Un activiste politique menacé de mort à Khaldé

Mark Daou, ancien candidat aux législatives à Aley, cofondateur du parti politique Takaddom et enseignant universitaire, a révélé avoir fait l’objet de menaces de mort lundi à Khaldé. Dans une publication sur les réseaux sociaux, M. Daou a expliqué, photo à l’appui, avoir découvert une balle de kalachnikov placée sur le pare-brise de sa voiture. Son véhicule était garé devant le domicile de ses parents, au niveau de la route maritime de Khaldé.

« Cela fait un moment que je reçois des menaces de mort. Je reçois souvent des appels de numéros africains, ainsi que des appels à mon domicile en pleine nuit », confie M. Daou à L’Orient-Le Jour. Il estime que les menaces dont il fait l’objet sont liées à ses activités politiques, notamment lors du soulèvement populaire du 17 octobre 2019, ainsi qu’à ses critiques acerbes du Hezbollah. « Il s’agit d’un message politique en lien avec mes activités et mes publications sur les réseaux sociaux, explique le militant. Il y a quelques jours, j’ai publié une série de tweets critiquant le secrétaire général du Hezbollah, l’Iran et le général iranien Kassem Soleimani (tué lors d’une frappe américaine en Irak il y a un an) », ajoute-t-il.

Pour mémoire

L’activiste Wassef Haraké violemment agressé à Beyrouth

« Deux hommes à moto se sont introduits dans notre parking vers 2h du matin et on posé la balle sur ma voiture. Le problème est qu’il n’y a pas beaucoup de caméras dans le secteur », explique M. Daou à L’OLJ. « Le danger est que certains n’ont pas peur de recourir à la violence, ils ne semblent pas redouter ce qui pourrait s’ensuivre. La police m’a demandé de désigner les personnes qui pourraient être responsables pour qu’elles soient convoquées. Bien évidemment, j’ai désigné les formations politiques de la région. Nous verrons si quelqu’un va effectivement être convoqué », lance-t-il.

Mark Daou confie être également très actif aux niveaux politique et social à Aley, ce qui pourrait avoir également contribué à le mettre en danger. « Certaines forces politiques à Aley en veulent à la thaoura parce que nous remettons leurs intérêts en cause. Elles sont habituées à ce que des familles entières les suivent. Cela a changé depuis le soulèvement populaire », analyse-t-il.

Le militant a cofondé le parti Takaddom en novembre 2019 avec plusieurs activistes de la société civile, dont l’économiste Jad Chaabane. « Ce parti a été mis sur pied par des personnes qui ont milité lors de la thaoura et qui voulaient créer une formation de l’opposition qui soit démocratique et laïque et promouvant la justice sociale », explique Mark Daou. « Nous pensons qu’il y a trois dangers qui guettent le Liban : la présence incontrôlée des armes dans le pays, les politiques monétaires des banques et des mafias financières, ainsi que les activités des milices et des associations à caractère confessionnel », conclut-il.