Les anciens Premiers ministres sunnites Saad Hariri, Najib Mikati, Fouad Siniora et Tammam Salam ont dénoncé mercredi ce qu'ils considèrent comme des contre-vérités formulées la veille par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a accusé, lors d'une intervention télévisée, le "club des ex-PM" de prendre les décisions concernant la formation du gouvernement de Moustapha Adib.
"Il est regrettable que le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah se soit autant écarté de la vérité dans sa description des efforts du Premier ministre désigné Moustapha Adib dans sa tentative de former un cabinet de sauvetage et des raisons qui ont conduit à son échec", peut-on lire dans un communiqué publié dans la journée par les anciens chefs de gouvernement qui réaffirment leur attachement à l'initiative française.
"L'initiative française, qui constitue la seule chance d'enrayer l'effondrement du Liban, est fondée sur la suspension de la politique traditionnelle interne et de la compétition entre les groupes parlementaires et les formations politiques pour quelques mois afin que les blocs principaux s'entendent sur un gouvernement restreint composé de spécialistes non nommés par les partis", rappelle les ex-PM. "Le club des quatre anciens Premiers ministre, tel que l'a nommé Hassan Nasrallah, ne formait pas le gouvernement pour le compte de M. Adib et n'ont imposé aucun nom ou portefeuille", affirment-ils. "Son rôle s'est borné à assurer une couverture transparente et claire à ce sur quoi se sont entendus les blocs parlementaires à la Résidence des Pins (lors de la visite d'Emmanuel Macron le 1er septembre dernier)", ajoutent les anciens PM.
Les ex-PM ont également dénoncé la "menace" brandie par Hassan Nasrallah d'un retour aux événements de mai 2008, en référence aux violents affrontements à Beyrouth entre les partisans de la formation chiite et du courant du Futur, qui avaient éclaté après d'une décision du gouvernement de M. Siniora de limoger le directeur de la sécurité de l’aéroport, un proche du Hezbollah, et de démanteler le réseau de télécommunications du parti.
Mardi, le leader du parti chiite a affirmé qu'il continuait de soutenir l'initiative française consistant en une formation d'un gouvernement au Liban dans les plus brefs délais afin de débloquer des aides internationales cruciales, réclamant toutefois un changement du ton et du mode opératoire.
Les plus commentés
Un milliard d'euros pour aider le Liban ou pour... « acheter son silence » ?
Mikati : Le don de l'UE n'est pas une condition pour que les réfugiés syriens restent au Liban
Macron reçoit Joumblatt : la France « pleinement engagée » dans une désescalade au Liban-Sud