Rechercher
Rechercher

Lifestyle - La Mode

Pour sa 5e édition, le sac Lady Dior Art célèbre la diversité

Il s’appelait « Chouchou », mais dès lors que Lady D l’a adopté, il s’est ressaisi, conscient de son prestige, sans pour autant se prendre au sérieux. Sa forme plate et rectangulaire se prêtant à toutes les interprétations, il sert de support, depuis cinq ans, à des séries capsules créées par des artistes contemporains. La nouvelle collection invite dix artistes de la diversité.

Pour sa 5e édition, le sac Lady Dior Art célèbre la diversité

Bharti Kher par Justine Kene.

En 1994, il s’appelait Chouchou. Avec sa poignée en demi-cercle, ses 144 pièces assemblées par de grands artisans qui y ont toujours mis patience, passion et précision, ses surpiqûres en motif cannage rappelant les chaises Napoléon III que Christian Dior faisait disposer lors des défilés privés qu’il donnait dans le navire amiral de la maison, avenue Montaigne, à Paris, ses quatre lettres en métal poli accrochées aux anses en demi-cercle comme autant de gris-gris, clin d’œil à la superstition légendaire de Monsieur Dior, ce sac a toujours représenté le pinacle du savoir-faire Dior, en plus d’offrir une forme versatile et pratique, à l’aise en toute circonstance, indémodable et increvable.

Un an après sa création, il avait semblé évident à Bernadette Chirac, alors épouse du président de la République française, de l’offrir comme emblème du savoir-faire français à Lady D, en visite à Paris pour visiter l’exposition Cézanne qui se donnait au musée d’Orsay. Lady D en tombe amoureuse et passe commande de plusieurs versions de ce sac qui devient inséparable de son image et réciproquement. Mais si la princesse lui a définitivement donné ses lettres de noblesse, le sac, rebaptisé Lady Dior, a triomphé au poignet de nombreuses stars telles que Carla Bruni, Diane Kruger, Monica Bellucci ou l’actrice française oscarisée Marion Cotillard. Ses campagnes ont été photographiées par les objectifs les plus iconiques de ce siècle, les Martin Marcus, Peter Lindbergh, Annie Leibowitz ou Steven Klein pour ne citer qu’eux.

Claire Tabouret par Harry Eelman. Photos DR

Puissance femme

Depuis cinq ans, la directrice artistique de la maison, Maria Grazzia Chiuri, a décidé de confier le célèbre accessoire à des artistes contemporains, à charge pour eux d’en offrir l’interprétation qui les inspire. Résolument féministe, élevée par une mère qui, ayant vécu sa jeunesse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lui a donné la pleine liberté de faire ce qu’elle voulait de sa vie, influencée par les premiers mouvements féministes italiens au plus fort des années 1970, Maria Grazzia Chiuri a fait ses armes dans la famille Fendi, véritable gynécée de femmes fortes qui donnaient elles-mêmes aux créateurs de la maison l’entière liberté de faire ce qu’ils voulaient. Forte de cette culture et de ce parcours, Chiuri, venue chez Dior après avoir fait partie d’un binôme avec Pierpaolo Piccioli à la direction artistique de Valentino, n’a eu de cesse, depuis, de célébrer la force femme et l’éternel féminin. Ses collections ont été inspirées par des artistes féminines telles que Niki de Saint Phalle et Georgia O’Keeffe, et elle a collaboré directement avec d’autres, telles que Penny Slinger, Tomaso Binga et Judy Chicago. Dans un hommage touchant et intime, elle cite sa propre fille comme son héroïne féministe.

