Les tirs en l'air "de célébration", tristement courants au Liban, ont tué une personne dans la nuit du réveillon du Nouvel An et fait nombre de dégâts à Beyrouth et dans d'autres localités, malgré les appels des autorités à éviter ce genre de pratique.
A minuit, dans de nombreuses régions du pays, des tirs, parfois à l'arme automatique et souvent nourris, n'ont pas tardé à retentir. A Baalbeck, une balle perdue a atteint en retombant une ressortissante syrienne, H.A.J., qui habitait dans le camp de réfugiés de Taybé. Blessée à la tête, elle a par la suite succombé à ses blessures, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Dans cette ville, plusieurs autres personnes ont été blessées et ont dû être hospitalisées, selon notre correspondante locale Sarah Abdallah.
A Beyrouth, des tirs de balles traçantes observés la nuit de la Saint Sylvestre ont provoqué des dégâts matériels dans plusieurs quartiers.
Dans le sud de la capitale, les balles perdues ont également transpercé la carlingue de plusieurs avions de la compagnie nationale Middle East Airlines se trouvant sur le tarmac de l'Aéroport international de Beyrouth, qui ont du être emmenés en réparation. Des ingénieurs ont par ailleurs du mener vendredi matin une tournée d'inspection de tous les appareils stationnés à l'AIB afin de s'assurer qu'ils n'avaient pas subi de dégâts et pouvaient décoller sans problème.
صباح الخبر بالـ2021
— Salman Andary (@salmanonline) January 1, 2021
واول تغريدة عن رعاع مطلقي الرصاص العشوائي.. اصابة ٤ طائرات تابعة للميدل ايست بالرصاص العشوائي مما اضطر الشركة الى سحبها من الخدمة لاصلاحها.. pic.twitter.com/htQ7bitOe7
Dans son tweet, le journaliste Salman Andary dénonce la "racaille" qui tire de manière incontrôlée et précise que quatre avions de la MEA ont du être amenés en réparation.
Phénomène "arriéré et criminel"
Les députés Roula Tabch (Beyrouth II) et Hagop Terzian (Beyrouth I) ont par ailleurs dénoncé ces incidents. "Tirer au-dessus des têtes des gens n'est ni viril ni héroïque. Comment une menace contre la vie des gens peut-elle être considérée comme une célébration", a écrit Mme Tabch sur son compte Twitter, évoquant un phénomène "arriéré et criminel". Elle a dans ce cadre appelé les forces de l'ordre à sévir contre les contrevenants. "Comme si les calamités des gens n'étaient pas déjà suffisantes. Comme chaque année, des personnes méprisant la vie des autres tirent en l'air le soir du réveillon, ce qui est une manière arriérée de faire la fête", a de son côté critiqué M. Terzian. "Il faut faire payer ce manque de responsabilité de la part de certains", a-t-il appelé.
Les Forces de sécurité intérieure (FSI), déployées dans tout le pays pour éviter tout dérapage sécuritaire pendant les fêtes, avaient pourtant plusieurs fois mis en garde contre les tirs de célébration, appelant les citoyens à dénoncer toute personne s'adonnant à cette pratique. La police était allée jusqu'à préciser, dans un communiqué publié jeudi, que les tirs dans la capitale représentaient une menace pour la sécurité des passagers de l'AIB. La ministre sortante de la Défense, Zeina Acar, avait pour sa part suspendu l'effet des licences de port d'armes pour la période des fêtes. Ces mesures et avertissements n'ont pas eu cependant l'effet souhaité.
Les tirs en l'air, pour marquer différents événements sociaux, sont monnaie courante au Liban et tuent de manière régulière. En août, une balle vraisemblablement tirée lors de funérailles de l'une des victimes de la double explosion meurtrière au port de Beyrouth avait fauché le footballeur libanais Mohammad Atwé, qui était décédé un moins plus tard.
commentaires (11)
Ce sont plutôt des tirs de célébration d'une incroyable stupidité et manque de responsabillité des ces habitants, mais aussi des responsables qui ne font rien pour arrêter ces habitudes aux conséquences mortelles à chaque fois. - Irène Saïd
Irene Said
09 h 09, le 03 janvier 2021