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Politique - Formation du gouvernement libanais

L'heure n'est pas à un changement du rapport de force, affirme le numéro 2 du Hezbollah

Une éventuelle levée des subventions est comme une "épée de Damoclès" au-dessus de la tête des Libanais, met en garde le cheikh Naïm Kassem. 

L'heure n'est pas à un changement du rapport de force, affirme le numéro 2 du Hezbollah

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem. Photo d’archives OLJ

Le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a estimé mercredi que l'heure n'était pas "à un changement des équilibres de force" entre les différentes parties libanaises, dans le processus de formation du gouvernement, affirmant que ce cabinet devrait inclure la "plus large représentativité possible" des formations politiques afin de pouvoir mener les réformes requises pour faire face à la crise. 

Ces déclarations interviennent alors que ce sont notamment les revendications du Hezbollah et du mouvement Amal, du président de la Chambre, Nabih Berry, qui ont fait échouer la mission de formation du nouveau cabinet menée par l'ex-Premier ministre désigné Moustapha Adib. Celui-ci avait tenté de former, conformément à une initiative lancée par la France, une équipe composée de technocrates indépendants. Le tandem chiite, qui s'était pourtant engagé à respecter cette initiative devant le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, lors de sa venue au Liban le 1er septembre, a exigé lors des tractations avec M. Adib, que le portefeuille des Finances soit accordé à un chiite, et demandé la prérogative de nommer eux-mêmes les ministres de cette confession.

Lors d'une cérémonie d'hommage, le vice-secrétaire général du Hezbollah a estimé que la pandémie de Covid-19 risque d'aggraver encore plus "l'effondrement" socioéconomique du Liban. "Les problèmes des gens et le futur de leurs enfants nécessitent la présence d'un gouvernement de sauvetage, qui soit à la mesure de la phase que nous traversons", a exhorté M. Kassem. Il a ajouté que ce cabinet devra se charger "d'un plan de sauvetage du pays, de la reconstruction de Beyrouth" dont des quartiers entiers ont été dévastés lors des explosions du 4 août dans le port, ainsi que de la "résolution des crises". Et de souligner que "l'heure n'est pas à un amendement ou un changement des équilibres de force" entre les différentes formations politiques, à "un renversement des résultats des élections législatives, ni à la création de moutures gouvernementales qui ne représentent pas les blocs parlementaires". 

"Espoir de réformes"
"Les mois précédents ont prouvé que la seule solution possible est la désignation (d'un futur président du Conseil, ndlr) et la formation (d'un gouvernement) conformément à la Constitution et aux mécanismes pris en compte depuis les accords de Taëf" qui avaient mis fin à la guerre civile (1975-1990), a lancé le cheikh Kassem. "Toute violation" de ces principes signifie que "le pays restera dans un état de stagnation et d'effondrement", a-t-il ajouté, faisant porter la responsabilité d'une telle situation à "ceux qui n'empruntent pas les voies de la Constitution et de la loi", dans une allusion claire aux anciens Premiers ministres sunnites Saad Hariri, Tammam Salam, Nagib Mikati et Fouad Siniora. Le responsable chiite a encore affirmé que "plus la représentativité" (des différentes formations) est large au sein du cabinet, ce qui lui permet d'obtenir la confiance du Parlement, "plus l'espoir de réformes est élevé". 

Pour relancer les tractations entourant la formation du cabinet, le président libanais, Michel Aoun, a convoqué les consultations parlementaires contraignantes jeudi prochain, afin qu'un Premier ministre soit désigné. 

Situation "insoutenable"

Naïm Kassem a également commenté la grave crise économique et financière qui frappe le pays depuis un an. "La situation socioéconomique est devenue insoutenable", a-t-il mis en garde, estimant que, dans ces circonstances, la levée des subventions actuellement en place sur certains produits alimentaires (qui peuvent être importés au taux de 3.900 livres libanaises pour un dollar) et sur les médicaments, le carburant et la farine (importés au taux officiel de 1500 livres) était comme "une épée de Damoclès au-dessus de la tête" des Libanais. Ces mécanismes ont été mis en place par la Banque du Liban (BDL) afin de soutenir les importations, alors que la livre libanaise tombe toujours plus bas, frôlant ces derniers jours la barre des 9.000 livres pour un dollar. Mais ces dernières semaines, le doute plane sur une levée de ces subventions, alors que les réserves en devises de la BDL ont atteint un niveau critique.

