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Le gouvernement afghan insiste sur une trêve avec les talibans

Le gouvernement afghan insiste sur une trêve avec les talibans

Combattants talibans. Photo d'archives AFP

Le gouvernement afghan a insisté lundi sur une trêve avec les talibans, destinée à mettre fin à près de deux décennies de violence et à établir une paix durable en Afghanistan, au troisième jour des pourparlers à Doha.

"La participation de l'équipe de négociation du gouvernement aux pourparlers de paix vise à obtenir un cessez-le-feu, à mettre fin à la violence et à assurer une paix et une stabilité durables en Afghanistan", a tweeté le porte-parole présidentiel, Sediq Seddiqi.

A la cérémonie inaugurale des pourparlers samedi, en présence du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, le gouvernement afghan avait appelé à un cessez-le-feu. Mais les talibans qui combattent le gouvernement et les Etats-Unis depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir en 2001 n'ont, eux, pas fait mention d'une trêve.

Le responsable du processus de paix du côté du gouvernement, Abdullah Abdullah, a affirmé à l'AFP que les insurgés pourraient accepter un cessez-le-feu en échange d'une nouvelle libération de prisonniers. "Cela pourrait être une de leurs demandes", a-t-il dit. "Il devrait d'abord y avoir une réduction significative de la violence, plus un cessez-le-feu humanitaire et enfin un cessez-le-feu global et permanent."

"Saisir l'occasion"

Habiba Sarabi, négociatrice de l'équipe gouvernementale, a indiqué lundi à l'AFP que les groupes de contact des équipes de négociation, dont la première réunion a eu lieu dimanche, avaient finalisé un brouillon du code de conduite pour les discussions. "Le cessez-le-feu est très important pour le peuple d'Afghanistan (...) qui (le) veut parce que cela fait longtemps qu'il fait face à la violence et à la guerre", a-t-elle déclaré. "Mais nous n'avons toujours pas discuté du cessez-le-feu", a-t-elle ajouté.

D'après Andrew Watkins, analyste à l'International Crisis Group, "le gouvernement afghan a besoin d'un cessez-le-feu car sans le soutien des Etats-Unis, il continuera très probablement à perdre du terrain face aux talibans". Les équipes de négociation ont confirmé séparément sur Twitter que les négociations passeraient à l'étape suivante mardi.

Samedi, M. Pompeo a reconnu qu'il faudrait "sans aucun doute relever de nombreux défis lors des pourparlers dans les prochains jours, semaines et mois", et a exhorté les deux belligérants à "saisir l'occasion" de faire la paix pour les générations futures. Mais 19 ans après l'intervention internationale menée par les Etats-Unis dans le sillage des attentats meurtriers du 11 septembre 2001, qui a chassé les talibans du pouvoir, la guerre tue encore quotidiennement des dizaines de personnes.

Quelques heures après la séance inaugurale, six policiers ont été tués lors d'une attaque des talibans à Kunduz dans le Nord et cinq officiers ont péri lors d'une attaque dans la province de Kapisa, près de Kaboul. L'explosion d'une mine artisanale à Kaboul a en outre blessé deux civils.

Les négociations de paix, lancées dans le cadre de l'accord américano-taliban conclu en février à Doha, s'annoncent longues et difficiles tant les divergences sont profondes entre les deux camps. Cet accord avait entériné en outre le départ des forces étrangères d'Afghanistan d'ici mi-2021, en échange notamment de ce dialogue interafghan.

"Tirer les leçons"

Un accord de paix dépendra, selon les spécialistes, de la capacité des deux parties à concilier leurs visions antagonistes de l'Afghanistan et de leur disposition à accepter un partage du pouvoir.

Le gouvernement du président Ashraf Ghani insiste pour maintenir la jeune république et sa Constitution, qui a consacré de nombreux droits, notamment pour les minorités religieuses et les femmes, qui seraient les grandes perdantes d'un retour aux pratiques en vigueur sous le joug des talibans (1996-2001).

Le conflit en Afghanistan a fait des dizaines de milliers de morts, dont 2.400 soldats américains, et fait fuir des millions de personnes. Il a coûté plus de mille milliards de dollars aux Etats-Unis.

L'envoyé spécial américain en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a déclaré que les Afghans devraient tirer les leçons de l'échec du processus de réconciliation politique dans le pays après le retrait de l'Union soviétique en 1989. "Les Afghans qui avaient tant sacrifié pour chasser les Soviétiques... ont échoué politiquement en entrant en guerre les uns contre les autres", a-t-il déclaré dans un entretien à la télévision Al-Jazeera diffusé lundi. "J'espère que les Afghans vont tirer les leçons de cette période."

Le gouvernement afghan a insisté lundi sur une trêve avec les talibans, destinée à mettre fin à près de deux décennies de violence et à établir une paix durable en Afghanistan, au troisième jour des pourparlers à Doha."La participation de l'équipe de négociation du gouvernement aux pourparlers de paix vise à obtenir un cessez-le-feu, à mettre fin à la violence et à assurer une...