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Monde - Elections américaines

Appels à destituer Trump, Biden au chevet d'une Amérique meurtrie

Le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer exhorte Mike Pence à invoquer le 25e amendement de la Constitution, qui autorise le vice-président et une majorité de membres du cabinet à déclarer le président "inapte" à exercer son rôle.
Appels à destituer Trump, Biden au chevet d'une Amérique meurtrie

Un manifestant pro-Trump forçant une des entrées du Capitole, le 6 janvier 2021. Photo Jon Cherry/Getty Images/AFP

Les appels à écarter Donald Trump du pouvoir se multipliaient jeudi au lendemain des violences inédites perpétrées par ses sympathisants au Capitole, un premier élu républicain se joignant au choeur démocrate qui réclame son départ.

Le milliardaire républicain apparaît de plus en plus isolé tandis que son successeur Joe Biden endosse déjà le rôle du dirigeant chargé de panser les plaies d'une Amérique meurtrie et divisée. Le prochain président américain, qui s'installera à la Maison Blanche dans 13 jours, doit s'exprimer en début d'après-midi depuis son fief de Wilmington, à un peu de moins de 200 kilomètres de Washington qui se remet, sous un soleil hivernal, d'une journée de chaos inimaginable.

Au Congrès, le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer a exhorté le vice-président Mike Pence à démettre Donald Trump de ses fonctions, en accusant le président sortant d'avoir "incité" les violences. Il a appelé le bras droit de Donald Trump à invoquer le 25e amendement de la Constitution, qui autorise le vice-président et une majorité de membres du cabinet à déclarer le président "inapte" à exercer son rôle.

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Selon certains médias américains, la possibilité d'invoquer le 25e amendement a été discutée par des ministres dès mercredi soir. Premier républicain à sauter le pas publiquement, un élu de la Chambre, Adam Kinzinger, a appelé jeudi à suivre cette voie, inédite, "pour le bien" de la démocratie américaine. Donald Trump a "attisé les braises" de la violence, a-t-il accusé. Si le cabinet n'agit pas, a menacé Chuck Schumer, alors le Congrès devra lancer une procédure de destitution. Un groupe d'élus démocrates à la Chambre des représentants, contrôlée par leur parti, se préparaient jeudi matin à présenter des articles d'"impeachment".

"Insurrection"

Mike Pence a certifié la victoire de Joe Biden (306 grands électeurs contre 232) au milieu de la nuit, devant les deux chambres du Congrès réunies pour une session extraordinaire. Censée être une simple formalité, cette certification a tourné à "l'insurrection", "presque à la sédition" selon les termes du président élu, quand une foule de partisans du président sortant a envahi le Capitole, interrompant les débats. Les images prises de l'intérieur du majestueux bâtiment marqueront l'Histoire: élus portant des masques à gaz, agents de la police en civil arme au poing, manifestants installés dans les bureaux des parlementaires.

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Ces scènes ont suscité consternation et indignation à travers le monde, et l'image des Etats-Unis, qui se posent volontiers en modèle démocratique, a été durablement abimée. "Notre tâche aujourd'hui et pour les quatre années à venir est (...) de permettre un renouveau de la politique dont la finalité est de résoudre les problèmes, pas de souffler sur les flammes de la haine et du chaos", a déclaré Joe Biden mercredi lors d'une déclaration solennelle.

"L'Amérique est bâtie sur l'honneur, la décence, le respect et la tolérance", a insisté cet homme un peu frêle, très respecté à Washington, qui prendra les rênes du pouvoir à l'issue d'une très longue carrière politique. Temporairement bloqué par Twitter et Facebook, Donald Trump apparaît extraordinairement en retrait. Il ne s'est plus exprimé depuis la diffusion d'une courte vidéo dans laquelle il appelait les manifestants à "rentrer chez eux" mais où il déclarait aussi sans preuves que l'élection avait été "volée". Dans un bref communiqué, il s'est simplement engagé depuis à un transfert du pouvoir "ordonné", réaffirmant son "complet désaccord" avec le résultat.

"Trop c'est trop"

Au sein du parti républicain, de son gouvernement, et dans son équipe rapprochée, le malaise est palpable. Son jusqu'au-boutisme a aliéné une partie de son propre camp. On y prépare la suite, certains en prenant leur distance, à l'image de Mick Mulvaney, émissaire des Etats-Unis en Irlande du Nord, qui a démissionné. "Je ne peux pas rester, pas après hier", a déclaré sur CNBC celui qui fut le chef de cabinet du tempétueux président. Plusieurs membres du Conseil de sécurité nationale ont aussi annoncé leur départ. Le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche allié de Donald Trump, a déclaré dans la nuit qu'il cessait d'emboîter le pas du président: "Ne comptez plus sur moi. Trop, c'est trop."

