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Israël semble se diriger vers une quatrième élection en deux ans

Israël semble se diriger vers une quatrième élection en deux ans

Combinaison de photos montrant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu (à gauche), et ex-rival devenu partenaire dans le gouvernement Benny Gantz. Photos d'archives AFP

A moins d'une intervention divine de dernière minute, le Parlement israélien se dissoudra sur les coups de minuit pour plonger l'Etat hébreu dans sa quatrième campagne électorale en moins de deux ans, sur fond de tensions entre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz.
La campagne de vaccination contre le Covid-19 est à peine entamée en Israël que déjà le gouvernement "d'unité et d'urgence", formé pour affronter la crise sanitaire, est sur le point de voler en éclats.
Après trois scrutins les ayant placés au coude-à-coude, MM. Netanyahu et Gantz avaient provisoirement enterré la hache de guerre au printemps afin de former un gouvernement d'union qui prévoyait notamment une rotation pour le poste de Premier ministre et l'adoption d'un budget unique pour les années 2020 et 2021.
Mais pour concrétiser cette rotation, et permettre à M. Gantz d'accéder au poste de chef de gouvernement en 2021, les parlementaires doivent au préalable s'entendre sur le budget.
Au cours des derniers mois, le Likoud de M. Netanyahu et la formation Bleu-Blanc de Benny Gantz ne sont pas arrivés à s'entendre sur le budget.
Et dans la nuit de lundi à mardi, les parlementaires ont rejeté, par 49 voix contre 47, une proposition de compromis afin d'adopter le budget en deux temps.
En début de soirée mardi, aucune nouvelle proposition n'avait été soumise aux parlementaires pour éviter de nouvelles élections, et aucun bruit ne circulait sur un possible compromis de dernière minute dans ce compte à rebours électoral.
"Il y a une loi qui dit que la Knesset se dissout sur le coup de minuit", faute d'accord sur le budget, a dit à l'AFP Uri Michael, le porte-parole de la Knesset, le Parlement israélien.
"Après minuit, il n'y a plus d'option (...) la Knesset va se dissoudre et rien ne pourra plus être fait" pour éviter des élections, a indiqué Yohanan Plessner, président de l'Institut démocratique d'Israël, un centre d'analyse basé à Jérusalem.

Le Waterloo du général Gantz
La presse israélienne étrillait mardi Benny Gantz, ancien chef de la puissante armée, qui n'aura pas réussi à faire adopter ses réformes de la justice, à devenir Premier ministre, ou simplement à maintenir intact sa propre formation politique.
En pactisant avec le Likoud au printemps, Benny Gantz avait déjà vu son parti se scinder, la moitié des députés refusant de rejoindre un gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu car inculpé de malversations, abus de confiance et corruption dans plusieurs affaires.
Puis dans les derniers mois, la formation Bleu-Blanc a vu ses appuis fondre comme neige au soleil. Premier lors du scrutin de septembre 2019, son parti ne serait aujourd'hui qu'en sixième, voire septième place, selon les derniers baromètres.
"Le moment est peut-être venu pour lui de dire simplement: j'ai essayé. J'ai voulu. J'ai échoué. Je me retire", estimait mardi l'éditorialiste Sima Kadmon dans le Yediot Aharonot, le titre le plus vendu de la presse hébraïque.
"À moins d'un changement de dernière minute, non seulement la Knesset sera dissoute ce soir, mais aussi Kahol Lavan ("Bleu-Blanc"), notait l'éditorialiste Matti Tuchfeld, dans les colonnes du quotidien de droite Israel Hayom.
Si le général Gantz a perdu cette bataille politique, Benjamin Netanyahu, lui, ne sort pas indemne des derniers mois, confronté à la dispersion de ses troupes à l'approche de sa comparution, début 2021, à son procès pour corruption, le premier de l'histoire d'Israël pour un chef de gouvernement en fonction.
Son ancien ministre Gideon Saar a annoncé ce mois-ci la création de sa propre formation, Tikva Hadasha (Nouvel espoir, NDLR), ouvertement à droite, et déjà créditée de la seconde place selon de récents sondages.
Le Likoud reste pour l'heure en tête des intentions de vote, mais l'apparition de ce nouveau parti et la montée de la formation de droite radicale Yamina d'un autre ancien ministre, Naftali Bennett, grignotent des voix à M. Netanyahu qui pourrait se retrouver après cet énième scrutin sans suffisamment de partenaires pour se maintenir au pouvoir.

A moins d'une intervention divine de dernière minute, le Parlement israélien se dissoudra sur les coups de minuit pour plonger l'Etat hébreu dans sa quatrième campagne électorale en moins de deux ans, sur fond de tensions entre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz.La campagne de vaccination contre le Covid-19 est à peine entamée en Israël que déjà le gouvernement "d'unité et...