Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Coûteau(x) dans les plaies – Noël à Beyrouth

Le choc ce matin... Après trois jours de congé passés en quasi-confinement, passer par la Quarantaine... voir ce sapin mort-vivant sur le port, affublé des tristes noms de tous ces innocents partis pour rien, pour un pays ingrat, assoiffé d’injustice(s), insatiable d’horreurs, de sang, de cadavres démembrés et de cœurs brisés...

Et ces géantes étoiles dorées dont la brillance fait sinistrement ressortir la fadeur de notre (sur)vie dans une ville fantôme, dans le pire contexte politico-socio-économico-humano-médico, etc.

Versant inférieur du port... Un autre sapin titanesque, cette fois travesti en soldat du feu, affichant la tenue si insuffisamment complète des pompiers héroïques volatilisés ce 4 août maudit...

Ces sapins font mal... À défaut de rappeler un Noël qui veut tout dire sauf la (re)naissance, ils remuent cruellement le(s) coûteau(x) dans les plaies, nous rappelant sans cesse que, comme Beyrouth, nous sommes mille fois morts et mille fois ressuscités – sauf peut-être en août 2020 où nous avons reconsidéré notre volonté de nous relever des braises sans cesse incandescentes...

Alors pitié... Au risque de passer pour le grinch du moment, plus de ces paradoxes aigres-doux... Plus de larmes, ni de chairs de poule pour les mauvaises raisons... Plus de renaissance déclamant le menu sordide de morts proposé aux Libanais : brûlés vifs carbonisés, déchiquetés transformés en poussière, suicidés al dente, trucidés façon pourpre (option silencieuce ou sonore), ou simplement morts de tristesse (curieusement traduit par « fa2e3 » en libanais)...

Oublions sapins, boules luisantes, guirlandes lumineuses et tout le bling-bling – aussi bien intentionnés soient-ils... Revenons à l’essentiel, conjugué à l’infinitif : renaître, rebâtir, renouveler, revivre, recommencer, re, re, re, re... Que d’efforts sisyphesques qui tarderont à se matérialiser, mais surtout à subsister, sur cette terre qui a si longtemps symbolisé l’espoir, la résurrection et la promesse de jours meilleurs...

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Le choc ce matin... Après trois jours de congé passés en quasi-confinement, passer par la Quarantaine... voir ce sapin mort-vivant sur le port, affublé des tristes noms de tous ces innocents partis pour rien, pour un pays ingrat, assoiffé d’injustice(s), insatiable d’horreurs, de sang, de cadavres démembrés et de cœurs brisés...Et ces géantes étoiles dorées dont la brillance fait...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut