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Un rapport révèle les "stratagèmes" du pouvoir syrien pour conserver un programme d'armes chimiques, selon le Monde

Un rapport révèle les

Des soldats syriens dans les rues de la Ghouta, un quartier de la banlieue de Damas, le 10 avril 2018. Photo AMMAR SAFARJALANI / XINHUA / AFP

Un rapport de deux ONG sur le fonctionnement du programme chimique syrien révèle les "stratagèmes" déployés par le pouvoir syrien pour "contourner l'accord de démantèlement de son arsenal chimique" et conserver une "capacité offensive", rapporte mardi le journal français Le Monde qui a eu copie du rapport.


Lundi, "deux ONG à la pointe de la lutte contre l'impunité dans le conflit syrien, Open Society Justice Initiative (OSJI) et Syrian Archive, ont remis à plusieurs organes d'enquête nationaux et internationaux un rapport d'une épaisseur et d'une précision inédites sur le fonctionnement de ce programme" de fabrication d'armes chimiques du régime syrien, "qui a causé la mort de centaines de civils depuis 2011", indique le Monde.

Le Monde, le Washington Post, le Financial Times et la Süddeutsche Zeitung ont obtenu une copie exclusive de ce rapport de 90 pages, "fruit de trois années de travail" et qui "révèle comment les autorités de Damas se sont jouées de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), l'organe censé avoir démantelé l'arsenal chimique syrien".

Le rapport repose "sur l'analyse de sources ouvertes, l'exploitation de données extraites d'un registre des Nations unies" et les "témoignages d'une cinquantaine de fonctionnaires syriens ayant fait défection ces dernières années".
"La plupart étaient employés du Centre d'études et de recherches scientifiques (CERS), l'organisme d'Etat chargé du développement de l'armement conventionnel et non conventionnel syrien", rapporte Le Monde.

En août 2013, une attaque chimique imputée au régime syrien dans des zones rebelles près de Damas fait plus de 1.400 morts, selon les Etats-Unis.
Le président américain Barack Obama, qui en avait fait une ligne rouge, a renoncé à procéder à des frappes punitives, scellant avec la Russie un accord de démantèlement de l'arsenal chimique syrien.
Une seconde attaque chimique, elle aussi au gaz sarin et imputée au régime syrien, a été perpétrée le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun (80 civils tués), entre Damas et Alep.

"Notre recherche démontre que la Syrie dispose d'un programme d'armes chimiques toujours robuste", explique Steve Kostas, de l'OSJI, cité par Le Monde.
"Les Etats membres de l'OIAC doivent demander des comptes à la Syrie pour ses violations continues de la convention sur les armes chimiques et doivent appeler à un renforcement des efforts pour juger les auteurs de ces crimes", dit-il.

Les sources du rapport "décrivent les stratagèmes déployés par le pouvoir syrien pour égarer les limiers de l'OIAC et conserver une capacité offensive dans le domaine chimique", par exemple: "traque, incarcération et, dans certains cas, élimination des employés jugés +douteux+; et mise en place d'une filière secrète d'importation de produits entrant dans la composition d'agents neurotoxiques", décrit Le Monde.

"L'information la plus importante" du rapport "est la reprise d'un scoop du site d'informations syrien Zaman Al-Wasl (...) en novembre 2017.

Dans la nuit du 25 septembre 2013, cinq jours avant que les enquêteurs de l'OIAC ne débarquent en Syrie, les réserves d'armes chimiques de l'Institut 1.000, l'une des principales divisions du CERS, situé à Jamraya, à la périphérie nord de Damas, ont été déplacées dans les entrepôts de la base de la 105e brigade de la Garde républicaine, implantée quelques kilomètres plus loin", rapporte Le Monde.

"En passant des hangars de l'Institut 1.000 (...) à ceux de la Garde républicaine, ce stock chimique est devenu indécelable (...) Selon le rapport, d'autres opérations de nettoyage du même genre ont été organisées à la même époque", poursuit Le Monde.

Le CERS a été ébranlé par plusieurs vagues de frappes (américaines, françaises et israéliennes) sur ses infrastructures, à la suite de l'attaque de Khan Cheikhoun, puis celle de Douma, en 2018, rappelle Le Monde. "Mais le régime (syrien) a su résister à ces coups de boutoir. Selon les enquêteurs, la branche 450 de l'Institut 3.000, cœur névralgique du programme chimique syrien (...) officiellement dissoute en 2013, demeure, par exemple, opérationnelle, probablement sous un autre nom", rapporte Le Monde.

Parmi les autres révélations du rapport, "les enquêteurs ont découvert qu'entre 2014 et 2018, 69 catégories de produits possiblement sous sanctions ont été exportées vers la Syrie, en provenance de 39 pays différents, dont 15 européens", poursuit le quotidien.

Un rapport de deux ONG sur le fonctionnement du programme chimique syrien révèle les "stratagèmes" déployés par le pouvoir syrien pour "contourner l'accord de démantèlement de son arsenal chimique" et conserver une "capacité offensive", rapporte mardi le journal français Le Monde qui a eu copie du rapport.Lundi, "deux ONG à la pointe de la lutte contre l'impunité dans le conflit...