Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a affirmé mardi que "sans audit" juricomptable des institutions de l'Etat, il ne pourrait y avoir de réformes au Liban ni de contacts avec le Fonds monétaire international (FMI)" à qui le pays du Cèdre a demandé une assistance financière pour tenter de sortir de sa grave crise. Au cours d'une conférence de presse depuis Meerab, M. Geagea a également déploré l'absence de gouvernement, quarante jours après la nomination de Saad Hariri comme Premier ministre, appelant les parlementaires à assumer leurs responsabilités.
"Sans audit, pas de réformes"
Samir Geagea a marqué l'attachement de son parti à l'audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban, dont le cabinet Alvarez & Marsal s'est retiré il y a dix jours en raison, selon la société, du refus du ministre sortant des Finances, proche du président du Parlement, Nabih Berry, et celui de la Banque centrale, de lui fournir "dans un futur proche" les documents requis pour mener à bien cette mission, sous prétexte du respect du secret bancaire. "Sans audit, il n'y aura pas de réformes ou de contact avec le FMI", a averti le chef des FL, selon qui "personne n'était censé invoquer le secret bancaire".
Après la décision du Parlement qui s'est prononcé vendredi en faveur d'un "audit juricomptable de toutes les administrations publiques", en réponse à une lettre du chef de l'Etat en ce sens, le leader chrétien a appelé le Premier ministre sortant, Hassane Diab, à agir vite et le ministre sortant des Finances "soit de renouer rapidement avec le cabinet Alvarez & Marsal, soit de lancer un appel d'offres pour un nouveau cabinet d'ici une semaine ou deux au maximum." Il a également demandé au Premier ministre sortant d'écrire au gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, pour qu'il fournisse toutes les informations nécessaires à l'audit au ministre des Finances.
"Les gens meurent"
Toujours sur le plan politique, Samir Geagea a déploré l'absence de formation d'un gouvernement, estimant toutefois que "la situation pouvait être rectifiée". Dans ce contexte, il a demandé aux parlementaires d'assumer leurs responsabilités et de demander des comptes au cabinet qui gère les affaires courantes. "Que faites-vous ? Les gens meurent. Vous portez la responsabilité de ce qui arrive", a-t-il accusé. "La majorité parlementaire est sourde et muette", a-t-il estimé. En montrant du doigt la majorité parlementaire, le leader des Forces libanaises a cité nommément le tandem chiite Amal-Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL) de Gebran Bassil auquel il a imputé "une grande responsabilité concernant les circonstances et les conditions actuelles". "Puisque des décisions cruciales sont nécessaires, allons vers des élections législatives anticipées", a-t-il demandé, faisant écho à une demande récurrente de son parti depuis un an. Dans ce contexte, il a affirmé que les FL continueraient à être dans l'opposition sur la scène politique.
Enfin, le chef des FL a évoqué le dossier des subventions des biens de première nécessité - pain, carburant, médicaments - par la Banque du Liban, à raison de 1.507 livres libanaises pour un dollar (le taux officiel), laquelle voit ses réserves en devises s'épuiser de jour en jour. Riad Salamé, son gouverneur, avait averti fin août que les réserves ne permettraient pas de financer les subventions au-delà de trois mois. Tout en reconnaissant le bien fondé des subventions dans le fond, Samir Geagea a dénoncé la manière dont elles étaient appliquées, affirmant qu'elles engendraient des "pertes". Il a dans ce contexte appelé à un programme d'aide destiné aux familles les plus pauvres.
commentaires (7)
Bla bla bla et re bla bla. Assez perdre du temps dans les discours creux y en marre. Vous êtes tous responsables de cette situation
Sissi zayyat
13 h 50, le 02 décembre 2020