Affaire Itani/el-Hajj : le cyberpirate Ghabache interrogé durant trois heures

Le cyberpirate Élie Ghabache a été interrogé mercredi durant trois heures par la Cour de cassation militaire dans le cadre de l'affaire Itani/el-Hajj, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). M. Ghabache est accusé d'avoir piraté le site du metteur en scène et de l'acteur Ziad Itani et d'avoir fabriqué un dossier selon lequel ce dernier serait en contact avec Israël. L'ancienne directrice du bureau de lutte contre la cybercriminalité au sein des Forces de sécurité intérieure (FSI), la colonelle Suzanne el-Hajj, avait été inculpée pour son rôle présumé dans la falsification d'accusations à l'encontre de l'acteur. Le procès doit se poursuivre le 7 octobre. Ce jour là, M. Ghabache puis Mme el-Hajj seront entendus. 

M. Ghabache a notamment évoqué son travail sous les ordres de Mme el-Hajj au sein du bureau de lutte contre la cybercriminalité. Il a ensuite évoqué une rencontre avec elle à son domicile. Elie Ghabache est ainsi revenu durant son audition sur la capture d'écran d'un "like" apposé en octobre 2017 par Mme el-Hajj sur une publication du metteur en scène Charbel Khalil, et qui lui aurait valu son poste après que cette capture d'écran eut été partagée par un homonyme de Ziad Itani, un journaliste.  Le tweet de l’humoriste Charbel Khalil qui ironisait sur l’autorisation faite aux Saoudiennes de conduire a valu à l’ancienne responsable d’être démise de ses fonctions quelques jours plus tard, ce qui l’aurait poussée à se venger. Mme el-Hajj avait envoyé une capture d'écran du compte Twitter du dramaturge à M. Ghabache lui affirmant que M. Itani travaille pour le compte de l'ancien ministre Achraf Rifi. Le cyberpirate lui avait alors souligné qu'il s'agissait d'homonymes et elle avait répondu, selon lui, en disant : "il s'agit de la même personne".  M. Ghabache a alors fabriqué un dossier à l'encontre de l'acteur et obtenu l'accord de Mme el-Hajj lors d'une rencontre au restaurant Paul. Le lendemain, M. Ghabache a envoyé le dossier à la Sûreté de l'Etat qui a arrêté M. Itani. Détenu pendant plusieurs mois, Ziad Itani avait été finalement innocenté et relâché en mars 2018.