentivement contre cet extrémisme violent qu'on voit de plus en plus" à travers le monde. "Nos agences de sécurité prennent ça très au sérieux", a-t-il estimé. Ces scènes de violences au Capitole ont été condamnées par de nombreux dirigeants mondiaux, dont M. Trudeau, qui avait fait part mercredi de l'"inquiétude" des Canadiens face aux violences électorales et les avait qualifiées d'"attaque envers la démocratie".