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Moyen-Orient - Diplomatie

Vers une normalisation des relations Israël-Soudan ?

Le quotidien « Yediot Aharonot » a évoqué hier une possible annonce « au cours des prochains jours » par Donald Trump.

Vers une normalisation des relations Israël-Soudan ?

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok à Berlin, le 14 février 2020. Hannibal Hanschke/Archives Reuters

Après les Émirats arabes unis et Bahreïn, le Soudan ? Les spéculations sur une normalisation des relations entre Israël et les autorités soudanaises se sont intensifiées hier après la visite secrète d’une délégation israélienne à Khartoum. Des sources israéliennes requérant l’anonymat ont indiqué hier à l’AFP qu’une délégation israélienne s’était rendue la veille au Soudan pour discuter d’une normalisation des relations entre les deux pays. Et à Khartoum, une source gouvernementale a confirmé à l’AFP la « visite hier (mercredi) d’une délégation conjointe, américaine et israélien, qui s’est entretenue avec le président du Conseil souverain, Abdel Fattah al-Burhane, de la normalisation des relations entre le Soudan et Israël ».

« Un accord a été obtenu entre le chef du Conseil souverain, le général Abdel Fattah al-Burhane, et le Premier ministre Abdallah Hamdok, qui était jusqu’à présent opposé à la normalisation (des relations) avec Israël », a écrit hier le Yediot Aharonot, quotidien le plus vendu en Israël, faisant part de ces discussions secrètes à Khartoum. Le journal a évoqué une possible annonce « au cours des prochains jours » depuis Washington par le président américain Donald Trump, avec une participation en visioconférence du général soudanais al-Burhane et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a émis l’espoir mercredi que le Soudan reconnaisse « rapidement » Israël. Et le ministre israélien du Renseignement, Eli Cohen, a déclaré dans un média local qu’Israël était « très proche de normaliser ses relations avec le Soudan ». M. Cohen avait d’ailleurs déjà prédit cet été que le Soudan serait le prochain pays à normaliser ses relations avec l’État hébreu après les Émirats et Bahreïn. Ces deux pays du Golfe ont annoncé en août et septembre la normalisation de leurs relations avec l’État hébreu, depuis officialisée et concrétisée par des visites, notamment celle cette semaine d’une première délégation émiratie en Israël, des rapprochements d’ailleurs dénoncés par les Palestiniens.

Transition soudanaise

Depuis la chute du régime de Omar el-Bachir en avril 2019, le Soudan est dirigé par une autorité de transition dans laquelle militaires et civils partagent le pouvoir d’ici aux élections prévues en 2022.

Ce gouvernement de transition est confronté à des difficultés économiques avec une forte dépréciation de la livre soudanaise, d’où les appels de Khartoum au retrait du pays de la liste américaine des États soutenant le terrorisme, considérée comme une entrave aux investissements en sol soudanais.

« Les Soudanais n’en peuvent plus. Les inondations, l’inflation, les coupures d’électricité : le pays est à genoux et le gouvernement impuissant », a déclaré à l’AFP Marc Lavergne, spécialiste du Soudan au CNRS. Le chercheur souligne que Mohammad Hamdan Daglo, dit « Hemedti », ex-chef de milices désormais un membre central du Conseil souverain, est en faveur d’un rapprochement avec Israël.

Signe de mouvements en coulisses, selon des commentateurs, Donald Trump a annoncé lundi que Washington s’apprêtait à retirer le Soudan de sa liste noire des pays soutenant le terrorisme, sur laquelle il figure depuis 1993, en échange du paiement par Khartoum de 335 millions de dollars à des victimes américaines de terrorisme.

Le Soudan, naguère paria de la communauté internationale pour avoir accueilli l’ex-chef d’el-Qaëda Oussama ben Laden dans les années 1990, a été condamné à verser de telles indemnisations par la justice américaine. Retiré de cette liste noire, le Soudan pourrait attirer plus d’investissements occidentaux dans l’espoir de relancer son économie en friche.

Mais une normalisation des relations avec Israël reste un « jeu dangereux » pour la transition démocratique à l’œuvre dans le pays, souligne une étude de l’institut Brookings, un centre d’analyse de Washington. En début d’année, l’annonce d’un entretien entre le Premier ministre israélien et le général al-Burhane avait été mal perçue par une partie de l’opinion publique soudanaise, notamment dans les cercles islamistes. « Si la normalisation est perçue comme le résultat de l’exploitation du désespoir économique et humanitaire, cela risque de polariser encore davantage l’opinion et d’accélérer l’érosion du soutien à la transition », estime le centre Brookings, affirmant que la priorité devait être une « transition réussie » et non une « normalisation précipitée ».

Source : AFP

Après les Émirats arabes unis et Bahreïn, le Soudan ? Les spéculations sur une normalisation des relations entre Israël et les autorités soudanaises se sont intensifiées hier après la visite secrète d’une délégation israélienne à Khartoum. Des sources israéliennes requérant l’anonymat ont indiqué hier à l’AFP qu’une délégation israélienne s’était rendue la veille au...

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