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Sport - Voile / Vendée Globe

Avec Virtual Regatta, le tour du monde depuis son salon

Avec Virtual Regatta, le tour du monde depuis son salon

Le voilier Maître CoQ, barré par Yannick Bestaven. Les 33 skippers inscrits pour la 9e édition du Vendée Globe ont pris le départ hier de cette course mythique, en solitaire et sans escale, depuis les Sables-d’Olonne en France. Sébastien Salom-Gomis/AFP

Comme les 33 navigateurs du Vendée Globe, quelque 200 000 skippers virtuels étaient hier au départ du tour du monde sans escale et en solitaire sur le simulateur de voile Virtual Regatta, dont le succès s’est confirmé pendant la crise sanitaire. À 56 ans, Yann Doitté a pris le large non pas des Sables-d’Olonne, sur la côte ouest française, mais depuis... Le Cap, en Afrique du Sud où il est installé. « C’est le Covid-19 qui m’a remis dedans et c’est vrai que je suis un peu mordu », explique cet organisateur d’événements qui fait partie de la gigantesque communauté de joueurs de Virtual Regatta, connectés sur ordinateurs ou smartphones.

L’engouement pour cette édition 2020 du Vendée Globe est fort : il y a 189 717 inscrits, selon les organisateurs de Virtual Regatta, qui totalise 1,5 million d’inscrits. Cette année encore, la course virtuelle autour du monde en solitaire et sans escale sera rejointe par des skippers certifiés : l’expérimenté Loïck Peyron, mais aussi Yves Le Blevec (vainqueur du trophée Jules-Verne en 2002), Jacques Caraës, directeur de la course, ou encore la team e-Sport MCES dont « cinq des meilleurs e-skippers de la planète ».

Le navigateur français Armel Le Cléac’h présentant le simulateur de voile Virtual Regatta, qui se joue sur ordinateur ou smartphone. Dans Virtual Regatta, le joueur se voit confier, comme un vrai skipper, un Imoca et choisit ses voiles et foils. Loïc Venance/AFP

Créé par Philippe Guigné, un ancien skipper à la tête de la société éponyme basée à Issy-les-Moulineaux, au sud-ouest de Paris, le jeu a été lancé à l’occasion de la Route du Rhum 2006. Parti de 50 000 joueurs, il rallie le monde nautique, notamment avec Loïck Peyron après l’abandon de son Vendée 2008. « Il a cassé son mât, il a ramené son bateau et en rentrant en France, il m’a demandé : tu pourrais me recréer mon bateau là où j’ai cassé mon mât et réviser le Pacifique sud pour terminer mon Vendée Globe ? » raconte Philippe Guigné. Dans Virtual Regatta, le joueur se voit confier, comme un vrai skipper, un Imoca, et choisit ses voiles et foils, ces ailes qui font « voler » les bateaux au-dessus de l’eau. Il peut alors participer à 50 courses d’e-sailing organisées chaque année et aux plus prestigieuses comme la Route du Rhum, l’Ocean Race, la Coupe de l’America et le Vendée Globe. « La petite surprise, c’est que le Covid-19 a vraiment accéléré les choses, l’e-sport a gagné deux ans en deux mois de confinement », se réjouit Philippe Guigné.

François Gabart s’y est déjà essayé. Il y voit « un outil pédagogique très intéressant, car notre sport est très compliqué : pourquoi on ne peut pas remonter face au vent, pourquoi un bateau qui n’est pas le plus proche de la ligne d’arrivée est a priori en tête (...), pourquoi on fait le tour d’un anticyclone », explique le vainqueur du Vendée Globe 2013. Il permet aussi d’amener les plus jeunes vers la voile. Cette année encore, la Fédération française de voile (FFV) organise, avec le soutien du ministère français de l’Éducation nationale, un challenge sur Virtual Regatta réservé aux classes de primaire, de collège, de lycée et même aux universités.

Si le logiciel est gratuit, la PME et sa quinzaine de salariés tirent leurs revenus du sponsoring et des achats en ligne de cartes d’amélioration. En 2017, elle a réalisé près d’un million d’euros de chiffre d’affaires. E-skipper sur le Vendée Globe 2016, Yann Doitté faisait « un peu de voile pour le loisir », jusqu’au confinement, quand « un copain m’a demandé de le rejoindre ». Il a même créé sur Twitch une chaîne ludique, yannctv, qui diffuse des parties de régates en direct. Avec les courses au large, il peut se frotter avec les fondus d’e-sport aux difficultés des navigateurs : calcul de la route, météo, gestion du sommeil. D’autant que la météo physique du jeu, remise à jour quatre fois quotidiennement, est celle du Vendée Globe.

Mais selon Yann Doitté, Virtual Regatta peut « vite devenir chronophage ». « Là, on part sur deux mois et demi », souligne le quinquagénaire, qui se souvient avoir souffert lors d’une course sur quatre jours. « Je me suis enfermé dans la chambre, j’ai mangé dans la chambre, je prenais juste une heure... J’étais mort à ne pas gérer mon sommeil », glisse-t-il.

Laurent GESLIN/AFP

Comme les 33 navigateurs du Vendée Globe, quelque 200 000 skippers virtuels étaient hier au départ du tour du monde sans escale et en solitaire sur le simulateur de voile Virtual Regatta, dont le succès s’est confirmé pendant la crise sanitaire. À 56 ans, Yann Doitté a pris le large non pas des Sables-d’Olonne, sur la côte ouest française, mais depuis... Le Cap, en Afrique du...

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