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L'UE veut punir Ankara, mais ménager l'Otan et associer les USA




L'UE veut punir Ankara, mais ménager l'Otan et associer les USA

Des drapeaux de l'Union européenne, à Bruxelles, devant le bâtiment de la commission européenne, le 28 mai 2020. Photo d'archives AFP/Kenzo Tribouillard

Les dirigeants de l'UE veulent sanctionner jeudi la poursuite des actions illégales et agressives de la Turquie, mais ils doivent tenir compte du rôle important joué par ce pays dans l'Otan et veulent associer les Etats-Unis à leur décision.

La relation avec la Turquie sera discutée pendant le diner de travail du sommet et le projet de conclusions consulté par l'AFP prévoit une démarche par étapes. Le texte devrait toutefois être modifié car il est jugé trop faible par la Grèce et Chypre, a-t-on indiqué de source diplomatique. Les contentieux se sont multipliés avec la Turquie, engagée dans des actions provocatrices face à la Grèce et Chypre et engagée militairement dans les conflits en Libye, en Syrie et au Nagorny Karabakh.

L'UE a déjà sanctionné les opérations de forage jugées "illégales" réalisées par la Turquie dans les eaux de Chypre. Les dirigeants européens vont demander l'établissement d'une liste de personnes à sanctionner. Leurs noms s'ajouteront à ceux de deux personnes déjà privées de visa et dont les avoirs dans l'UE ont été gelés pour leur implication dans ces activités. Mais pas question de déclencher les sanctions économiques déjà préparées ni de décréter un embargo sur les armes, comme le demandent les Etats les plus remontés. Les mesures doivent être approuvées à l'unanimité, et le consensus n'existe pas pour des sanctions économiques, a-t-on expliqué de sources diplomatiques.

La solution proposée est l'annonce de sanctions supplémentaires si Ankara poursuit ses activités illégales après la mise en garde du sommet. "Les intérêts des Etats divergent face à Ankara et les discussions s'annoncent ardues", prédit un responsable européen. La Turquie est membre de l'Otan et compte beaucoup de soutiens au sein de l'organisation, reconnaissent les diplomates de l'Organisation. "Les alliés sont préoccupés. La situation provoquée par la Turquie est difficile, mais la Turquie est un allié important et joue un rôle clef", a averti le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, lors d'une rencontre avec le premier ministre du Portugal Antonio Costa quelques heures avant le début du sommet.

Le projet de conclusions insiste sur "la coordination avec les Etats-Unis sur les sujets impliquant la Turquie". Ankara a senti le vent du boulet, lorsque le secrétaire d'Etat américain sortant Mike Pompeo a dénoncé la "politique du fait accompli" menée par la Turquie dans plusieurs crises régionales et a invité le président turc Recep Tayyip Erdogan a "revenir à un comportement d'allié". Le président français Emmanuel Macron a appelé ses homologues à être "cohérents" avec les décisions prises lors du sommet d'octobre et "d'en tirer toutes les conséquences".

La Turquie avait été invitée à saisir la main tendue par l'UE et mise en garde contre des sanctions si elle poursuivait ses actions jugées illégales. "Le moment est venu de montrer si en tant qu'Europe, nous sommes vraiment crédibles dans ce que nous avons nous mêmes convenu de faire", a renchéri le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, partisan de sanctions dures contre Ankara.

Les dirigeants de l'UE veulent sanctionner jeudi la poursuite des actions illégales et agressives de la Turquie, mais ils doivent tenir compte du rôle important joué par ce pays dans l'Otan et veulent associer les Etats-Unis à leur décision.
La relation avec la Turquie sera discutée pendant le diner de travail du sommet et le projet de conclusions consulté par l'AFP prévoit une démarche...