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Moyen-Orient - Conflit

Haut-Karabakh : l’Arménie dans une très mauvaise passe

Les forces azéries ont réalisé des percées significatives sur le front sud de l’enclave pour reconquérir la république autoproclamée par les indépendantistes arméniens.

Haut-Karabakh : l’Arménie dans une très mauvaise passe

À Bakou, des Azéris célèbrent la prise de la ville de Choucha annoncée par les forces de l’Azerbaïdjan, le 8 novembre 2020. Tofik Babayev/AFP

Stepanakert va-t-elle être coupée du monde ? Ce scénario n’est pas impossible et pourrait se produire bientôt, alors que les forces armées de l’Azerbaïdjan sont aux portes de la capitale de la « République d’Artsakh », nom donné à l’enclave du Caucase par les combattants proarméniens. Les troupes azéries ont affirmé hier avoir pris la ville de Choucha, perchée sur les montagnes au sud de Stepanakert, et ont atteint au cours de la semaine dernière deux emplacements situés sur la route stratégique reliant la capitale à la ville de Goris, en Arménie, par le corridor de Latchine. « Choucha constitue un point d’observation sur toutes les vallées principales de la région. La partie qui contrôle Choucha prend automatiquement le contrôle de Stepanakert », indique Olesya Vartanyan, spécialiste du Caucase du Sud à l’International Crisis Group, contactée par L’Orient-Le Jour. Le gouvernement arménien a de son côté affirmé que « des combats intenses et décisifs se poursuivent pour (le contrôle de) Choucha », ajoutant que la prise de cette dernière est « un rêve illusoire irréalisable pour l’Azerbaïdjan ».

La prise de la ville, si elle venait à être confirmée, est d’autant plus symbolique que Choucha a été un centre culturel important investi par la communauté azérie avant sa prise par Erevan en 1992. « Choucha était considérée comme le cœur de la culture et de l’ethnicité azerbaïdjanaises dans la région du Karabakh avant la guerre des années 1990. C’était essentiellement le principal centre azéri du territoire, c’est pourquoi la reprendre représenterait une victoire importante pour le peuple azerbaïdjanais », explique Paul Stronski, spécialiste de géopolitique au programme Eurasie à la Fondation Carnegie, interrogé par L’Orient-Le Jour.

Coup dur

Pour la première fois depuis la reprise des hostilités au Haut-Karabakh, les autorités arméniennes ont été contraintes d’annoncer la semaine dernière la fermeture de la route stratégique reliant Stepanakert à Goris, témoignant de la menace réelle des opérations menées par Bakou. Un coup dur pour les forces soutenues par Erevan, dont les soldats qui viennent en renfort depuis l’Arménie empruntent le corridor de Latchine. Leur défaite n’est pas assurée pour autant. « La zone de conflit du Haut-Karabakh est une zone montagneuse avec des forêts denses dans de nombreuses régions le long de la ligne de front. Les troupes arméniennes contrôlent la plupart des hauteurs depuis des années. Cet avantage arménien sur les positions au sommet des montagnes serait difficile à entamer. Plus l’armée azerbaïdjanaise s’enfonce dans cette zone de conflit montagneuse, plus elle subira de pertes », estime Olesya Vartanyan. L’avancée des troupes azéries représente tout de même une surprise pour les observateurs de la région, qui considèrent de plus en plus sérieusement le scénario d’une prise par Bakou de Stepanakert, cible régulière de multiples bombardements depuis plusieurs semaines.

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Alors que l’Arménie essuie des défaites importantes, le rapport de force sur le terrain semble de plus en plus favorable à l’Azerbaïdjan. Ce pays doit notamment sa supériorité au soutien de la Turquie, qui s’est dit prête à aider son « pays frère » par « tous les moyens » depuis le début des affrontements. Ankara, qui voit dans ce conflit une possibilité pour s’imposer comme puissance incontournable dans la région, fournit beaucoup d’armement à l’Azerbaïdjan, en plus d’envoyer en renfort ses mercenaires étrangers. « Les Azerbaïdjanais continuent d’avancer en reprenant de nombreux territoires occupés autour du Haut-Karabakh. Leur armement de haute technologie, notamment les drones turcs et israéliens, est de loin supérieur à celui de l’Arménie qui n’était pas préparée à cette guerre moderne », explique Paul Stronski.