Le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a estimé mercredi que l'heure n'était pas "à un changement des équilibres de force" entre les différentes parties libanaises, dans le processus de formation du gouvernement, affirmant que ce cabinet devrait inclure la "plus large représentativité possible" des formations politiques afin de pouvoir mener les réformes requises pour faire...

commentaires (22)

leh min nater chou encore?

PPZZ58

20 h 12, le 08 octobre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (22)

  • leh min nater chou encore?

    PPZZ58

    20 h 12, le 08 octobre 2020

  • Incroyable on dirait ce monsieur vit dans un autre monde. A quoi sert de parler de constitution et de majorite parlementaire etc.. quand le pays est completement effondre ?

    EL KHALIL ABDALLAH

    12 h 32, le 08 octobre 2020

  • Je propose que ce Monsieur aille à Téhéran auprès de ses congénères leur prodiguer son immense science de gouvernance

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 52, le 08 octobre 2020

  • Mais, quelqu'un lui a demandé l'heure????

    Christine KHALIL

    09 h 22, le 08 octobre 2020

  • Cher numéro 2, prière de montrer à votre numéro 1 la situation de baalbak/hermel provoquée par le manque d'état dans leur région à cause de la multitude d'états dans ce pauvre pays!!!

    Wlek Sanferlou

    21 h 10, le 07 octobre 2020

  • En quoi un nouveau gouvernement va-t-il faire avancer les choses ? L'on peut être presque certains que c'est une perte de temps supplémentaire, dans un pays en voie de se désintégrer. Au moins laisser l'actuel gouvernement continuer les présumées réformes, bien sûr si le parlement les ratifie, car c'est là le grand dilemme. On s'agite pour rien en faisant semblant de travailler.

    Esber

    21 h 07, le 07 octobre 2020

  • Il est l’heure de rendre les armes avant de rendre l’âme. Lorsqu’on réclame haut et fort de vouloir nommer les ministres et si affinité premier ministre il n’est pas possible de parler de la constitution comme si on savait de quoi il s’agissait . Il vous faut lire le contenu de notre constitution avant de la bafouer en prétextant la défendre et que vous confondre peut être avec celle d’un autre pays où ils nomment et placent qui ils veulent par la force et par des loisirs qu’ils ont instauré

    Sissi zayyat

    20 h 06, le 07 octobre 2020

  • Hey l’OLJ, pourquoi avoir censuré mon commentaire alors qu’il n’est ni plus virulent ni en contraction avec tout ce qu’on a été publié?

    Sissi zayyat

    20 h 02, le 07 octobre 2020

  • Hey l’OLJ, pourquoi avoir censuré mon commentaire alors qu’il n’est ni plus virulent ni en contraction avec tout ce qu’on a été publié?

    Sissi zayyat

    20 h 02, le 07 octobre 2020

  • PUISQUE L,HEURE N,EST PAS AU CHANGEMENT DES EQUILIBRES DE FORCE RENDEZ VOS ARMES A L,ARMEE NATIONALE ET L,EQUILIBRE SERA RE-EQUILIBRE DE NOUVEAU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 53, le 07 octobre 2020

  • Je l’ai souvent écrit, le divorce est prononcé ! Mettons le à exécution au lieu de chercher à tout prix d’autres solutions foireuses

    Lecteur excédé par la censure

    19 h 18, le 07 octobre 2020

  • "Toute violation" de ces principes ( Constitution et accord de Taëf) signifie que "le pays restera dans un état de stagnation et d'effondrement", Tout le monde est bien d'accord là-dessus. Le problème est justement que son parti viole la Constitution en prétendant vouloir nommer les ministres, et sa milice viole l'accord de Taëf en refusant de déposer ses armes. La conclusion s'impose : il veut, en pleine conscience, que "le pays reste dans un état de stagnation et d'effondrement". Ce n'est pas moi qui le dis, c'est lui-même qui l'avoue !

    Yves Prevost

    18 h 32, le 07 octobre 2020

  • Mais si la situation du Liban est telle qu'elle est, c'est bien à cause vos alliances et guerres contre nature, qui ont fait s'éloigner tous les amis traditionnels du Liban pour ne garder que votre parrain perse et son cousin syrien. Sans compte votre pillage systématique des biens de l'état par vos contrebandes lucratives. Non, vous avez eu plus que le temps nécessaire pour montrer ce que dont vous êtes capables, vous et la clique autour de vous. Il est temps de dégager.

    Bachir Karim

    18 h 15, le 07 octobre 2020

  • C’est ça être détaché de la réalité. Ils ont un objectif et ils confectionnent le montage qui le sert. Ils sont dans un tout autre monde.

