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Nos Lecteurs ont la Parole

Laïcisation : premier pas vers la IIIe République neutre et fédérale

Neil Armstrong avait dit lors de son alunissage en juillet 1969 : « C’est un petit pas pour moi, mais un grand pas pour l’humanité. »

Ne faut-il pas faire un grand pas pour les Libanais pour passer de la République féodale, partisane, clientéliste… et j’en passe, à la IIIe République laïque et neutre ?

Il y a quelques années, il aurait été scandaleux de prononcer les mots laïcisation, neutralité, fédération. Actuellement, la majorité des Libanais, et même nos politiciens, souhaitent en parler et sont pour la naissance de la IIIe République libanaise basée sur ces trois structures. Par contre, nous devons le faire dans des conditions protégeant tous les citoyens libanais de quelque bord qu’ils soient, politique, ethnique ou autres.

Cette laïcisation est extrêmement facile à réaliser. Elle doit être le premier pas vers la fédération et finir en apothéose par la neutralité.

Nous ne devons pas nous cacher derrière notre petit doigt : le pays est décentralisé, notamment au plan social depuis 1975. Déjà, deux générations (une génération politique est égale à 17 ans) vivent cette décentralisation : le Sud, le Chouf, Beyrouth, qui est une capitale décentralisée avec Ouzaï, Ras Beyrouth, Taleet Joumblatt et Achrafieh, puis le Kesrouan et le Metn, sans compter le Nord, donc des fédérations cachées.

Si vous prenez une personne âgée de 20 à 40 ans de Tripoli, Saïda ou Beyrouth, et si vous lui demandez de livrer un colis dans une région où elle ne réside pas, elle ne saurait pas y arriver.

Ce que cette personne souhaite, c’est que partout où elle se trouve, qu’elle se considère malgré tout au Liban et qu’elle puisse choisir l’endroit pour y vivre, travailler et s’épanouir. Pourvu qu’elle puisse vivre en paix sans le souci du lendemain.

Dans cette décentralisation cachée, il est donc temps de laïciser en premier lieu le pays, et ce le plus rapidement possible ; et dans un second temps, officialiser cette laïcisation et cette décentralisation sous forme éventuellement de fédération.

Cette laïcisation devrait être incluse dans la feuille de route du nouveau gouvernement et pourrait se faire très rapidement, avant la fin 2020, s’il y a réellement et sincèrement un souhait de la réaliser.

Par contre, il ne faut surtout pas tomber dans le piège d’une laïcisation traditionnelle internationale. Le Liban est obligé de tenir compte des ethnies. Il faudrait donc mettre en place une laïcisation « intelligente » en fonction des régions précitées. Le principe de base est que chaque région ou ethnie aura la première magistrature (la présidence) suivant un système rotatif de deux ans.

Quant à la deuxième personnalité de la République (le président de la Chambre) et la troisième (le Premier ministre), elles pourraient elles aussi être assumées par rotation ainsi que tous les postes de l’État qui actuellement sont attribués à une confession. Leurs périodes seront établies ultérieurement.

Suivra la laïcisation des postes des employés de l’État par concours, compétence, intégrité et transparence.

Il est donc impératif de laïciser le Liban, et rapidement.

Au niveau du processus pratique, dans un premier temps, des tables rondes regroupant cinq représentants des régions, seront organisées au Liban, au cours desquelles des feuilles de route seront établies pour chacun des points suivants, et ce sous la direction et la présence du Premier ministre et des ministres concernés : politique, militaire, administratif, économique, social et international. Chacun de ces thèmes aura un organigramme.

Ces réunions devront se faire dans un délai ne dépassant pas six semaines, et leur principal but sera l’élaboration de ces feuilles de route, une semaine pour chaque chapitre avec des réunions marathon chaque jour, à raison de 12 à 15 heures de travail, sous forme de séminaires.

Puis, pour officialiser ces feuilles de routes et ce programme de laïcisation, toutes les délégations iront en France, aux Nations unies ou ailleurs pour les présenter internationalement, thème par thème.

Nous devons montrer et prouver au monde, une fois pour toutes, que le Liban est unifié par son nouveau programme concret en vue de la naissance de sa IIIe République.

Une fois que nous aurons le soutien international couvert par les Nations unies, nous pourrons établir officiellement les fédérations et finalement la neutralité ; car tout un processus international doit être suivi et respecté. Entreront en jeu les ministres des Affaires étrangères, ainsi que les ministres concernés séparément.

Tout ce programme devra se faire et être terminé avant la fin 2021. Il y aura un compte rendu mensuel éventuellement présenté à travers tous les médias au peuple libanais ; des réunions avec les représentants des différents secteurs (commerce, industrie, culture, etc.) se tiendront régulièrement. Un plan et une time table sont sous étude.

Il est impératif que nous arrêtions l’hémorragie au niveau de l’émigration. Malheureusement, nous sommes l’un des plus grands exportateurs de cerveaux. Nos jeunes font leurs études au Liban et vont briller dans le monde.

Nous devons leur donner espoir pour rester et construire leur nouveau pays, puis nous devons regagner la confiance du monde pour nous soutenir financièrement et politiquement dans la remise sur pied du Liban et sa IIIe République.

À ce moment, nous pourrons dire que le Liban renaît.

N’est-ce pas là le rêve de chaque Libanais ? S’endormir sous les bombes et les problèmes, et se réveiller avec un pays laïcisé, neutre, sous un soleil rayonnant, un ciel bleu, des neiges immaculées, une mer calme et surtout un cèdre majestueux, fort, n’ayant besoin de personne, flamboyant et vert (couleur de l’espérance).

Merci, M. Armstrong, de nous faire réaliser que, peut-être, un petit pas pour chaque Libanais pourra être un grand pas pour le Liban. Mettons-nous à l’œuvre, vive la création du nouveau Liban et de sa IIIe République.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Neil Armstrong avait dit lors de son alunissage en juillet 1969 : « C’est un petit pas pour moi, mais un grand pas pour l’humanité. » Ne faut-il pas faire un grand pas pour les Libanais pour passer de la République féodale, partisane, clientéliste… et j’en passe, à la IIIe République laïque et neutre ? Il y a quelques années, il aurait été scandaleux de...

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