Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Quand on aime quelqu’un, on lui creuse un tunnel !

Cette phrase anodine : « Quand on aime quelqu’un, on lui creuse un tunnel ! », tirée d’une de mes dernières lectures, est très significative, raison pour laquelle je me permets de la partager avec vous, chers lecteurs.

Même si dans ce livre, il s’agissait d’un vrai tunnel, je me suis permis d’extrapoler vers la situation très peu clémente que nous traversons actuellement.

À ce stade de notre année 2020 si riche en événements et qui va être couronnée somptueusement par l’élection du quarante-sixième président des États-Unis d’une part et par l’avènement d’un gouvernement durable, sincère et travailleur (non que les précédents ne le fussent pas, mais la façon va, en principe, sensiblement différer), nous sommes encore en train d’ouvrir notre quotidien en nous demandant avec une excitation, proche de l’hystérie quelles vont être les nouvelles extraordinaires que l’on va lire. Et là, ô rage ! Ô désespoir !

Ô tristesse ennemie ! Qu’avons-nous donc fait pour tant d’infamies ?

Nous tombons de haut (nous sommes déjà très bas, il faut dire, sur l’échelle de l’évolution du pays) et nous constatons une fois de plus –

une fois qui devient coutume et coutume pourrait faire loi – qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Même le soleil n’a plus voulu de nous et a laissé place à la grisaille et aux premières froideurs nocturnes qui, bientôt, tueront nos dernières capacités physiques sous un bon plaid et des tisanes aux saveurs diverses et dont les essences dites naturelles ont toutes des effets relaxants et apaisants pour nos pauvres nerfs meurtris par les abominations de la vie.Trêve de plaisanterie et de lyrisme ! Pour cet hiver, je dis non.

Si vous aimez le Liban, dans le vrai sens d’amour, pas dans celui de « je l’aime mais je le quitte », creusons-lui un tunnel. Ce sera le tunnel de la liberté et du renouveau. Car nous en avons besoin. Dans un puissant retour au fin fond de notre inconscient, nous pouvons voir qu’il existe un monde meilleur vers lequel nous nous dirigeons. Réinventons le Liban. Réincarnons-le ! Car il le mérite !

Non ! Enlevez les phrases clichés de Suisse du Moyen-Orient, du pays du Cèdre, du pays vivant sur le binôme mer-montagne en trente minutes (ce qui n’est plus d’actualité depuis des lustres) ou du Liban qu’il faut aimer car on aime notre pays.

Mesdames et messieurs, ce n’est pas comme ça qu’on aime son pays. Je ne veux pas jouer les moralistes. Aimer, c’est creuser dans sa tête des idées pour faire revivre et pour créer de nouvelles opportunités. Aimer le Liban, c’est s’unir contre l’adversité. Aimer le Liban, c’est démontrer que nous ne sommes pas faibles et croire à une prospérité en constante évolution. Aimer le Liban, c’est réellement aller avec lui pour dessiner son propre futur. Chacun de nous a le devoir de paver la route et de creuser ce tunnel pour l’autre, ce tunnel pour une liberté et une joie de vivre retrouvées.

Aimer le Liban, c’est surtout regarder vers où nous voulons qu’il aille et se donner les moyens – surtout moraux et psychologiques en un premier temps – pour le mettre au-devant de la scène internationale. Les ressources ne nous manquent pas. Ce n’est pas maintenant qu’il faut baisser les bras. L’hiver nous a déjà accueillis et c’est la période où jamais pour montrer notre unité, indépendamment de toutes les factions politiciennes, religieuses ou partisanes. Nous ne sommes pas comme ça. Le Liban vaut beaucoup mieux et nous sommes encore supérieurs à beaucoup de contrées plus sévères qui, pourtant, se gèrent avec une aisance et avec une solidarité sans pareilles. Ils ne regardent pas les politiques. Ils s’observent et creusent leur voie vers leur bonheur et la reconstruction de leur avenir.

Tout cela nécessite beaucoup de don de soi et d’investissements. Mais si nous, peuple libanais, ne nous serrons pas les coudes, personne ne viendra à notre secours. Nous sommes le peuple de la réincarnation. Le chat, selon la légende, aurait neuf vies. Nous en aurons beaucoup plus car nous ne sommes pas faits pour nous laisser choir dans les bras du désespoir. Nous n’avons jamais été de cette trempe.

Nous n’avons qu’à voir les quelques exemples de personnes qui font tout pour continuer à exister. Cela peut aller des mariages, malgré une situation économique plus que morose, à des restaurants qui cherchent à sortir à nouveau de leurs gravats.

Le Liban est et sera toujours un phénix et un phénix ne meurt jamais. Les cendres ne sont là que pour nous ressusciter.

Creusons ensemble ce tunnel empreint d’amour et d’espoir. Creusons pour le Liban. Encore et encore. Car c’est le Liban. Car il le vaut bien.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Cette phrase anodine : « Quand on aime quelqu’un, on lui creuse un tunnel ! », tirée d’une de mes dernières lectures, est très significative, raison pour laquelle je me permets de la partager avec vous, chers lecteurs.Même si dans ce livre, il s’agissait d’un vrai tunnel, je me suis permis d’extrapoler vers la situation très peu clémente que nous traversons...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut