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Politique - Liban

Hariri : Je suis candidat à la présidence du Conseil sans la grâce de personne

« L’initiative française n’est pas morte », affirme l’ancien Premier ministre.

Hariri : Je suis candidat à la présidence du Conseil sans la grâce de personne

L'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri lors de l'émission télévisée Sar el-Wa't ("Il est temps"), sur la chaîne locale MTV, jeudi 8 octobre 2020. Photo Dalati et Nohra

« Je suis candidat à la présidence du Conseil sans la grâce de personne. » Telle est la tournure pour laquelle a opté Saad Hariri afin de trancher la question de son éventuel retour au Grand Sérail. Lors d’une prestation télévisée très attendue, à une semaine des consultations parlementaires contraignantes pour désigner un nouveau Premier ministre, le chef du courant du Futur a ainsi décidé de garder la porte ouverte à sa nomination, confirmant des informations qui circulaient ces derniers jours selon lesquelles cette option avait le plus de chance d’ouvrir une brèche dans le marasme politique.

C'est il y a quasiment un an, le 29 octobre 2019, que M. Hariri avait annoncé la démission de son gouvernement, douze jours après le début du mouvement de révolte populaire contre la classe politique libanaise. 
« Je suis chef d’un groupe parlementaire et tout le monde sait qui je suis. Sauf que je n’ai jamais recours aux menaces comme le font les autres. Certains veulent me pousser à recourir aux menaces, sauf que je suis le fils de Rafic Hariri le modéré », a lancé M. Hariri, jeudi soir, lors de l’émission « Sar el-wa’t » (Il est temps) de Marcel Ghanem sur la chaîne locale MTV, alors que le président Michel Aoun a fixé au jeudi 15 octobre les consultations parlementaires contraignantes pour la désignation du futur Premier ministre. Une convocation qui intervient en l’absence de consensus sur la personne du futur président du Conseil, comme c’est généralement le cas au Liban.

Le processus de formation d’un cabinet succédant à celui de Hassane Diab est en effet à l’arrêt depuis la récusation de Moustapha Adib, le 26 septembre dernier, près d’un mois après sa désignation pour former un cabinet de « mission » exigé par Paris. Le lendemain, le président français Emmanuel Macron avait assuré que l’initiative française, qui prône un gouvernement de spécialistes indépendants afin de lancer les réformes indispensables au déblocage des aides internationales cruciales, tenait toujours, accordant aux responsables libanais un nouveau délai de « quatre à six semaines » pour aboutir à un accord. Les efforts de M. Adib ont notamment été entravés par les revendications du Hezbollah et de son allié Amal, dirigé par le président du Parlement Nabih Berry, qui exigeaient le portefeuille des Finances et voulaient désigner eux-mêmes les ministres chiites.

« L’initiative française n’est pas morte »

Lors de son intervention télévisée, M. Hariri s’est dit toujours attaché à l’initiative française. « Cette initiative n’est pas morte et son esprit n’a pas changé », a-t-il assuré, ajoutant que si elle est réactivée, « il sera possible pour le Liban de sortir de sa crise et de reconstruire Beyrouth » (après la double explosion dévastatrice du 4 août au port). Le leader sunnite a accusé Amal et le Hezbollah d’avoir torpillé cette initiative, affirmant « ne pas comprendre leurs motivations ». « C’était peut-être pour pousser les autres à s’incliner » devant leurs exigences, a-t-il poursuivi, dénonçant une force « qui repose sur le recours aux armes et le sentiment de puissance ». Selon lui, le fait qu’ils aient refusé d’accepter son initiative de déblocage de la crise gouvernementale, lorsqu’il avait proposé la nomination, pour une fois, d’un chiite indépendant à la tête des Finances, « montre qu’ils ont d’autres revendications », a-t-il dit, sans vouloir élaborer davantage, mais en reprochant néanmoins au tandem chiite de suivre un agenda étranger. M. Hariri a, par ailleurs, annoncé vouloir lancer cette semaine une série de contacts avec toutes les parties pour s’assurer qu’elles restent attachées au document de la Résidence des Pins pour ce qui a trait notamment aux négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) et aux réformes requises. « C’est seulement à ce moment-là que je donnerai sa chance au processus censé freiner l’effondrement », a-t-il affirmé. Il a en outre insisté pour un cabinet de spécialistes, se disant hostile à la formule de gouvernement techno-politique proposée par l’ancien Premier ministre Nagib Mikati.

Dans l’attente d’un compromis
Ce dernier a récemment proposé l’idée de la formation d’un cabinet de 20 ministres – six représentants des forces politiques et 14 spécialistes. Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, toute candidature de Nagib Mikati à la tête du gouvernement est néanmoins exclue aujourd’hui, en l’absence de consensus entre les différentes factions, voire au sein du club des anciens Premiers ministres. Quant à Saad Hariri, sa candidature pourrait, elle, être finalement acceptée par la présidence et le Courant patriotique libre, qui rejetaient jusqu’à présent cette éventualité, en cas de compromis politique entre les différents protagonistes. Selon notre correspondant, M. Hariri, s’il est nommé, ne pourra toutefois pas former un cabinet sans être soutenu par l’Arabie saoudite et les États-Unis. La France, quant à elle, ne s’oppose plus à un retour de Saad Hariri et essayerait, de son côté, d’obtenir le feu vert de Riyad et de Washington à cet effet, selon M. Rabih. Notre correspondant souligne encore qu’il serait plus facile d’obtenir l’aval des Américains – ces derniers pouvant accepter la présence du parti chiite dans le cabinet afin d’avancer en échange leurs pions dans les futures négociations entre Israël et le Liban sur la délimitation des frontières – que des Saoudiens qui refusent catégoriquement une représentation du Hezbollah au sein du prochain cabinet. Dans ce contexte, si aucun compromis ne peut être trouvé sur une désignation de Saad Hariri, il n’est pas exclu qu’une personnalité sunnite hors du « club des quatre », à l’instar de Moustapha Adib, voire M. Adib lui-même qui aurait été approché de nouveau par le tandem chiite et le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, soit désignée pour tenter à nouveau de mettre sur pied l’équipe gouvernementale, ajoute notre correspondant.

Un report des consultations ?
Notre correspondante à Baabda Hoda Chedid rapporte parallèlement que la majorité parlementaire exclut de son côté la formation d’un gouvernement monochrome, à l’instar du cabinet Diab. Idem pour le chef de l’État qui insiste pour un cabinet dans lequel toutes les parties seront représentées. C’est pour cette raison que le tandem chiite, ainsi que le CPL et leur alliés laissent aux anciens Premiers ministres sunnites la décision de nommer un chef de gouvernement et ne veulent pas dévoiler pour le moment leur candidat alternatif. Dans ce contexte, des sources à Baabda assurent que les consultations parlementaires se tiendront à la date prévue, sauf si le président du Parlement demande leur report. L’ouverture faite par Saad Hariri permettra-t-elle de débloquer le processus de formation d’un cabinet ? Seul le temps le dira.

Dans ce contexte, un tweet du président Aoun n’est pas passé inaperçu dans la matinée. Il a déploré le « manque d’autocritique » au Liban et fustigé « des positions rigides », sans pour autant préciser à qui il fait allusion. « Il est admis que les nations qui perdent leur esprit critique et s’abstiennent de remettre en question leur comportement sont vouées à la régression et ne peuvent pas se construire et suivre le progrès, a écrit le chef de l’État. Jusqu’à quand notre pays restera-t-il otage des positions rigides et de l’absence d’autocritique ? »

Le bloc parlementaire du Hezbollah a, pour sa part, appelé les responsables à « accélérer » le processus de formation d'un gouvernement « national, efficace et productif », exhortant les différentes formations à « mettre de côté leurs pratiques malveillantes ». Si, dans un discours le 29 septembre, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait affirmé soutenir l'initiative de Paris, il avait toutefois réclamé une « révision » du ton et du mode opératoire. Revenant à la charge, il avait souligné la nécessité que le Hezbollah fasse partie du gouvernement, par le biais de partisans ou pas, pour « protéger les arrières de la résistance ».

« Je suis candidat à la présidence du Conseil sans la grâce de personne. » Telle est la tournure pour laquelle a opté Saad Hariri afin de trancher la question de son éventuel retour au Grand Sérail. Lors d’une prestation télévisée très attendue, à une semaine des consultations parlementaires contraignantes pour désigner un nouveau Premier ministre, le chef du courant du...

commentaires (16)

Je ne comprends pas bien. Le Hezbollah veut maintenant "accélérer le processus de formation d'un gouvernement ". Alors que les deux fois précédentes, il s'est acharné à, au contraire, la ralentir ! Par ailleurs, il réclame un cabinet "national, efficace et productif ", et en même temps, il veut en faire partie, ce qui est à l'évidence, contradictoire !

Yves Prevost

21 h 17, le 09 octobre 2020

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Commentaires (16)

  • Je ne comprends pas bien. Le Hezbollah veut maintenant "accélérer le processus de formation d'un gouvernement ". Alors que les deux fois précédentes, il s'est acharné à, au contraire, la ralentir ! Par ailleurs, il réclame un cabinet "national, efficace et productif ", et en même temps, il veut en faire partie, ce qui est à l'évidence, contradictoire !

    Yves Prevost

    21 h 17, le 09 octobre 2020

  • Surtout pas donner une couverture au tandem chiite. Ce serait la fin des haricots...

    IMB a SPO

    20 h 22, le 09 octobre 2020

  • Même si vous arrivez à la tête du gouvernement, vous serez confronté aux mêmes obstacles . Ils ne vous laisseront pas travailler les réformes. Et même si ça passe au gouvernement, le propriétaire du parlement, ferait le nécessaire pour empêcher leur mise en œuvre. Par contre, lui, il ne fait que répéter vouloir voir les réformes réalisées, mais on n'a rien vu jusqu'à présent.

    Esber

    15 h 12, le 09 octobre 2020

  • Pourquoi ce pays le "Liban" qui m ai chère n avance pas politiquement . La présidence du conseil par un "sunnite"n est pas un problème, le seul problème c'est les ministres qui forment ce gouvernement. Doivent-ils être issus d'une majorité parlementaire "le soutien de 65 députés est indispensable" ou comme le Président le confirme toutes les sensibilités politiques doivent y être, si c'est le cas le Liban restera à la traine démocratique. Personnellement le premier ministre doit convaincre 65 députés pour former un gouvernement issus de tous les bords politiques ou des civiles sans étiquette politiques

    Jezraoui Pierre

    13 h 56, le 09 octobre 2020

  • Il a mis longtemps pour réfléchir et nous pondre sa perle rare Hariri? s’il était l’homme de la situation ça se saurait et on en serait pas là. HB et Berry insistent pour l’avoir comme PM depuis son départ et on se demande pourquoi. Nous l’avons vu à l’œuvre et ce pendant 16 ans et voilà le résultat. Les chiites et les sunnites s’étripent et trouvent des subterfuges pour garder ce pays en stagnation en attendant un vainqueur et un vaincu tout en dominant le pays sous prétexte d’être les opprimés du système pendant que les autres religions les regardent faire et acceptent tous les jours un peu plus des compromis et renoncent à leurs acquis pour soit disant sauver le pays alors qu’il le pousse dans l’inconnu et le vende pour pas cher à cause de leur couardise. Min aantarak y’a Antar ? .... vous connaissez la réponse. Le laxisme et la peur non justifiée aboutiront à l’explosion du pays et la mort de son peuple c’est inévitable, alors pourquoi refuser de mener cette bataille pour dire plus tard à nos générations futures qu’on a au moins essayé de sauver notre pays et qu’on s’est battu pour obtenir notre liberté et accéder à nouveau à la souveraineté? N’est ça pas un peuple digne de son pays? Lorsque la guerre s’impose on répond présent quand les autres moyens n’ont pas abouti. Cette guerre ils l’a veulent mais la déclencheront selon leur agenda alors pourquoi leur donner la possibilité de se préparer pour la gagner?

    Sissi zayyat

    10 h 59, le 09 octobre 2020

  • oh la la ! de sources sures, autorisees, parfois inconnues on nous avait confirme que hariri n'en veut pas. du moins a ce stade. le voila t il confirmer lui-meme le contraire. alors dites moi, pourquoi prendre la peine de citer toutes ces sources si des informations n'emanent pas de la personne concernee des l'origine ?

    Gaby SIOUFI

    09 h 21, le 09 octobre 2020

  • Mr. Hariri s'est aussi attaqué a la proposition de fédération. A voir la prestation des ministres FL et ceux du futur ou du Hezbollah et tous les autres, comment voulez vous que ces gens la acceptent une fédération? Les états qu'ils géreront se retrouveront dans la merde alors que l’état fédéral géré par les FL fleurira et rebelote nous nous retrouverons dans la situation d'avant 1975... Le Liban de 1948 a 1975 était qualifie de Suisse du Moyen Orient ... Regardez ce que les Hariri & compagnie en ont fait depuis! Il est temps que nous choisissions nos représentants sur leur CV et non sur des déclarations vides de sens!

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 44, le 09 octobre 2020

  • Encore une fois une constante du haririsme politique s'affirme: faire passer la lâcheté et l'ambiguïté pour de la modération. Hariri se déclare candidat en mettant comme condition que le gouvernement soit composé de "spécialistes" et pas "techno-politique"... Termes délibérément flous comme ceux de Mr Macron "gouvernement de mission". Ultimatum de 2 semaines puis 4 ou 6... Deux points essentiels sont délibérément esquivés: 1) gouvernement vraiment indépendant ou non ? C'est à dire est-ce que seul le premier ministre nommera les ministres, en excluant toute influence des partis politiques dans le choix des ministres ? 2) les élections législatives. Tout le monde sait que c'est comme quand on prend un rv au Liban. Il faut les demander en 2021 pour espérer les avoir en 2022. D'autant qu'avec le complot Berri-Nasrallah sur la loi électorale on n'est pas sûrs de les avoir avant 2030, on n'est même pas sûrs de les avoir avant que les poules aient des dents... En ne refusant pas expréssément de se porter candidat tant que ces deux conditions sont remplies, Hariri se fait le compluce du complot CPL Amal Hezbollah qui ne vise qu'une chose: faire oublier la tenue des prochaines législatives. Le haririsme politico-économique aura toujours été le complice inavoué de l'Axe de l'Imposture Khamenei-Assad-Nasrallah pour vider le Liban de sa substance.

    Citoyen libanais

    07 h 59, le 09 octobre 2020

  • "le chef de l’État qui insiste pour un cabinet dans lequel TOUTES les parties seront représentées:> Et c'est bien là tout le problème! Alors que "l'initiative française" repose sur un cabinet où AUCUNE des parties n'est représentées!

    Yves Prevost

    07 h 00, le 09 octobre 2020

  • C'EST UNE BLAGUE ! HARIRI REVIENT ET ON REVIENT AU MÊME POINT DE DÉPART. LE CHOUCHOU DU HEZBOLLAH REVIENT. SI LE HEZBOLLAH ET BERRY AVEC ADORE SAAD HARIRI POUR LA SIMPLE RAISON,"SA GRANDE ET ÉNORME FAIBLESSE EN POLITIQUE. ILS JOUENT AVEC LUI COMME ON JOUE AU BALLON. FAIRE DU NOUVEAU AVEC LES ROUILLES.

    Gebran Eid

    02 h 20, le 09 octobre 2020

  • NON!

    Gros Gnon

    02 h 16, le 09 octobre 2020

  • C'est un job? Un passe passe-temps? Une occupation? Une rente? Un dû peut peut-être le poste de premier ministre à Mr Saad Hariri? Il compte faire quoi? Toutes les entreprises de son père sont en faillite. Ca donne envie de lui confier à nouveau les clés d'un gouvernement. Visiblement ses bilans précédents ne lui font pas honte. Tous oui tous... mais les autres camps en fin de compte. Trop énervée et écœurée et... etc...

    Sybille S. Hneine

    23 h 37, le 08 octobre 2020

  • Et dire que tout a été fait pour pousser Hassan Diab a l'échec. Lui qui n'était pas issu du milieu politique mais bien un technocrate. Mr Saad Hariri est un technocrate? Donc on prend les mêmes et on recommence?? C'est ça?? Saad Hariri Hariri sérieusement?? Ce monsieur démissionne puis revient. Ce ne sera pas la première fois. Pourtant il fait partie des "tous oui tous". S'il est à nouveau premier ministre on pourra dire adieu à l'audit de la BDL adieu à la lutte contre la corruption. Si le Hezb et Amal le réclament à cors et à cris ben ça en dit long sur la volonté de lutte contre la corruption et la contrebande. Les loups ne se mangent pas entre eux pas de doute. Et l'argent (détourné et dérobé au peuple) le nerf de la guerre. Cruelle déception si retour avéré de cet ex premier ministre... un an de gaspillé.

    Sybille S. Hneine

    23 h 08, le 08 octobre 2020

  • On reprend les mêmes et on recommence, on ne se débarrasse pas d'une mafia aussi facilement chacun voulant encore et encore sa part du gâteau pour mieux piller et appauvrir le pays ... s'il y a une justice divine j'espère qu'ils bruleront tous en enfer et s'il y a une justice tout court je leur souhaite les pires souffrances et autant que celles subits par les pauvres gens. Pauvre Liban le cauchemar continue.

    Zeidan

    23 h 07, le 08 octobre 2020

  • RAS LE BOL DE CES NASES QUI TOURNENT AUTOUR DU POT POUR NOUS IMPOSER EXACTEMENT LA MÊME CHOSE QU’AVANT LE 17 OCTOBRE 2019 ET COMME SI L’APOCALYPSE DU 4 AOÛT N’A JAMAIS EU LIEU. C’EST À VOMIR

    Sissi zayyat

    22 h 59, le 08 octobre 2020

  • le Liban est vraiment un pays de fou... Quelqu'un peut expliquer comment ce brave homme va pouvoir sortir le pays de sa déconfiture économique, sociale et politique.... alors qu'il en est en grande partie responsable? Dans les pays développés, lorsqu'il y a une crise économique, on fait appel aux meilleurs économistes du pays pour redresser la situation. Au Liban, on appelle le branquignole du service le plus mauvais de surcroit, qui vit sur les rentes de son père, qui n'a aucune expérience économique, sociale ou même politique....pour trouver les solutions aux problèmes compliqués que vit le Liban actuellement....; c'est dire qu'on n'est pas sorti de sitçot du marasme.... on devient fou rien qu'à y penser....

    HIJAZI ABDULRAHIM

    22 h 57, le 08 octobre 2020

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