Erevan isolé

Il en est de même sur le plan diplomatique, où Erevan apparaît isolé, presque abandonné par ses alliés régionaux au premier rang desquels Téhéran. La République islamique était jusqu’à présent plus proche d’Erevan, compte tenu de la volonté iranienne de lutter contre l’irrédentisme de sa population azérie, qui abrite près de 15 millions de personnes. Mais le voisin iranien a précisé, mardi, sa position sur le conflit au Haut-Karabakh. « Les territoires dont s’est emparée l’Arménie doivent être rendus et libérés. C’est une condition essentielle. Ces terres appartiennent à l’Azerbaïdjan, qui a plein droit dessus », a déclaré le guide suprême iranien Ali Khamenei. Le président iranien Hassan Rohani s’était contenté, début octobre, de rappeler à l’Arménie que « l’occupation n’était en aucun cas acceptable », sans lui demander expressément de se retirer des territoires qu’elle occupait.

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Si la Russie, soutien traditionnel de l’Arménie, à qui elle est liée par un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle depuis 1997, se dit de son côté préoccupée par la situation, une intervention de Moscou sur le terrain du Caucase semble impensable. Le Kremlin continue à appeler les deux parties à cesser le conflit, sans pour autant envisager une intervention militaire aux côtés d’Erevan. « Nous sommes en contact avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan. J’espère que nous pourrons parvenir à un résultat qui convienne à tous les habitants de la région », a affirmé mercredi dernier Vladimir Poutine, avant d’ajouter que « la Russie fait tout ce qui est en son pouvoir pour que le conflit dans le Caucase du Sud se termine le plus rapidement possible ». Depuis le 27 septembre, trois cessez-le-feu, négociés entre autres par Moscou, ont été décrétés, sans qu’aucun d’entre eux ne soit appliqué. Moscou a cependant fixé une ligne rouge. Le Kremlin « tiendra ses engagements » et aidera son allié arménien si le conflit déborde du Haut-Karabakh et si l’Arménie est directement attaquée.

Si l’issue du conflit n’est pas connue, la poursuite des hostilités apparaît, elle, comme une certitude. Selon un diplomate arménien, ces derniers jours auraient suscité l’inquiétude d’Erevan face à une poursuite des opérations militaires azéries au-delà du Haut-Karabakh. « Il faut s’attendre à des combats intenses, des bombardements continus de populations civiles et un affrontement assez sanglant dans les jours à venir », commente, pour sa part, Paul Stronski, qui n’exclut pas un scénario semblable au génocide arménien un siècle plus tôt. « Je crains un nouveau nettoyage ethnique, compte tenu du fait que les deux camps considèrent que cette guerre est essentielle pour la survie de leur pays. L’avenir est donc assez inquiétant », observe le spécialiste.

Stepanakert va-t-elle être coupée du monde ? Ce scénario n’est pas impossible et pourrait se produire bientôt, alors que les forces armées de l’Azerbaïdjan sont aux portes de la capitale de la « République d’Artsakh », nom donné à l’enclave du Caucase par les combattants proarméniens. Les troupes azéries ont affirmé hier avoir pris la ville de Choucha, perchée sur...

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LE GENOCIDE DES ARMENIENS CHRETIENS, ICI DU NAGORNY-KARABAKH, PAR LES TURCS REJETONS DES VOTTOMANS BARBARES ET QUI APPROVISIONNENT LES AZERIS EN ARMES ET EN MERCENAIRES , EN LA DEUXIEME FOIS DANS UN SIECLE NE SEMBLE PAS EMOUVOIR LES CONSCIENCES. RUSSIE, REVEILLE-TOI. C,EST UN GENOCIDE RELIGIEUX CONTRE LES ARMENIENS.

MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

14 h 36, le 09 novembre 2020

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Commentaires (1)

  • LE GENOCIDE DES ARMENIENS CHRETIENS, ICI DU NAGORNY-KARABAKH, PAR LES TURCS REJETONS DES VOTTOMANS BARBARES ET QUI APPROVISIONNENT LES AZERIS EN ARMES ET EN MERCENAIRES , EN LA DEUXIEME FOIS DANS UN SIECLE NE SEMBLE PAS EMOUVOIR LES CONSCIENCES. RUSSIE, REVEILLE-TOI. C,EST UN GENOCIDE RELIGIEUX CONTRE LES ARMENIENS.

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    14 h 36, le 09 novembre 2020

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