Depuis plus de deux mois, l'ancien homme d'affaires de New York arrivé au pouvoir en 2017, refuse d'accepter sa défaite et souffle sur les braises de la division en brandissant des théories du complot. Et les scènes de violence de mercredi sont, pour beaucoup, l'aboutissement de cette croisade. Pour Barack Obama, ces violences sont "un moment de déshonneur et de honte" pour l'Amérique. "Mais pas une surprise."

La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite "triste" et "en colère", pointant la responsabilité de l'actuel locataire de la Maison Blanche. Du côté des adversaires des Etats-Unis, le président iranien Hassan Rohani a estimé que ces évènements montraient que la démocratie occidentale était "fragile et vulnérable". Arrivant au pouvoir dans un moment difficile de l'histoire américaine, Joe Biden bénéficiera cependant de tous les leviers du pouvoir pour au moins deux ans. Les violents incidents sont intervenus au lendemain de deux élections partielles en Géorgie remportées par les démocrates, qui ont ainsi repris le contrôle du Sénat aux républicains.

Les appels à écarter Donald Trump du pouvoir se multipliaient jeudi au lendemain des violences inédites perpétrées par ses sympathisants au Capitole, un premier élu républicain se joignant au choeur démocrate qui réclame son départ.Le milliardaire républicain apparaît de plus en plus isolé tandis que son successeur Joe Biden endosse déjà le rôle du dirigeant chargé de panser les...

commentaires (8)

L'utilisation du vote par correspondance par voie postale ou informatique ouvre la porte à de nombreuses fraudes c'est pas seulement Trump qui le dit mais aussi par exemple la justice française qui a interdit ce type de vote dans les années 70 précisément pour ce motif. Trump a fait tout en son pouvoir pour interdire ce type de vote mais les états concernés l'ont introduit en contournant leur propre législation. Un président US a bien moins de pouvoir à l'intérieur des US qu'à l'extérieur. La seule façon de réconcilier l'Amérique c'est de refaire une élection en banissant le vote par correspondance. Il n'y a qu'à ouvrir les bureaux de vote sur plusieurs jours d'affilié pour éviter une trop forte affluence et le risque de contamination à la covid-19. Qu'on arrête de nous prendre pour des imbéciles en nous faisant croire que la généralisation du vote par correspondance est la seule solution pour éviter les contaminations !

Citoyen libanais

15 h 01, le 07 janvier 2021

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Commentaires (8)

  • L'utilisation du vote par correspondance par voie postale ou informatique ouvre la porte à de nombreuses fraudes c'est pas seulement Trump qui le dit mais aussi par exemple la justice française qui a interdit ce type de vote dans les années 70 précisément pour ce motif. Trump a fait tout en son pouvoir pour interdire ce type de vote mais les états concernés l'ont introduit en contournant leur propre législation. Un président US a bien moins de pouvoir à l'intérieur des US qu'à l'extérieur. La seule façon de réconcilier l'Amérique c'est de refaire une élection en banissant le vote par correspondance. Il n'y a qu'à ouvrir les bureaux de vote sur plusieurs jours d'affilié pour éviter une trop forte affluence et le risque de contamination à la covid-19. Qu'on arrête de nous prendre pour des imbéciles en nous faisant croire que la généralisation du vote par correspondance est la seule solution pour éviter les contaminations !

    Citoyen libanais

    15 h 01, le 07 janvier 2021

  • Selon une blague sur fb, Nancy Pelosi a demandé au Président Berri de lui prêter la police du parlement !

    Shou fi

    14 h 38, le 07 janvier 2021

  • Comme quoi même dans un pays qui se dit civilisé et démocratique, il suffit qu’ils aient un président illuminé pour ramener une partie de la population à l’état primitif

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 31, le 07 janvier 2021

  • IL NE S,AGIT PLUS D,UN TRUMP GAFFEUR MAIS D,UN FOU QUI N,HESITE PAS A POUSSER SON PAYS VERS LA GUERRE CIVILE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 03, le 07 janvier 2021

  • Simple fait: Trump a posté une vidéo où il appelle les manifestants à rentrer chez eux. Twitter a censuré cette vidéo. Puis Twitter Instagram et Facebook ont bloqué Trump pour 12h.

    Citoyen libanais

    08 h 06, le 07 janvier 2021

  • C’est un grand honneur pour le Liban de constater que la "première démocratie mondiale" prend exemple sur notre petit pays. Ça nous fait nous sentir moins attardés...

    Gros Gnon

    04 h 19, le 07 janvier 2021

  • On ne peut pas commenter! Walaw, yalli bayto min ézéz ma biréchik bil hjaar!

    Wlek Sanferlou

    23 h 54, le 06 janvier 2021

  • Un vrai anarchique, genre voyou, Donald Trump.

    Esber

    23 h 34, le 06 janvier 2021

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