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Économie - Webinaire

Seulement « 20 % » des subventions bénéficient aux Libanais les plus nécessiteux, estime Platform1

Seulement « 20 % » des subventions bénéficient aux Libanais les plus nécessiteux, estime Platform1

Platform1 propose de passer à « des transferts en liquide » à 75 % de la population libanaise résidente. Photo Ibrahim Chalhoub/AFP

Créé dans le sillage du mouvement de contestation du 17 octobre 2019, le collectif citoyen Platform1 a estimé hier, lors d’une visioconférence, que seuls « 20 % » des subventions, instaurées par la Banque du Liban (BDL) il y a plus d’un an, bénéficient aux Libanais les plus nécessiteux, en raison de la faible consommation de la classe sociale la plus défavorisée et de la contrebande vers la Syrie.

Les membres du collectif – Antoine Khair, Joseph Maila, Nasser Saidi, Bahige Tabbara et Maha Yahya – ont ainsi défendu hier leur proposition de lever les aides sur le blé, le carburant, les médicaments et le matériel médical, ainsi que sur le « panier alimentaire élargi » mis en place avec le ministère de l’Économie et du Commerce en été, pour subventionner les Libanais résidents qui en ont le plus besoin, alors que le pays traverse une crise économique et financière violente.

Le groupe estime que le programme actuel de subventions coûte « 12,2 millions de dollars par jour », soit « 4,45 milliards de dollars par an ». Des montants prélevés dans les réserves de la BDL estimées en août par son gouverneur, Riad Salamé, à 19,5 milliards de dollars, dont 17,5 milliards sont des réserves obligatoires (que la BDL ne peut donc pas toucher).

Pour que les besoins en liquidités tombent à « 1,5 milliard de dollars par an », selon le collectif, celui-ci propose de passer à « des transferts en liquide » à 75 % de la population libanaise résidente, estimée à 4 millions de personnes selon la spécialiste des questions de protection sociale à la Banque mondiale pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Haneen Ismail Sayed, présente lors de la conférence. Elle a précisé que les critères de sélection de l’aide se baseront sur les niveaux de revenu et de richesse. Des propos qui ont suscité des critiques au sein de l’audience de cette visioconférence, certains rappelant que les banques exercent des restrictions sur les dépôts depuis la fin de l’été 2019, rendant ainsi l’estimation de la richesse plus difficile. Au vu de la faiblesse des réserves de la BDL, le collectif exclut les étrangers résidant au Liban de tout dispositif à venir – même ceux qui sont dans le besoin – et appelle à un pilotage du projet assumé par la communauté internationale.

Le remplacement du régime des subventions actuel n’est pas une idée nouvelle. Le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Raoul Nehmé, avait annoncé en juillet, lors de la mise en place du « panier alimentaire », que des bons d’achat seront mis en place plus tard pour les plus nécessiteux. Réitéré par Riad Salamé en août, ce projet, en partenariat avec le ministère et la Banque mondiale, est dans l’attente d’un nouveau gouvernement, que le Premier ministre Saad Hariri est en charge de former depuis le 23 octobre dernier.


Rq : Cet article a été corrigé le 24/11/2020, en raison d'une approximation dans le titre et le premier paragraphe.

Créé dans le sillage du mouvement de contestation du 17 octobre 2019, le collectif citoyen Platform1 a estimé hier, lors d’une visioconférence, que seuls « 20 % » des subventions, instaurées par la Banque du Liban (BDL) il y a plus d’un an, bénéficient aux Libanais les plus nécessiteux, en raison de la faible consommation de la classe sociale la plus défavorisée et de la...

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