Peine réduite en appel pour un journaliste

Un journaliste algérien indépendant, Abdelkrim Zeghileche, condamné en août à deux de prison ferme pour des prises de position politiques, a vu sa peine réduite dimanche en appel à un an de prison, a indiqué une association de défense des détenus.

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), la Cour de Constantine (nord-est) a condamné M. Zeghileche, directeur de Radio Sarbacane, une webradio indépendante, à un an de prison dont six mois ferme pour "atteinte à l'unité nationale" et "outrage au chef de l'état".

En détention depuis le 24 juin, le journaliste devrait être libéré fin décembre, a précisé le CNLD. Lors de son procès en appel le 25 octobre, le parquet avait réclamé un "durcissement" de sa peine. Il lui était notamment reproché des publications sur Facebook appelant à la création d'un nouveau parti politique, selon sa défense.

Le journaliste avait été relaxé le 4 mars dans le cadre d'un autre procès pour "incitation à attroupement non armé" après un appel à un sit-in début 2019 contre un cinquième mandat du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

Les autorités algériennes ciblent depuis plusieurs mois militants, journalistes et internautes, multipliant poursuites judiciaires et condamnations, afin d'empêcher, selon des opposants, une reprise du "Hirak", mouvement de contestation antirégime qui a entraîné le départ en avril 2019 d'Abdelaziz Bouteflika avant d'être suspendu par la pandémie de Covid-19. L'Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 de Reporters sans frontières (RSF). Un recul de près de 30 places par rapport à 2015.