    Zovighian Michel

    18 h 05, le 07 octobre 2020

  • Bien sûr,... ce monsieur fait quoi dans la vie ? il est politicard ou homme de religion ? visiblement il n'est bon en rien à part nous ramener dans ce qui disfonctionne depuis longtemps et nous donner des leçon de morale là où il ferait mieux de se la fermer définitivement. J'aime beaucoup le "pour l'instant" ce qui peut sous entendre que demain quand la donne aura changer il pourra avec son armée de Pasdaran il aura le loisir de renverser la table le Liban pour que l'Iran sorte vainqueur.

    Zeidan

    17 h 38, le 07 octobre 2020

  • Question: qulles réformes auront la priorité dans sa version du gouvernement? Celles favorables aux chiites? celles favorables aux maronites? celles favorables aux sunnites? et les druzes? les orthodoxes? les arméniens? les alaouites? Ils vont passer leur temps à trouver encore une de leurs formules à la noix du genre "ni vainqueur ni vaincu" et continuer de faire du sur-place pour éviter de porter préjuduce à "l'honneur" d'une communauté, d'un parti, voir d'une membre de la famille ou d'un gendre...

    Gros Gnon

    17 h 15, le 07 octobre 2020

  • (Suite) On ne sait où aux courageux libanais. Pareil on accepte.

    Sybille S. Hneine

    17 h 10, le 07 octobre 2020

  • Mais les subventions sont financées par nos avoirs dans la Banque Centrale du Liban. Donc elles sont vouées à disparaître qu'on le veuille ou non à court terme. Elles s'épuisent les subventions et ne produisent rien de concret. Elles bénéficient à tous ceux présents sur le territoire libanais ainsi qu'aux contrebandiers. Épée de Damoclès... tu parles!! Elle a bon dos la formule. S'il vous vient à l'idée de combattre la corruption Cheikh on ne vous dit pas non... et s'il vous venait aussi l'idée et la volonté de tout faire pour rapatrier les fonds dérobés (et expatriés on aux coura

    Sybille S. Hneine

    17 h 10, le 07 octobre 2020

  • Votre Pleinitude Kassem Naïm, Avant de nous parler de respecter la constitution et l'accord de Taëf, commencer par vous conformer à l'accord en déposant vos armes. Tant est aussi longtemps que vous ne le ferez pas la balance des forces est inégales! Déposez les armes, renier, vous et Amal, votre allégeance a l'Iran. Jurer sur le Coran que votre allégeance est uniquement pour les intérêts du Liban et là, peut-être, on commencera a vous faire confiance. Depuis 2005, vous avez eu le contrôle du Liban et vous l'avez détruit, comme vous avez fait dans tous les pays ou vous vous êtes établis. Une charité bien ordonné commence par soi-même votre Fullness !

    Marwan Takchi

    17 h 10, le 07 octobre 2020

  • Qassem s'est rappelle qu'il faut respecter la constitution? Qu'il nous dise comment la présence d'un parti comme le sien avec une allégeance ouvertement Iranienne peut être constitutionnelle! L'existence de son parti est politiquement et constitutionnellement illégales et a la responsabilité totale et complète de tous ce qui arrive au Liban comme catastrophes politiques, sociales, économiques et surtout concernant la corruption a laquelle ils ont contribuer en protégeant les criminels qui les soutiennes directement ou indirectement. Il peut parler jusqu’à demain, il est aujourd’hui, avant demain, nécessaire de changer le rapport de force au parlement sinon le pays va couler. De toute manière il se dirige vers la guerre car comme le dicton Libanais le dit si bien: "Yallé bi jarréb le mkharrab, bi koun 3a2lo mkharrab"! Or le mkharrab est au pouvoir et grâce a Dieu nous sommes encore sain d'esprit!

    Pierre Hadjigeorgiou

    17 h 08, le 07 octobre 2020

  • " Le cabinet devrait inclure la "plus large représentativité possible" des formations politiques afin de pouvoir mener les réformes requises pour faire face à la crise. ". Mais justement non! C'est exactement le contraire ! Il ne doit inclure AUCUNE représentation des formations politiques, sinon aucune réforme ne sera possible.

    Yves Prevost

    16 h 58, le 07 octobre 2020

  • Il a dit "l'épée de Damoclès", ou "les pets de Damoclès" au-dessus de nos têtes? Parce que la situation pue tellement qu'on aurait pu se poser la question...

    Gros Gnon

    16 h 32, le 07 octobre 2020

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