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Lifestyle - La Mode

Pour que le Liban ne soit pas oublié

Ils ont été les plus touchés par l’explosion du port de Beyrouth, mais ils ne baissent pas les bras. Les créatifs libanais se battent pour collecter des fonds, tant pour ressusciter leur industrie que le quartier et le voisinage qui les a vus s’épanouir. Leur action est reprise en écho par l’ensemble du monde de la mode, notamment des pays arabes.

Pour que le Liban ne soit pas oublié

Le tee-shirt « Rise from the ashes » de Zuhair Murad. Photo tirée de sa page Instagram

#TalkAboutLebanon : parlez du Liban. Ce mot-dièse qui fait le tour de la Toile vient rappeler combien sont éphémères dans les médias les lendemains de catastrophe. Et ce sont pourtant ces lendemains qui comptent le plus, une fois que les débris sont déblayés et qu’il ne reste aux survivants que deux choix : poursuivre ou abandonner. Or d’abandon, il n’est pas question pour ces créatifs qui ont toujours été la vitrine et la voix du Liban dans le monde. C’est pourquoi les initiatives se multiplient pour leur venir en aide et qu’une belle solidarité s’exprime, notamment dans le monde arabe où toute la communauté de la mode, qu’il s’agisse de créateurs ou de magasins physiques ou en ligne s’engageant à reverser pour la reconstruction des ateliers ou pour d’autres initiatives humanitaires une partie de leurs bénéfices.

Hussein Bazaza

L’un des jeunes créateurs libanais les plus en vue ces dernières années, sélectionné par Forbes comme l’un de ses « 30 under 30 », Hussein Bazaza a décidé dès le lendemain de l’explosion de reverser durant tout le mois d’août l’entière recette des ventes en ligne de sa collection d’archives Archive Project Vol 1 au profit du Children Cancer Center. Le centre de traitement des enfants atteints de cancer de Beyrouth, non seulement endommagé, a dû en effet accueillir des enfants sous traitement d’autres hôpitaux détruits de la capitale. Les créations de Bazaza se distinguent par une touche onirique et un sens particulier de la narration. Les pièces mises en vente sont parmi les plus représentatives de sa signature.

The Slow Factory

Fondée par l’activiste et créatrice Céline Semaan Vernon à New York, The Slow Factory est à l’origine une plate-forme d’actions destinées à œuvrer pour une mode durable et à empreinte carbone réduite. Director’s Fellow à MIT Lab, Semaan, née à Beyrouth, organise aussi des conférences orientées vers la justice sociale, l’éducation, l’identité arabe et la régulation de l’appropriation culturelle. Sur le versant créatif, Semaan édite des pièces et accessoires de mode chargés de slogans et de symboles. Elle gère par ailleurs l’incubateur One X One qui prépare les jeunes talents à l’entrée dans l’industrie. Grâce à sa réaction rapide, The Slow Factory a permis de répertorier une première liste de créateurs affectés par l’explosion du port, parmi lesquels Alexandra Hakim, Andrea Wazen, Atelier Nawbar, Aura Headpieces, Azzi And Osta, Bazaza, Boyfriend The Brand, Cynthia Raffoul, Daniele Kiridjian, Diane Ferjane, Emergency Room, George Saade, Gray Gardens, Hass Idriss, Jessica K, Krikor Jabotian, La Terre Est Folle, Lara Khoury, Larishka, Margherita, Mariane Bechara, Mellow, Mira Hayek, Missak Hajavedikian, Passe Ta Gomme, Roni Helou, Sandra Mansour, Sara Melki, Sara Mrad, Sarah’s Bag, The Slow, Thym, Timi Hayek, Urban Sense By Boutique Hub, Vanina, Yassmin Saleh.

Des tee-shirts pour la cause : Bernard Hage

Toujours pour aider, et pas que soi-même, illustrateurs et créateurs mettent en vente des tee-shirts et des affiches, inspirés de Beyrouth et reflétant le meilleur de la créativité de la ville. Ainsi, Bernard Hage, dessinateur de BD, écrivain, musicien et illustrateur, qui revisite l’actualité tous les samedis dans L’Orient-Le Jour sous le nom de The Art of Boo, a lancé sur la plate-forme Print Social un tee-shirt représentant sa ville, au profit de la Croix-Rouge britannique mobilisée pour le Liban et de Beirut Emergency Appeal. « Le 4 août, l’explosion dévastatrice de Beyrouth a touché Gemmayzé, et a sévèrement endommagé cette rue où se trouvait mon école, où j’ai mangé mes meilleures man’ouché, où j’ai donné mon premier baiser, où je retrouvais mes amis pour prendre un pot, où j’ai manifesté, donné ma première exposition, pris les meilleurs cafés et partagé mes repas préférés. En quelques secondes, tout cela n’était plus que souvenirs », souligne l’artiste. Le tee-shirt est vendu 25 £ sur PrintSocial.

Yvan Debs

Presque en s’excusant de ce qu’il considère « la modestie » de sa contribution, l’illustrateur Yvan Debs met en vente, pour sa part, toutes œuvres de sa collection Lebanon Protest sur le site flamekeepers.official qui livre dans le monde entier. Il dédie 100 % des bénéfices de cette vente proposée durant tout le mois d’août à Beit el-Baraka et lebanonsangels « pour aider à la reconstruction de nos maisons, de nos souvenirs, de nos corps et de nos âmes », et adresse ses bénédictions aux bienfaiteurs. Parmi les pièces les plus emblématiques de cette collection, un Tote bag illustré du drapeau libanais frappé du poing de la révolution, entouré de deux balais croisés et surmonté d’une colombe ; ainsi qu’un tee-shirt sur lequel se dresse une statue de la Liberté libanaise, vêtue de blanc et enveloppée du drapeau libanais, d’une main portant une rose et de l’autre bras portant un nouveau-né.

Zuhair Murad

L’un des créateurs les plus touchés par l’explosion, Zuhair Murad, dont l’immeuble d’ateliers et de bureaux, entièrement éventré, se dressait face au port, lance de son côté un tee-shirt d’esprit gothique frappé d’un phénix en gloire avec l’inscription « Rise from the ashes ». Une allusion à Beyrouth, appelée à renaître de ses cendres. Ce tee-shirt fait déjà le tour du monde, photographié sur les plus beaux mannequins dans ses trois versions : noir sur blanc, blanc sur noir et blanc sur marine.

#TalkAboutLebanon : parlez du Liban. Ce mot-dièse qui fait le tour de la Toile vient rappeler combien sont éphémères dans les médias les lendemains de catastrophe. Et ce sont pourtant ces lendemains qui comptent le plus, une fois que les débris sont déblayés et qu’il ne reste aux survivants que deux choix : poursuivre ou abandonner. Or d’abandon, il n’est pas question pour...

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