Dans la même rubrique

Sophia Beirut et l’art de décliner le joujou en bijou


Quel plus puissant support que le Lady Dior pour véhiculer ce message libérateur ? Chiuri lance aussitôt un projet qui consiste à inviter les véritables porte-parole des préoccupations de notre temps que sont les artistes contemporains pour exprimer avec leur sensibilité des thèmes-clés de notre temps. La capsule, intitulée Lady Dior Art, lancée il y a cinq ans vient de paraître dans sa dernière édition. Elle est cette fois-ci accompagnée d’une nouvelle odyssée sonore. Le podcast inédit Dior Lady Art sur la plateforme Dior Talks, met en lumière les artistes qui ont réinterprété, en une œuvre unique, l’iconique Lady Dior, lors de la cinquième édition du projet Dior Lady Art.

Chris Soal par Zander Opperman.

Dix artistes pour immortaliser une époque

L’épisode d’introduction, nous fait remonter le temps pour assister au commencement de la saga Lady Dior, avec un bref historique de ce sac iconique, constante des collections Dior et sans cesse réinventé. Il est suivi d’une rencontre avec Maria Grazia Chiuri enregistrée lors d’une promenade dans le jardin du Luxembourg à Paris et plus tard dans son bureau Dior, interviewée par l’écrivain, commissaire, historienne de l’art – et animatrice de série – Katy Hessel. Le projet Dior Lady Art a vu le sac déconstruit, réinventé et immortalisé à travers une série d’éditions limitées et collector réinterprétées, comme toujours, par une sélection éclectique de talents internationaux. Pour 2020, dix artistes et collectifs contemporains ont été invités à apposer leur empreinte créative sur le Lady Dior, abordant le sac iconique comme une œuvre d’art unique.

Dans la même rubrique

Avec « Li Beirut », Loubnan Mahfouz livre une collection comme un baume


Joël Andrianomearisoa, avec son travail en séquences mêlées d’une profonde tristesse issue d’une idée de l’absence impossible à combler, sculpte le son dans sa dimension immatérielle ou le livre dans son hypermatérialité, en diverses textures et matériaux, en noir ou dans les couleurs les plus chatoyantes. Gisela Colón et son « minimalisme organique », à l’intersection de l’art et de la science, sculptures méticuleuses activées par la lumière grâce à des processus industriels et technologiques. Song Dong et son obsession de l’impermanence et du changement, son journal quotidien écrit sur à l’eau claire en guise d’encre sur une pierre plate, afin que les lettres disparaissent au fur et à mesure. Bharti Kher, ses bindis qu’elle utilise pour parer des sculptures monumentales en fibre de verre souvent inspirées du monde animal. Mai-Thu Perret, ses installations et performances qui combinent féminisme politique, esthétique d’avant-garde, textes littéraires et objets artisanaux. Recycle Group, des Russes Andrey Blokhin et Georgy Kuznetsov, qui travaillent principalement avec des médiums industriels tels que l’acrylique, la maille de plastique et le caoutchouc polyuréthane pour explorer la culture contemporaine à travers une lentille quasi archéologique. Chris Soal, sa passion du béton et autres matériaux industriels, objets trouvés, cure-dents ou des capsules de bouteilles dont il crée des sculptures conceptuelles. Claire Tabouret peintre figurative qui s’inspire des groupes humains, notamment des migrants. Olga Titus, son exploration de la notion mouvante de l’identité, inspirée de la culture pop avec ses représentations, sur fond de clips, de jingle, de couleurs saturées et autres advertisements, inspirés de la télévision. Judy Chicago enfin : la marraine de l’art féministe, qui a déjà collaboré avec Dior sur l’installation The Female Divine pour le décor du défilé haute couture printemps-été 2020 de la maison, rendue célèbre par son installation The dinner party, 39 tables dressées, jointes les unes aux autres et disposées en triangle, chaque table représentant l’univers d’une figure historique féminine.

En 1994, il s’appelait Chouchou. Avec sa poignée en demi-cercle, ses 144 pièces assemblées par de grands artisans qui y ont toujours mis patience, passion et précision, ses surpiqûres en motif cannage rappelant les chaises Napoléon III que Christian Dior faisait disposer lors des défilés privés qu’il donnait dans le navire amiral de la maison, avenue Montaigne, à Paris, ses quatre...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut