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Politique - Gouvernement

À Paris, Ibrahim en quête de « souplesse »

Moustapha Adib menacerait de jeter l’éponge s’il ne forme pas son équipe dans le délai de quinze jours fixé par la France.

À Paris, Ibrahim en quête de « souplesse »

Michel Aoun et Abbas Ibrahim lors d’un entretien à Baabda. Photo d’archives tirée du site web d’al-Markaziya

La présidence de la République et les milieux du tandem chiite se sont employés ces dernières 48 heures à assurer que les sanctions américaines infligées mardi à Youssef Fenianos et Ali Hassan Khalil, respectivement ex-ministres des Travaux publics et des Finances, n’auront pas de retombées négatives sur la formation du nouveau gouvernement.

En réalité, la situation serait bien plus compliquée. La décision américaine semble en effet avoir envenimé les tractations en cours à la faveur de l’initiative française parrainée par le président Emmanuel Macron. C’est donc en quête d’une certaine souplesse à même de faciliter la mise sur pied du cabinet que le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, s’est rendu à Paris hier. Deux jours après l’entrée en vigueur des nouvelles sanctions américaines, le général Ibrahim aurait rencontré les personnalités françaises concernées par le dossier libanais, notamment Bernard Emié, chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (service des renseignements extérieurs français). Une source informée contactée par L’Orient-Le Jour croit savoir que le général Ibrahim a naturellement évoqué la formation du prochain gouvernement, plaidant pour « une certaine souplesse » française sur ce plan.

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Baabda et le tandem chiite minimisent l’impact des sanctions sur la formation du cabinet

À l’instar du Premier ministre désigné, Moustapha Adib, la France serait attachée à la mise en place d’un cabinet restreint regroupant des spécialistes indépendants des protagonistes politiques. Une position à laquelle s’opposent le tandem Amal-Hezbollah mais aussi la présidence de la République. Dans ces milieux, on préfère que la future équipe soit techno-politique, c’est-à-dire mêlant spécialistes et politiques. C’est d’ailleurs cette position que traduit la bataille acharnée que mène le mouvement Amal pour conserver le ministère des Finances, contre la volonté de M. Adib. Ce dernier prône le principe de la rotation des portefeuilles entre les communautés religieuses. Une façon pour lui de faire barrage aux tentatives de certains partis de garder entre leurs mains des portefeuilles juteux.

La source précitée confie qu’au vu de la stagnation du processus gouvernemental, le directeur de la Sûreté générale aurait plaidé pour un éventuel élargissement du gouvernement. Il comprendrait ainsi vingt ministres au lieu de quatorze pour satisfaire les demandes du Hezbollah et Amal, souligne-t-elle, sans donner de détails sur les débats portant sur la rotation, à laquelle s’oppose le tandem chiite.

Baabda attend Adib

Le déplacement de Abbas Ibrahim à Paris intervient à l’heure où le binôme chiite évite d’émettre des signes négatifs en direction de la communauté internationale, notamment la France qui insiste pour impliquer l’aile politique du Hezbollah dans le processus de redressement du pays. Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, le déplacement de M. Ibrahim à Paris serait motivé par la volonté du Hezbollah de s’enquérir d’une éventuelle coordination franco-américaine concernant les sanctions. D’autant qu’une source proche de l’Élysée, citée en soirée par la chaîne panarabe al-Hadath, n’a pas exclu la possibilité pour Paris d’imposer des sanctions contre des personnalités politiques libanaises, notamment dans les rangs des alliés du Hezbollah. Celui-ci pourrait donc, selon les résultats de la visite de M. Ibrahim, faciliter la tâche à Moustapha Adib ou, au contraire, la lui compliquer, indique Mounir Rabih. Selon lui, si les Français n’œuvrent pas en coordination avec Washington concernant les sanctions, ils devraient faciliter la formation du cabinet et donc accepter la demande du tandem chiite de garder le portefeuille des Finances.

L’attachement à ce portefeuille, les milieux de Aïn el-Tiné le confirment, tout en confiant que c’est à partir d’aujourd’hui que les résultats de la visite de M. Ibrahim – émissaire du chef de l’État, selon une source du mouvement Amal – devraient se faire sentir sur la scène locale. De son côté, Baabda dément les informations selon lesquelles le président Aoun a dépêché M. Ibrahim à Paris. Un proche de la présidence indique, en outre, que ce dernier a tenu le chef de l’État informé de sa visite.

Concernant le cabinet, le palais présidentiel attend toujours la visite de Moustapha Adib qui devrait être muni d’une première mouture de son équipe avant la fin de la semaine. Selon notre correspondante Hoda Chédid, le Premier ministre désigné menace sérieusement de jeter l’éponge s’il ne parvient pas à former son cabinet avant l’expiration, mardi, du délai fixé par Emmanuel Macron, laissant entendre que ce délai pourrait être prolongé sous pression française pour permettre à M. Adib d’entrer en contact avec les protagonistes politiques en vue de former son équipe. Des informations que Baabda ne confirme pas, excluant tout retrait de M. Adib.

La présidence de la République et les milieux du tandem chiite se sont employés ces dernières 48 heures à assurer que les sanctions américaines infligées mardi à Youssef Fenianos et Ali Hassan Khalil, respectivement ex-ministres des Travaux publics et des Finances, n’auront pas de retombées négatives sur la formation du nouveau gouvernement. En réalité, la situation serait bien plus...

commentaires (13)

Potence ou guillotine, laissons-leur le choix... Mais assurément se débarrasser de tous ceux et celles qui ont mené le Liban à sa ruine... Le perchoir cité dans un commentaire précédent, me fait penser à La fable de La Fontaine... le fromage tarde à tomber, tant le corbeau le tient ferme... vivement le renard!!!

Christian Samman

18 h 09, le 11 septembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (13)

  • Potence ou guillotine, laissons-leur le choix... Mais assurément se débarrasser de tous ceux et celles qui ont mené le Liban à sa ruine... Le perchoir cité dans un commentaire précédent, me fait penser à La fable de La Fontaine... le fromage tarde à tomber, tant le corbeau le tient ferme... vivement le renard!!!

    Christian Samman

    18 h 09, le 11 septembre 2020

  • MR BERRY SAIT TRES BIEN DU HAUT DE SON PERCHOIR DEPUIS PLUS DE 27 ANS QUE LA CLEF DE LA MAFIOSITE EST LA FINANCE IL PEUT TUER OU AVANCER UNE LOI, IL PEUT FAIRE VOTER UNE LOI MAIS DIX ANS APRES NE PAS FAIRE NOMMER LES COMITES POUR L'APPLIQUER LA FINANCE C'EST DE POUVOIR POUR UN ZAIM FAIRE PAYER A L'ETAT TOUT CE QUE SES PARTISANTS VEULENT ET DE RAMASSER DES COMMISSIONS POUR PAYER LES PERSONNES QUI ONT FAIT DES CONTRATS AVEC L'ETAT LE VAINQUEUR DE LA PLUS PART DES ADJUDICATIONS A PLEURE A LA TELEVISION APRES AVOIR ETE ENTENDU PAR UN JUGE SUR SES PRESTATIONS : IL A DIT 40 ANS DE TRAVAIL ET ON ME TRAINE DANS LA BOUE EN PLEURANT: OUI IL PLEURAIT CAR 50% DE SON BENEFICE COLOSSAL ALLAIT ENTRE LE MINISTERE QUI LUI DONNER LE TRAVAIL ET L'AUTRE POUR CELUI QUI AUTORISAIT LE PAYEMENT BERRY COMME TRUMP SAIT TRES BIEN QUE L'ARGENT EST LA CLE DU POUVOIR ET POUR RIEN AU MONDE IL VEUT PERDRE LES FINANCES LA VERITE SI UN SEUL MEMBRE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT EST AFFILIE OU PROPOSE PAR UN PARTI, ET SI IL N'Y A PAS DE PERMUTATIONS DANS TOUS LE SPOSTES DE L'ETAT ADIB AURA DEJA PERDU LA DONNE ET DOIT DEMISSIONNER AVANT QUE CEUX QUI L'AURONT ELU LE DESAVOUENT COMME AVEC LE DIAB QUI A PERDU TOUTE L'AURA QU'IL AVAIT QUAND IL ETAIT A L'AUB ET IL NE LUI RESTE PLUS POUR L'HISTOIRE QUE LE DESHONEUR D'AVOIR PARTICIPE ET ECHOUE DANS UN GOUVERNEMENT EN QUELQUES MOIS

    LA VERITE

    13 h 16, le 11 septembre 2020

  • Pourquoi mr Berri s'acharne a garder le ministere des finances entre ses mains ? Peut etre parce que il a des choses a cacher ou bien parce qur ca lui sert comme une caisse noire ?

    EL KHALIL ABDALLAH

    12 h 04, le 11 septembre 2020

  • Le camouflage des exactions est à l'ordre du jour. En tout cas, les caisses sont vides, et il ne reste plus rien à gagner.

    Esber

    12 h 03, le 11 septembre 2020

  • Ils n’ont aucun amour propre, aucune fierté aucune décence. On leur fait comprendre qu’ils sont corrompus et indésirables dans un gouvernement d’indépendants et de compétents et ils continuent à quémander et à s’abaisser. Pourquoi? Pour continuer à chaparder ce qui reste même s’il n’y a plus rien à chaparder...

    mokpo

    11 h 21, le 11 septembre 2020

  • M. Macron avec tout le respect que je lui dois et malgré son intelligence supérieure aux guignols locaux se fait rouler dans la farine par ces guignols par manque d’expérience du monde arabe et loubard en général. Comme le dit l’article il faut qu’il coordonne avec les américains pour les sanctions infligés aux vendus car c’est le seul langage qu’ils comprennent. On ne négocie pas avec des mafieux et des bandits de grands chemins. Il faut hausser le ton et l’accompagner de sanctions pour leur montrer qu’ils ne sont pas les maîtres du jeu. Les États Unis l’ont appris à leurs dépens et il faut coordonner avec eux pour sortir de ce piège que HB et ses acolytes ont tendu à Macron pour l’humilier. Le piège doit se refermer sur eux au plus vite car ce qu’ils font c’est gagner du temps pour affiner leur plan de destruction et ce temps joue contre le Liban et les libanais. M. Macron, aucun gouvernement ne verra le jour tant qu’on les caresse dans le sens du poil. Il faut agir vite avant qu’il ne soit trop tard.

    Sissi zayyat

    10 h 24, le 11 septembre 2020

  • Chercher de la souplesse pour les voyous et la mafieux qui pillent ce pays est un crime contre l'humanité ... Cela prouve que malgré la misère malgré la déchéance de l'état malgré la révolte des gens, ils ne veulent pas lâcher le pouvoir qui leur rapporte tant d'argent

    Zeidan

    08 h 49, le 11 septembre 2020

  • Chercher de la souplesse pour les voyous et la mafieux qui pillent ce pays est un crime contre l'humanité ... Cela prouve que malgré la misère malgré la déchéance de l'état malgré la révolte des gens, ils ne veulent pas lâcher le pouvoir qui leur rapporte tant d'argent

    Zeidan

    08 h 49, le 11 septembre 2020

  • « une certaine souplesse » signifie clairement: on ne va rien changer, ne vous faites aucune illusion... ils ont du culot d'aller encore mendier un délai et poser des conditions... Ils ne sont prêts (tous) à rien lâcher, c'est clair et net! Cette « certaine souplesse » nous a menés là où nous sommes aujourd'hui et depuis trop longtemps; elle continuera a nous entraîner chaque jour plus bas.

    NAUFAL SORAYA

    07 h 27, le 11 septembre 2020

  • "La décision américaine semble en effet avoir envenimé les tractations en cours". Mais de quelles tractations parle-t-on. La formation du cabinet doit se dérouler loin de toute "tractation" politique. Le Hezbollah tient à un cabinet Dib bis où il pourra bloquer toutes les réformes, toutes les enquêtes et toutes les tractations avec le FMI. Il n'a pas peur de détruire le Liban, c'est un problème qui ne le concerne pas! Adib doit présenter sa mouture, et si elle est refusée, rendre son tablier. Au moins, il sortira les mains propres. La meilleure de l'année se trouve à la fin de l'article: "Baabda dément les informations selon lesquelles le président Aoun a dépêché M. Ibrahim à Paris"! Ainsi, le directeur général de la Sûreté Générale est allé à Paris pour quelques jours de vacances, et il a rencontré par hasard, dans un bistro divers responsables français! avec qui il a pu bavarder de la canicule!

    Yves Prevost

    07 h 06, le 11 septembre 2020

  • Par pitie Mr ADIB ne cedez pas: il va de votre credibilite. Avez vous envie de finir comme votre predecesseur; etre un faux temoin des criminels mafieux..Ou on s'impose ou on claque la porte bruyamment et on laisse les malfrats a decouvert devant tous

    Liban Libre

    01 h 31, le 11 septembre 2020

  • La décision américaine semble en effet avoir envenimé les tractations en cours ... pour une fois ces mesures américaines sont plutôt judicieuses, les sanctions américaines à l'encontre de ces deux escrocs notoires ne pouvaient continuer impunément et le timing est parfait. La France ne saurait accepter qu' amal obtienne le ministère des finances ce serait impensable et intolérable, le premier ministre à raison de vouloir un cabinet restreint et dans le cas contraire qu'il démissionne; La visite de Abbas ibrahim en dit long sur les intentions des uns et des autres..

    C…

    00 h 32, le 11 septembre 2020

  • Allez ouste ! Avec le balai !!

    LeRougeEtLeNoir

    00 h 16, le 11 septembre 2020

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